Rénover les sols anciens : les atouts des chapes légères

Rénover les sols anciens : les atouts des chapes légères

Les chapes poids plume sont idéales en rénovation quand les planchers structurels n’autorisent pas de charges lourdes rapportées. Elles diminuent aussi la pénibilité pour les compagnons.




Les acteurs de ce marché particulier se comptent sur les doigts de deux mains. Mais s’il concède qu’il reste une niche « comme pour les chapes sèches », Franck Pied, directeur marketing et technique d’Edilteco assure : « ce segment se développe avec des croissances chaque année ». Pas question d’en dire plus.

 

En attendant, ce précurseur de la chape allégée, présent depuis 20 ans en France avec les premières solutions capables d’atteindre 900 kg/m3 « et aujourd’hui même 650 kg/m3 soit trois fois et demi moins de poids qu’une chape traditionnelle », fait valoir leurs atouts en rénovation.

 

Comme une chape traditionnelle

 

Sur le segment des solutions avec billes de polystyrène expansées enrobées d’adjuvant qu’Edilteco se partage avec Collet (Styrobéton) ou avec weber Saint-Gobain mais qui lui exploite des billes d’argile, « ces solutions allégées sont une réponse sur plancher existant structurel qui a tendance à ne pas supporter la charge. Il est même possible de réaliser des planchers collaborants avec bac acier ».

 

Et sans tomber sous le joug de l’effet disruptif par rapport à une chape traditionnelle « puisque les conditions de mise en œuvre sont exactement les mêmes », conformément aux règles du DTU 26.2. Mais avec la pénibilité en moins puisque le produit est allégé. « 

 

Outre la facilité de mise en œuvre, ces solutions apportent réellement un confort au travail », appuie Franck Pied. Et ces solutions allégées quelles qu’elle soient apportent toutes en gain de temps considérables face aux délais de séchage inhérents aux chapes ciment.

            

Chape ou mortier allégés : la normalisation européenne pour arbitre

 

Certaines solutions dites mortiers allégés affichent une légèreté extrême : de 300 kg à 500 kg/m3. Si elles partagent les mêmes domaines d’emploi que les chapes allégées avec billes en polystyrène expansé, elles ne peuvent pas néanmoins être appliquées en tant que telles. Car il ne s’agit pas de chapes normalisées. En effet, pour des raisons de caractéristiques mécaniques, pour être caractérisés comme chapes, ces revêtements doivent afficher une compression minimale de 5 Mpa et une résistance à la flexion d’au moins 1 Mpa.

 

Une nouvelle norme européenne en vue

 

Ces critères sont énoncés dans la norme NF EN 13813 Matériaux de chapes et chapes – Matériaux de chapes – Propriétés et exigences, qui spécifie celles applicables au matériau pour chape destiné à la construction de planchers en intérieur. Ces caractéristiques sont couvertes par le marquage CE. Les Avis techniques des fabricants demeurent aussi un document de référence.

 

À noter, cependant, que les mortiers allégés pourraient bénéficier bientôt d’évolutions portées par une nouvelle norme européenne. La publication n’est pas étant encore actée, elle ne fait pas encore référence sur le marché. De quoi taire encore pour l’instant son nom comme sa prochaine et imminente date de parution.

 

             

Solution 1 : Les chapes sèches

 

Avec un faible poids et une très petite épaisseur – à partir de 18 mm -, ces chapes sèches flottantes sont notamment indiquées en présence de sols en bois dont la capacité de charge est limitée.

 

 

Quelles sont leurs caractéristiques ?  À base de plaques de plâtre, et de fibres de cellulose selon les procédés, ces chapes sèches, proposées en système complet, assurent une surface de niveau dans les locaux anciens. Elles peuvent recevoir des parquets flottants, comme du carrelage, de la moquette ou du lino.

 

Dans quelle configuration les met-on en œuvre ? Dans le cas de plancher sain, ces chapes allégées ne nécessitent pas de renforcer la structure. Dans tous les cas le support doit être sec. Elles sont directement praticables et prêtes à être parachevées sur sols en bois qui ne supportent pas les charges importantes. Sur supports en béton qui n’ont pas le poids suffisant pour répondre aux attentes en matière d’isolation aux bruits de chocs, elles apportent isolations thermique et acoustique.

 

Quels sont les points singuliers ? En rénovation, selon les procédés, des produits complémentaires doivent être appliqués conformément aux Avis techniques.  Avant leur mise en œuvre, plusieurs travaux préliminaires sont nécessaires telles qu’une désolidarisation périphérique, une protection contre les remontées d’humidité. De plus, si des granulats doivent être appliqués ou des isolants rapportés en sous-face, les trous et fentes du support auront été soigneusement rebouchés.  

 

Avantages : faible épaisseur, léger et facile à manipuler, immédiatement recouvrable et praticable, possibilité de les mettre en œuvre avec plancher chauffant si Avis technique validant la compatibilité du système.

 

Limites : mise en œuvre qui reste réservée aux plaquistes, inadaptée dans les locaux avec siphon de sol, avec plancher bois la sous-face doit être aérée grâce à un plafond suspendu.  

 

            

Solution 2 : Les chapes légères

 

En billes de polystyrène ou d’argile expansés, ces chapes mécanisées couvrent tous types de support. En particulier, quand il faut rénover un plancher ancien en limitant le poids.

 

Quelles sont leurs caractéristiques ?  De masse volumique comprise entre 900 et 1 330 kg/m3, ces chapes légères s’obtiennent en mélangeant du ciment du sable et des billes de polystyrène expansées ou des liants hydrauliques, granulats d’argile expansée et adjuvants spécifiques.

 

Dans quelle configuration les met-on en œuvre ? Mises en œuvre mécanisées (à la bétonnière), elles autorisent la réalisation de chape flottante, désolidarisées ou adhérentes en locaux intérieurs à trafic modéré et doivent être revêtues.

 

Quels sont les points singuliers ? Si ces chapes légères peuvent recevoir tous types de revêtements de sol – carrelage, parquet bois, stratifiées, etc. -, elles nécessitent de réaliser un ragréage avec pose de sols souples (moquettes, PVC).

 

Avantages : adapté pour des planchers existants porteurs pour réaliser une chape sans renforcer la structure, affiche une bonne conductivité thermique selon les densités, peut autoriser la pose de carrelage en 24 à 48 heures, existe en version fibrée permettant aux carreleurs de s’affranchir de treillis,

 

Limites : inadaptées pour l’enrobage de plancher chauffant, dans les salles de bains avec siphons de sol (douche à l’italienne) ou dans les locaux avec usages de chaise à roulette.

 



Source : batirama.com/ Stéphanie Lacaze Haertelmeyer / Photo © Edilteco ® France

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