La ministre chargée du Logement, Valérie Létard, l'a annoncé : l'État versera 116 millions d'euros en 2026 à l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru), après lui avoir versé 50 millions d'euros cette année.
Le président de l'Anru Patrice Vergriete avait alerté sur le risque de blocage de certains projets de réaménagement de quartiers si l'État ne versait pas sa part du financement du deuxième programme de rénovation urbaine.
Lancé en 2014, ce NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) prévoit 12 milliards d'euros de dépenses jusqu'en 2030. Il est triplement financé par :
– l'organisme paritaire Action logement (8,4 milliards) ;
– Les bailleurs sociaux (2,4 milliards d'euros) ;
– et l'État (1,2 milliard).
Valérie Létard a aussi annoncé le lancement d'une mission de préfiguration, première étape pour élaborer un nouveau programme de renouvellement urbain, une politique de la ville conçue pour changer le visage des anciens grands ensembles. Une décision largement applaudie par une assemblée d'acteurs de la rénovation urbaine, réunis à Paris par l'Anru pour deux jours de conférences. "Cette mission de préfiguration a pour vocation de regarder les conditions qui permettront de définir le futur de la rénovation urbaine", notamment "quels mécanismes", qui autour de la table pour financer les projets, et "pour quoi faire", ainsi que l'a expliqué la ministre, qui reste ouverte à toutes les options possibles.
"C'est un accord de principe pour la mise en œuvre d'un troisième programme de renouvellement urbain" et donc "une bonne nouvelle", selon Patrice Vergriete, ancien ministre du Logement.
"C'est un acte historique, comme en 2004 au moment de la création de l'Anru et en 2014 avec le lancement du NPNRU", se réjouit Patrice Vergriete, ici en photo. "C'est très important pour les habitants des quartiers, pour le modèle français de ville durable. Il y a des millions de Français concernés, qui ne vivent pas dignement, qui sont en situation de précarité énergétique, qui connaissent une stigmatisation à cause de leur adresse". © Anru
Cette annonce est aussi saluée par Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH (Union Sociale pour l'Habitat), la confédération de bailleurs sociaux qui financent en partie l'Anru. "C'est un enjeu majeur" et "on ne peut pas tergiverser sur l'avenir de la rénovation urbaine", a-t-elle réagi auprès de l'AFP. Elle a également estimé qu'il s'agissait du "début d'une longue bataille" parce que "tant qu'il n'y a pas de loi prévoyant un nouveau programme de renouvellement urbain, il y a une crainte" que cette politique s'arrête.