La Chine interdit les tours de plus de 500 m de hauteur

La Chine interdit les tours de plus de 500 m de hauteur

Tours de plus de 500 m interdites, tours de plus de 250 m sévèrement limitées et nouvelles exigences pour les tours de plus de 100 m : la Chine sonne la fin de la course à la plus haute tour.




Selon le quotidien South China Morning Post du 7 juillet 2021, la National Development and Reform Commission (NDRC), un organisme ayant rang de ministère, directement attaché au Conseil d’Etat (gouvernement) chinois et qui a autorité sur les grandes règles d’urbanisme en Chine, a diffusé cette triple instruction mardi 5 juillet :

 

  • interdiction de la construction de nouvelles tours de plus de 500 m,

 

  • limitation des tours dont la hauteur est comprise entre 250 et 500 m,

 

  • vérification, pour les projets de tours de 100 à 250 m, que les moyens de secours locaux sont bien en adéquation avec le bâtiment envisagé.

 

48 des 100 plus hautes tours du monde sont en Chine

 

Pourtant, selon le CTBUH (Council for Tall Buildings and Urban Habitat), la Chine abrite 48 des 100 plus hautes tours du monde, dont la Shanghai Tower de 632 m de haut, livrée à Shanghai en 2015, et le Ping An Finance Center (599,1 m) livré à Shenzhen en 2017. En tout, la Chine compte déjà 5 tours de plus de 500 m de hauteur.

 

Mais voilà, le South China Morning Post se fait régulièrement l’écho de problèmes survenus dans des tours super-hautes en Chine. En Mai dernier, par exemple, la tour SEG Plaza (291 m), construite à Shenzhen en 2000, a été évacuée pour des raisons de sécurité : elle s’était mise à trembler, sans qu’aucun tremblement de terre ne soit détecté.

 

Après investigation, les autorités de la Municipalité de Shenzhen avaient indiqué que les tremblements étaient plutôt verticaux qu’horizontaux et sans doute causé par l’addition de plusieurs facteurs : passage de métros et trains sous la tour, dilatation des aciers du béton sous l’effet de la chaleur, vent, …

 

Quoi qu’il en soit, cette tour et le centre commercial qui se trouve à sa base sont toujours fermés et inaccessibles au public.

 

Une régulation du marché

 

Selon le South China Morning Post, l’interdiction des tours de plus de 500 m correspond sans doute aussi, au-delà des soucis de sécurité, à une régulation du marché des bureaux dans les grandes villes chinoises après 30 ans de construction effrénée.

 

Les nouvelles instructions de la NDRC vont en outre limiter le nombre de bâtiments compris entre 250 et 500 m de hauteur, en exigeant une réflexion préalable entre ces projets et les besoins des localités où ils sont prévus. Enfin, les promoteurs de tours comprises entre 100 et 250 m de hauteur devront s’assurer que les moyens dont dispose la protection civile localement sont suffisants pour assurer la sécurité des occupants. En gros, si une nouvelle tour de 200 m est construite, est-ce que les pompiers locaux disposent des moyens nécessaires pour évacuer ses occupants en cas d’incendie, par exemple. Si ce n’est pas le cas, le projet ne pourra pas être lancé.

 

Ces trois décisions de la NDRC marquent le retrait de la Chine de la course sans fin à la plus haute tour du monde. Ce n’est sans doute pas plus mal. Le record est actuellement détenu par la tour Burj Khalifa (828 m) à Dubai. La compétition semble d’ailleurs se concentrer dans le Golfe Persique : 12 tours de plus de 200 m ont été livrées en 2020 à Dubai.

 

Mais la Tour de Djeddah qui doit culminer à une hauteur de 1000 m est en construction en Arabie Saoudite au bord de la mer Rouge, au nord de Djeddah. Le chantier est à l’arrêt depuis mars 2019, mais devrait reprendre en septembre 2021, pour une livraison probable en 2025. Cette tour devait atteindre 1600 m (un mile) de haut, mais la géologie du sol étant particulièrement mal adaptée à l’endroit retenu pour la construction, la hauteur projetée a été réduite à un petit kilomètre.

 

 

 

A sa livraison, la Tour Djeddah sera tout de même le plus haut bâtiment du monde, en attendant l’éventuelle construction de la Sky Mile Tower (1700 m) à Tokyo, imaginée par les cabinets d’architectes Kohn Pederson Fox Associates et Leslie E. Roberson Associates, dans le cadre de l’initiative Next Tokyo 2045. ©Mashton444 sur Wikipédia anglais, CC BY 4.0

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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