Le groupe Enedis a indiqué à l'AFP avoir engagé en mars des procédures disciplinaires contre neuf salariés et déposé une nouvelle plainte au PNF (Parquet National Financier), sur fond de soupçons de fausses facturations avec des prestataires du gestionnaire de réseau.
Déjà, fin juin 2024, le média l'Informé avait révélé l'affaire : plusieurs perquisitions avaient été réalisées à Nanterre visant le groupe Enedis et certains de ses salariés, soupçonnés de fausses facturations. Sur ce, le PNF avait ouvert une enquête portant "sur des soupçons de fausses facturations qui auraient été réalisées par des cadres du pôle Nex'us au bénéfice de prestataires d'Enedis, en échange d'avantages personnels".
Pour information, le pôle Nex'us s'occupe des systèmes communicants d'Enedis et notamment des compteurs Linky ou IoT (internet des objets).
Confirmant une nouvelle fois un article de L'Informé, Enedis a annoncé avoir "engagé, en mars 2025, de nouvelles procédures disciplinaires à l'égard de neuf de ses salariés", après "une première vague de procédures disciplinaires et des sanctions prononcées à l'encontre de 10 salariés, fin 2024".
D'après L'Informé, ce nouveau "coup de filet interne cible aussi la strate managériale. Sur la dizaine de collaborateurs, deux au moins ont occupé des fonctions de directeur dans l'état-major de la DSI", la direction des services informatiques.
L'AFP n'a pu obtenir confirmation de ces profils. En revanche, Enedis a indiqué dans sa réponse à l'AFP avoir "en parallèle" déposé "une nouvelle plainte contre X auprès du PNF, qui a décidé d'ouvrir une enquête de police", a ajouté le groupe. Sollicitée, une source judiciaire a simplement confirmé que le PNF avait "bien été destinataire d'une nouvelle plainte d'Enedis", sans corroborer l'ouverture d'une nouvelle enquête.
En juillet 2024, L'Informé avait rendu publique l'existence d'une enquête au PNF. Une source judiciaire avait confirmé cette enquête portant sur "des soupçons de fausses facturations qui auraient été réalisées par des cadres du pôle Nex'us au bénéfice de prestataires d'Enedis, en échange d'avantages personnels". La procédure, ouverte après une première plainte d'Enedis et un signalement du fisc, porte sur :
– les infractions d'escroquerie en bande organisée,
– la corruption,
– le détournement de fonds publics,
– la prise illégale d'intérêts,
– le favoritisme,
– et, enfin, sur le recel et le blanchiment.
Elle avait été confiée à la BRDE (Brigade de Répression de la Délinquance Économique) de la police judiciaire parisienne.
De son côté, Enedis a affirmé "pratiquer une tolérance zéro vis-à-vis de tout acte illégal et répréhensible susceptible d'impacter ses valeurs de service public." Le groupe a par ailleurs annoncé qu'à "la suite des investigations internes qui se sont poursuivies ces derniers mois, Enedis a décidé de mettre un terme aux contrats de quatre prestataires de services SI dont certaines pratiques ne respectaient pas les règles de conformité applicables".