Bâtiments tertiaires : une vaste étude pointe la vétusté des équipements techniques

Bâtiments tertiaires : une vaste étude pointe la vétusté des équipements techniques

L'éditeur Beeldi s'est appuyé sur la collecte de données réalisée chez ses clients pour dresser un état des lieux de la vétusté et de la non-conformité des équipements techniques des bâtiments tertiaires.




La startup Beeldi a été créée fin 2017 par deux ingénieurs énergéticiens, Kévin Le Port et Thomas Feltrin, avec l'optique d'aider à fiabiliser et pérenniser les données techniques du bâtiment. Son application mobile est utilisée par un nombre croissant de sociétés de maintenance (ou Facility Managers) afin de collecter sur le terrain les données issues d'audits techniques et réglementaires de bâtiments tertiaires ou industriels.

 

Avec environ 10 millions de m2 déployés chez ses clients, l'éditeur a créé récemment un laboratoire en interne afin d'exploiter et analyser ses bases de données de manière anonyme.

 

La première étude signée par Beeldi Lab vient d'être publiée portant sur plus de 5000 bâtiments tertiaires audités, dont 55% sont en Île-de-France, représentant environ 7 millions de m2. Elle dresse un état sans concession et fidèle de la réalité à partir d'un large échantillon statistique.

 

 

"Notre solution mobile est organisée pour obtenir des données fiables et uniformes sur l'ensemble du patrimoine qui sont réunies sur notre plateforme web" confie Kevin Le Port, l'un des deux fondateurs de la start-up Beeldi

 

Une mine d'or collectée sur le terrain

 

Depuis sa création, l'équipe de Beeldi a travaillé pendant 4 ans avec les sociétés de maintenance pour développer une solution mobile qui est le cœur de son métier. L'idée est d'aller chercher les données sur le terrain lors d'un audit et de les rendre disponibles sur une plateforme web.

 

Kévin Le Port confie : « L'enjeu est de centraliser des données uniformes d'un patrimoine. En effet un gestionnaire de plusieurs centaines de bâtiments va faire appel à plusieurs dizaines d'auditeurs qui auront chacun une approche différente. Notre solution mobile est organisée pour obtenir des données fiables et uniformes sur l'ensemble du patrimoine qui sont réunies sur notre plateforme web ».

 

Ces données sont ensuite analysées par le module qui peut faire des préconisations de travaux, des plans d'investissement, des recommandations d'optimisation de la performance énergétique ou de mise en conformité réglementaire, en fonction des priorités données par le client ».

 

Actualiser les informations recueillies

 

Les informations sont collectées sur le terrain et sont complémentaires des informations remontées par les compteurs ou les capteurs. Par exemple sur les chaudières, il s'agit de savoir si elles fonctionnent ou non, quelle est la durée moyenne du cycle de fonctionnement du brûleur, si elles sont isolées et comment, et de même pour la climatisation avec le type de fluide frigorigène utilisé. Ces informations sont associées sur la plateforme Beeldi à des données minimales de description des bâtiments, comme la surface et la typologie.

 

« Nous demandons à un nouveau client une liste actualisée de ses équipements et fréquemment ces listes ne sont pas actualisées. Il est important de les mettre à jour en les croisant avec des données issues des audits terrain" reprend Kévin Le Port

 

Ouverte et communicante, notre solution peut être connectée à d'autres logiciels utilisés en interne par le client. Typiquement, un lien actualisé peut par exemple être établi avec notre plateforme et la GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) du client. À la fois nous venons exploiter la donnée issue de la GMAO et nous venons l'alimenter, ce qui facilite la mise à jour lors de travaux », ajoute Kévin Le Port.

 

 

Les données collectées lors d'audit terrain avec l'application mobile Beeldi sont centralisées sur une plateforme web, permettant au gestionnaire d'établir des plans d'action et d'investissement.

 

Première étude en tertiaire : 12 % des chaudières fonctionnent au fioul

 

Les résultats de la première étude publiée par Beeldi Lab à partir des données collectées chez ses clients sont révélateurs. Ainsi près de 12% des chaudières fonctionnent encore au fioul. Pour les fluides frigorigènes, le R410A compte encore pour près de 78% alors que c'est un émetteur puissant en GES (gaz à effet de serre) qui va être progressivement interdit à la commercialisation et à la recharge.

 

La situation sur les fluides est ainsi très en retard par exemple par rapport à l'éclairage, où en tertiaire presque la moitié des éclairages ont été remplacés par des LED et plus de la moitié des installations d'éclairages des zones de passage sont dotées de détecteurs de présence.

 

L'étude pointe aussi la présence en moyenne de cinq défauts critiques de sécurité pour 10 000 m2 de surface ainsi qu'un taux de 18% des équipements froids non conformes réglementairement sur le contrôle d’étanchéité.

 

80 % des fluides frigorigènes en place bientôt interdits

 

« Notre étude comporte ainsi des surprises comme le fait que quasi 80% des fluides frigorigènes en place sont des produits qui vont être interdits dans les prochaines années et la communication sur le sujet est insuffisante" souligne Kevin Le Port.

 

Un autre sujet préoccupant est le nombre de défauts critiques constatés sur les équipements, comme par exemple un risque d'accident ou l'émission d'éléments très polluants. Enfin la non-qualité fréquente de l'actualisation des informations disponibles sur le patrimoine de bâtiments importants comme les hôtels, est problématique.

 

Pour être conforme réglementairement, il faut pourtant déjà savoir quels sont les équipements dans le bâtiment pouvant être impactés par l'évolution réglementaire », confie Kevin Le Port.

 

Un outil de suivi du patrimoine pour déceler les non-conformités

 

Pour l'éditeur, la nouvelle étape est l'annonce faite au salon Mipim début septembre, de la commercialisation d'un nouveau module de type tableau de bord (dashboard) de sa solution logicielle destinée aux gestionnaires de bâtiments.

 

À partir de la durée de vie théorique de l'équipement obtenue auprès du fournisseur, le logiciel sait établir un plan de pérennisation et d'investissement qui peut être ajusté en fonction de la sollicitation de l'équipement et de la qualité de sa maintenance.

 

« En exploitant la plateforme qui centralise les données collectées, nous mettons à disposition du gestionnaire un outil de suivi de son patrimoine. Des indicateurs importants sont mis en avant comme la non-conformité réglementaire, la vétusté de certains équipements, les gains potentiels en économie d'énergie... », termine Kevin Le Port.

 


Source : batirama.com/ François Ploye

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