Parcs éoliens français en mer : où en est-on ?

Parcs éoliens français en mer. © Freepik

Si Eiffage vient de remporter un contrat d'1,5 milliard d'euros en lien avec des parcs éoliens en mer ; de leur côté, TotalEnergies et EDF pourraient devenir partenaires dans la Manche.




Selon un communiqué, le groupe de construction Eiffage va, via une filiale belge, construire des "sous-stations électriques" afin de raccorder des parcs éoliens au large de la Bretagne et en Méditerranée, et ce pour un montant de plus de 1,5 milliard d'euros.

Quant au mastodonte français des hydrocarbures TotalEnergies, qui a remporté la semaine dernière l'appel d'offres pour le plus grand parc éolien en mer du pays, dans la Manche, il pourrait s'allier avec EDF sur ce projet, ainsi qu'il l'a indiqué vendredi, confirmant une information du journal Les Echos.

 

 

En Bretagne et en Méditerranée

Smulders, filiale belge d'Eiffage Métal, a signé avec le gestionnaire du réseau de transport d'électricité français RTE un contrat de "développement et de construction de trois sous-stations électriques en courant alternatif", afin de raccorder trois parcs éoliens en mer :

les parcs Bretagne sud, au large des îles de Groix et de Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan,

– et en mer Méditerranée de "Narbonnaise Sud-Hérault et Golfe de Fos (AO6) ainsi que leurs futures extensions (AO9)", précise l'entreprise.

 

L’État, la région Bretagne et RTE poursuivent le développement du premier parc commercial éolien flottant, installé en domaine public maritime entre Belle-Île et Groix d’ici à 2030. D’une vingtaine d’éoliennes et d’une puissance totale de 250 MW, il sera complété d’un second parc de 500 MW, en zone économique exclusive permettant ainsi d’assurer la consommation électrique d’1,3 millions d’habitants, hors chauffage. À terme,14 %  de la consommation électrique régionale annuelle sera couverte par ces deux parcs (hors chauffage). © Cerema

 

Eiffage devra construire des "fondations (jackets) et des parties supérieures des sous-stations (topsides), qui contiennent les matériels électriques". Les fondations "mesureront environ 115 mètres de haut, 25 mètres de large et 35 mètres de long pour le projet de Bretagne Sud, et environ 110 mètres de haut, 45 mètres de large et 50 mètres de long pour les projets de Narbonnaise Sud-Hérault et de Fos". Les parties supérieures pèseront "environ 5 000 tonnes et mesureront plus de 20 mètres de haut, 35 mètres de large et 70 mètres de long".

 

 

Dans la Manche

TotalEnergies a emporté la semaine dernière, face à EDF, l'appel d'offres pour le parc éolien Centre Manche 2, mais son partenaire au sein du consortium, RWE, a fait part de son intention de jeter l'éponge. Le groupe allemand, candidat lors du lancement de l'appel d'offres en 2022, a depuis décidé de réduire ses investissements dans les renouvelables.

EDF Renouvelables avait de son côté remporté en 2023 l'appel d'offres pour le parc Centre Manche 1, qui doit jouxter celui de TotalEnergies. Mais ses conditions financières sont moins favorables, avec un prix d'achat de l'électricité fixé à 44,9 euros le mégawattheure (MWh) contre 66 euros pour celui de TotalEnergies"Pour TotalEnergies, EDF est un partenaire naturel" en cas de départ de RWE, a déclaré un porte-parole du géant pétro-gazier à l'AFP. Le groupe a pour habitude de gérer en partenariats ses grandes infrastructures de production d'énergie, renouvelable ou de pétrole et de gaz.

Contacté par l'AFP, EDF Renouvelables n'a pas fait de commentaire. Un observateur du dossier fait valoir que l'entreprise publique "a tout intérêt" à entrer dans le second parc "pour améliorer sa rentabilité" alors que son projet voisin est à la peine.

Selon Les Echos, citant une source proche du dossier, un abandon du projet Centre Manche 1 "n'est pas envisagé, mais dans les conditions actuelles, prendre une décision finale d'investissement n'est pas possible".

 

Centre Manche 1 doit avoir une puissance de 1 gigawatt (GW), soit la consommation électrique d'environ 800 000 foyers, tandis que celle de Centre Manche 2, ici sur ce plan, de 1,5 GW, tout en alimentant en électricité verte plus d'un million de foyers. La mise en service des deux parcs est prévue en 2032. © Cerema

 


Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat / © Freepik

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Après un doctorat en Littérature française, puis un passage de quelques années dans l'enseignement (du français, notamment aux Compagnons du Devoir et du Tour de France), Laure Pophillat s'est tournée vers la rédaction web, ainsi que le journalisme. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent !

Aujourd'hui rédactrice en chef du bimédia Batirama, elle oriente la ligne éditoriale vers un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière bâtiment et construction, avec une prédilection pour les portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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