Accident de travail : des pistes pour limiter les risques

Accident de travail : des pistes pour limiter les risques

Deux tables-rondes organisées par le Synamap ont permis l’émergence de pistes pour limiter les risques d’accidents de travail dans le secteur du BTP.   (©oppbtp)




 

Une fois par an, le Synamap, syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la protection réunit ses adhérents pour un colloque prospectif visant à renforcer la politique de prévention des risques d’accidents de travail. Pour la 5ème édition de ses rencontres nationales, le Synamap avait choisi de passer au crible le secteur du BTP l’on déplore deux fois plus de sinistres qu’ailleurs.

 

Un état des lieux préoccupant, comme en témoignent les chiffres communiqués par Patrick Richard, directeur technique de l’OPPBTP : « On déplore un mort tous les 3 jours et globalement 1 salarié sur 14 risque d’être accidenté dans l’année… » La bonne nouvelle avec un contexte aussi peu reluisant, c’est que la marge de progression est importante !

 

Informer les chefs d’entreprises

 

Parce que de nombreux patrons de TPE et de PME du secteur méconnaissent les risques qu’ils encourent en cas d’accident de leurs salariés, il est nécessaire de les en informer. C’est l’un des rôles clés de l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) dont les 150 conseillers « terrain » visitent chaque année quelque 2000 entreprises.

 

Trop peu au regard des 480 000 entreprises du secteur dont 85% affichent moins de 6 salariés. Pour toucher plus largement ce public, l’OPPBTP travaille avec les organisations professionnelles du secteur. Il a notamment élaboré avec la Capeb le Document Unique (DU)  pour tous, visant à simplifier la rédaction de cet outil obligatoire en matière de prévention.

 

De même, l’OPPBTP travaille à la refonte de son site internet pour offrir aux professionnels un e-service orienté par métier reprenant tous les aspects réglementaires et juridiques.

 

Cibler les jeunes

 

Selon les chiffres de l’OPPBTP, 25% des accidents touchent un jeune dans sa 1ère année de travail. Pour Patrick Richard, il faut prêcher pour une formation initiale bien plus importante en matière de prévention notamment via les centres de formation par apprentissage (CFA).

 

Un avis partagé par Eric Durand, délégué du pôle Gros-œuvre à la FFB. « L’avenir de la sécurité dans notre secteur passe par les jeunes et les TPE-PME qui n’ont pas les moyens d’avoir un conseiller sécurité intégré comme dans les grosses entreprise. Tous doivent être sensibilisés au port des EPI. »

 

Augmenter confort des EPI

 

« Un EPI ne protège que s’il est porté ». Avec cette petite phrase digne d’une lapalissade, Florent Richecoeur, directeur de Mapa France-Benelux, met pourtant le doigt là où ça fait mal. L’industriel, spécialiste de la fabrication de gants de protection, a développé un processus d’élaboration et de test de ses produits visant à répondre aux besoins des utilisateurs.

 

« Nous assurons un co-développement avec le terrain, assure Diane Gabison, chef de produit chez Mapa. Nous sommes en contact permanent avec des professionnels pour comprendre en amont leurs besoins et y répondre. Au fur et à mesure de leur développement, nos produits sont testés sur le terrain en condition réelle. »

 

Si les industriels ont fait ces dernières années des efforts considérables en matière d’EPI notamment de casque et de chaussures de sécurité, tous s’accordent à dire qu’il reste des amélioration à apporter pour favoriser le port des lunettes et des gants. Une urgence, notamment pour ces derniers dans la mesure où 25% des arrêts de travail sont liés à une blessure de la main !

 

Améliorer la visibilité des distributeurs spécialisés

 

C’est un entrepreneur normand, couvreur de métier qui a abordé le sujet. A la tête d’une TPE de 9 salariés, Jean-Luc Rassaert déplore de ne jamais trouver les EPI dont il a besoin. Selon lui, les équipements proposés dans le négoce, même spécialisé, ne sont pas adaptés à ses activités.

 

« Les artisans comme moi, ont besoin de vrais conseils techniques. Un EPI, ce n’est pas un matériau : c’est la vie d’un salarié », a t-il plaidé. Pour répondre à ce besoin, les fabricants assurent qu’ils se sont déjà engagés à mieux former les commerciaux et les vendeurs de leurs revendeurs.

 

De plus, ils précisent qu’il existe des enseignes de distributeurs spécialisés, reconnaissant que ces derniers peuvent manquer de visibilité notamment pour les TPE-PME.

 

Source : batirama.com / Céline Jappé

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