À Marseille, un marchand de sommeil condamné à un an de prison ferme

Marseille : un marchand de sommeil condamné à un an de prison ferme. © Freepik

Reconnu comme marchand de sommeil, un homme de 79 ans a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, par le tribunal correctionnel de Marseille, ainsi qu'à une amende de 50 000 euros.




Reconnu comme marchand de sommeil, un homme de 79 ans a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, avec mandat de dépôt différé, par le tribunal correctionnel de Marseille, ainsi qu'à une amende de 50 000 euros.

Abou Bacir Benzair, ancien universitaire titulaire d'un doctorat en biologie, a été reconnu coupable de soumission de personnes vulnérables à des conditions indignes d'hébergement pour ses deux locataires, auxquels il louait deux petits studios au sein de sa savonnerie, à La Maurelette, dans le 15e arrondissement de Marseille.

 

 

Deux logements insalubres

Les lieux, loués respectivement 390 et 450 euros, sans fenêtre pour l'un des deux logements, rongés par l'humidité en raison du rafistolage d'un trou dans le toit et exposés à des risques d'électrocution, avaient été frappés en 2018 et 2021 d'un arrêté de péril grave et imminent et, en 2023 d'un arrêté d'insalubrité.

Le tribunal a reconnu la vulnérabilité des deux locataires :

– une femme, hébergée depuis 2014 qui avait été recueillie par la Fondation Abbé Pierre,

– et un homme qui, contraint de dormir dans sa voiture en raison d'une séparation conjugale, avait dû "accepter le premier truc venu".

 

Lorsque la Caisse d'allocations familiales avait cessé de verser les APL, les deux locataires avaient fait l'objet d'un harcèlement destiné à ce qu'ils quittent les lieux.

 

 

 

Un propriétaire également jugé pour violences

Jugé pour la perception indue de loyers, le propriétaire répondait aussi de violences pour s'être présenté avec trois hommes, en mars 2023, en vue d'obtenir le départ des locataires. Le 4 novembre 2024, lors des débats, il avait évoqué une tentative de médiation et non des menaces. "Il coche toutes les cases du marchand de sommeil", avait estimé Me Aurélien Leroux, avocat des locataires, relevant les propos de Abou Bacir Benzair.

Ce dernier justifiait le mauvais état des lieux par les dégradations commises par ses locataires et se présentait comme un "sauveur" permettant l'hébergement de "cas sociaux". Il déplorait ainsi "les lois anti-petits bailleurs".

Le tribunal, relevant "son objectif de gagner de l'argent avec des logements qui n'auraient pas dû être loués", a également décidé la confiscation d'une somme de 29 000 euros saisie sur ses comptes, ainsi que de son bien immobilier.

 

 

Abou Bacir Benzair, qui a fait part de son intention de faire appel, devra également rembourser à ses deux locataires les loyers indûment perçus, soit environ 19 000 euros, et indemniser leur préjudice moral, à hauteur de 8 000 euros pour l'une, 4 000 euros pour l'autre.

"Ce dossier est une construction basée sur des mensonges", a lancé le prévenu au tribunal à l'issue de l'énoncé du jugement.




Source : batirama.com / AFP / Laure Pophillat

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Laure Pophillat est rédactrice web polyvalente depuis plusieurs années. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent ! Pour Bâtirama, elle rédige avec bonheur sur un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière BTP (actualités, conjoncture, réformes, innovations, etc.). Elle apprécie notamment réaliser des portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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