L'association d'élus Agir contre le logement vacant appelle à relancer le plan de l'État contre le logement vacant et à faire de cet enjeu une "priorité nationale", dans un contexte de manque de logements abordables.
"Alors que la demande de logements ne cesse de croître, que le nombre de sans-abri ne cesse d'augmenter, [...] le nombre de logements vacants reste nationalement élevé et nous peinons à les remobiliser", a alerté Suzanne Brolly, présidente de l'association, lors d'une conférence de presse organisée depuis Lyon.
En France, trois millions de logements sont identifiés comme vacants, selon la base de données gouvernementale sur le logement vacant Lovac, dont 1,1 million vides depuis plus de deux ans. Pour "remobiliser" ce vivier de logements inutilisés, "on a besoin de bien les identifier et d'avoir des leviers pour faire en sorte que les propriétaires soient prêts à les remettre sur le marché", a expliqué Suzanne Brolly, également vice-présidente de l'eurométropole de Strasbourg.
Parmi les mesures demandées, on trouve :
– l'amélioration de la fiabilité des données de Lovac ;
– Une fusion des deux taxes sur les logements vacants ;
– Le transfert des recettes vers les collectivités ;
– Des moyens et outils pour agir localement.
Réunis pour leur rencontre annuelle à Lyon en début de semaine, les élus ont d'ailleurs dénoncé la possible suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' (ce qui n'a pas encore été confirmé par le gouvernement).
Selon Suzanne Brolly, ici en photo, MaPrimeRénov' est l'un des "dispositifs essentiels sur lesquels ont s'appuie pour remobiliser des biens". © DR
Une suspension de MaPrimeRénov' serait "catastrophique, et encore plus dans les territoires en déprise" qui connaissent une vacance élevée des logements, s'est inquiétée Valérie Woitier, vice-président du département de la Meuse. "Cette aide est vitale, sinon beaucoup de propriétaires n'auront aucun intérêt faire des rénovations." ajoute Renaud Payre, vice-président de la métropole de Lyon chargé du logement précisant logiquement qu'une "absence de budget lié à la rénovation énergétique, c'est de la vacance supplémentaire".
À Paris, il pourrait y avoir cette année 15 000 logements inoccupés en plus, du fait de l'interdiction de louer les passoires énergétiques et de l'augmentation régulière et soutenue des résidences secondaires et des logements vacants, prévient Jacques Baudrier, adjoint à la mairie de Paris, chargé du logement.
Plusieurs élus appellent à organiser une conférence nationale sur le financement du logement et de la rénovation énergétique, à l'instar de celle organisée par le gouvernement pour les transports.