L’unique producteur indépendant français de chaux hydrauliques naturelles, basé au cœur du Périgord, en Dordogne, franchit une étape majeure de sa transition écologique avec la construction d’une unité de production décarbonée, au process industriel inédit au niveau mondial.
Créée en 1912, l’entreprise familiale CHAUX SAINT-ASTIER est aujourd’hui le premier producteur français indépendant de chaux de renommée mondiale et dont 100 % de sa production est située en France. C’est grâce à un banc de calcaire unique en Europe, basé sur la commune de Saint-Astier, que l’entreprise a commencé et pérennisé son activité historique de Maître Chaufournier.
Forte d’une équipe de près de 150 employés, CHAUX SAINT-ASTIER propose aux acteurs du Bâtiment des chaux hydrauliques naturelles, des chaux formulées et des mortiers techniques pour la restauration et la rénovation du Patrimoine, son cœur de métier.
L'entreprise génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 40 millions d’euros, réparti dans 20 pays mais principalement en France (son activité internationale représente environ 17 % de son chiffre d’affaires).
Le nom de SAINT-ASTIER®, commune située dans le Périgord blanc, en Dordogne, est indissociable du dernier producteur indépendant de chaux hydrauliques naturelles exploitées sur le site. Il possède quatre sites industriels :
– une carrière souterraine d’extraction de 40 hectares ;
– Une usine de mortiers prêts à l’emploi ;
– Et deux sites de fabrication de chaux hydrauliques naturelles et de liants formulés.
La réputation mondiale de l’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER est liée à une matière première unique dans le sous-sol de la région : son calcaire, doté de propriétés idéales pour la construction. Ce gisement souterrain s’étend sur 350 hectares sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur ; on le dit "quasiment inépuisable". Il permet, sans mélanges ni sélections, de fabriquer une chaux hydraulique naturelle ayant à la fois la faculté de durcir sous l’eau et de se recarbonater au contact de l’air. © CHAUX SAINT-ASTIER
Chez CHAUX SAINT-ASTIER, la chaux est issue d’un processus d’extraction du calcaire, depuis la carrière souterraine jusqu’à sa transformation dans les unités de l’entreprise. Le calcaire extrait est transporté vers une installation de concassage, qui assure par bandes transporteuses l’approvisionnement en surface des unités de transformation.
Les pierres de calcaire sont ensuite soumises à une cuisson de 850 °C pour produire la chaux vive, qui deviendra la partie aérienne, et les silicates de chaux, qui donneront la partie hydraulique.
Après la cuisson, les pierres de chaux vive sont hydratées par adjonction d’eau. Ce phénomène d’extinction qui transforme la chaux vive en chaux éteinte est une étape fondamentale pour distinguer une véritable chaux naturelle de construction.
Enfin, un atelier de broyage a pour mission d’homogénéiser la finesse de la chaux hydraulique naturelle.
Le calcaire extrait est transporté vers une installation de concassage. © CHAUX SAINT-ASTIER
La chaux hydraulique une fois posée permet de "réabsorber" environ 75 % du CO2 émis lors de sa cuisson. Ici, un atelier de formation CHAUX SAINT-ASTIER. © CHAUX SAINT-ASTIER
CHAUX SAINT-ASTIER annonce donc un investissement sans précédent de 40 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle unité de production décarbonée, un projet dont l’achèvement est programmé pour 2028 et qui s’inscrit dans une démarche RSE ambitieuse visant à réduire de 25 % l’empreinte carbone de l’entreprise d’ici 2030.
Guidée par son credo "Préserver l’Histoire, Inspirer l’avenir", l’entreprise familiale conjugue innovation technologique et respect de l’environnement afin de continuer à préserver les monuments historiques du monde entier mais également repenser les habitats de demain, avec notamment l’usage plus important d’éco-matériaux dans les projets en neuf et en rénovation.
La PME familiale porte une dynamique d’innovation importante, ouverte à des collaborations externes avec de nouveaux partenaires et des laboratoires, gymnastique qui lui permet de répondre aux nouveaux besoins de ses clients et partenaires, de détecter de nouveaux marchés comme de participer pleinement à l’essor de filières en émergence dans le domaine des éco-matériaux (qu’elle connaît bien depuis plus de 20 ans), associant la chaux hydraulique naturelle avec des matériaux biosourcés comme le chanvre, le lin, le miscanthus, et des matériaux géo-sourcés tels que la terre.
En 2024, CHAUX SAINT-ASTIER a établi son bilan carbone sur l’ensemble de l’activité "Scopes 1, 2 et 3" dans le cadre de sa feuille de route climat, en collaboration avec BPI, l’ADEME et l’Association Bas Carbone (ABC). L'entreprise s’est fixée pour objectifs de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2040, et la construction de la nouvelle unité de production constitue une étape primordiale pour atteindre ces objectifs.
Parallèlement à sa modernisation industrielle, l’entreprise CHAUX SAINT-ASTIER s’apprête à s’engager dans la démarche ACT (Assessing low-Carbon Transition), qui lui permettra de mener avec son plan d’actions décarbonation à l’aide de son nouvel outil industriel. © CHAUX SAINT-ASTIER
L'entreprise familiale investit dans son projet de modernisation de son outil industriel l’équivalent de son chiffre d’affaires, soit 40 M€. Ce projet illustre donc l’engagement de l’entreprise dans une trajectoire de croissance durable et répond à des objectifs stratégiques majeurs, au premier rang desquels figure la pérennisation de son activité.
"C'est l'investissement le plus important de l'histoire de Saint- Astier", a déclaré Matthieu Tanguy, le directeur général, ici en photo. © CHAUX SAINT-ASTIER
Cette nouvelle unité sera construite en face des deux fours actuels et s’étendra sur 5 hectares. Elle sera dotée de technologies modernes et automatisées.
À terme, la nouvelle unité remplacera les deux fours actuels (datant de 1930) par une installation principale de calcination, répondant ainsi aux besoins du marché actuel tout en prévoyant une augmentation future des volumes. © CHAUX SAINT-ASTIER
La technologie de calcination a été adaptée à la qualité du gisement de calcaire, ainsi qu'à la qualité des chaux produites et à la réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre). Le projet permettra ainsi un gain de 10 % de consommation d’énergie et une réduction de 25 % d’émissions de CO2 d’ici 2030. La construction de cette nouvelle usine de production permettra par la suite d’ouvrir la voie à de nouvelles phases d’optimisation du process sur les combustibles alternatifs et le captage CO2.
Ce projet de 40 M€ a nécessité l’intervention de partenaires financiers, qu’ils soient issus du secteur bancaire ou des fonds d’investissement : Banque Populaire Grand Ouest, Crédit Agricole Charente Périgord, Caisse d’Épargne, Grand Sud-Ouest Capital, Expanso, NACO et Crédit Agricole Expansion.
Le financement de cet investissement a également obtenu le soutien de l’Europe et de la Région Nouvelle-Aquitaine au travers de la feuille de route Néoterra, ainsi que le support de l’ADEME.
En tant qu’acteur responsable, CHAUX SAINT-ASTIER a réalisé en 2024 un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre et s’est engagée dans une démarche de transition via le Diag Décarbon’action proposé par Bpifrance, en partenariat avec l’ADEME et en collaboration avec l’ABC.
CHAUX SAINT-ASTIER emploie aujourd’hui 150 collaborateurs, majoritairement installés dans un rayon de 25 km autour de l’entreprise. Elle privilégie l’approvisionnement local et les boucles courtes afin de dynamiser l’activité de proximité et régionale.
Ce projet clé permettra de pérenniser ces activités comme de préserver les emplois directs ou indirects, indispensables à la vie économique des territoires.
Soucieuse de proposer des produits respectueux de l’environnement et moins énergivores, CHAUX SAINT-ASTIER développe une politique en faveur de modes de construction plus responsables et durables.
Cette stratégie s’est illustrée par le lancement d’une gamme d’enduits isolants NOVASKIN en mars 2024, et de produits à base de chaux hydraulique naturelle associée à des solutions biosourcées destinées aux bétons de chanvre. L’entreprise participe ainsi activement au développement des filières biosourcées, en France comme à l’international.
L'association chaux / chanvre. © CHAUX SAINT-ASTIER
Exploitées depuis le 20ème siècle, la carrière souterraine s’étend sur plus de 40 hectares, avec un gisement de calcaire siliceux datant de 80 millions d’années. En un siècle, CHAUX SAINT-ASTIER a exploité une profondeur de seulement 12 m sur les 200 m estimés, démontrant sa gestion raisonnée.
L’objectif est de récupérer 50 % des fines de carrière générées chaque année, permettant de préserver le gisement par rapport au scénario actuel d’extraction.
CHAUX SAINT-ASTIER a intégré, dans son projet de modernisation, une ORE (Obligation Réelle Environnementale) sur près de 12,3 ha (11 ha d’espace foncier naturel et 1,3 ha de galeries souterraines), pour une durée de 99 ans.
Ces mesures de compensation proposent de définir un plan de gestion écologique, avec des mesures complémentaires pour limiter l’impact environnemental. Le Conservatoire des Espaces Naturels Aquitaine (CEN) suivra ce plan de gestion sur le long terme.
La fabrication de la chaux naturelle hydraulique génère des GES, principalement en raison du combustible utilisé pour la calcination du calcaire mais aussi du processus de décarbonation du calcaire cru pour sa transformation en chaux vive. Grâce au projet industriel, l’entreprise substituera bientôt le charbon anthracite par le gaz naturel.
À partir de 2030, une nouvelle phase d’investissement permettra d’intégrer des combustibles alternatifs encore moins émissifs en CO2 que le gaz naturel.