L'isolation des parois verticales

L'isolation des parois verticales

La chasse aux déperditions énergétiques passe par une enveloppe du bâtiment étanche à l’air : sol, plafond, parois verticales… avec une isolation performante, il est possible d’économiser jusqu’à 75% des 80% d’énergie consommée en chauffage !




 

En l’absence d’isolation thermique en façade, 16% des déperditions de chaleur passent à travers les murs. Il existe plusieurs scénarios pour créer une barrière isolante : par l’intérieur ou par l’extérieur. Les systèmes par l’intérieur offrent une bonne isolation thermique et acoustique, le tout à un coût peu élevé. Inconvénients, cette technique entraîne une réduction de la surface des pièces (jusqu’à 2,5 m2 pour une pièce de 5 x 8 m) et ne permet pas de traiter tous les types de ponts thermiques. Plus onéreuse, l’isolation par l’extérieur, appelée ITE, consiste à envelopper le bâtiment d’un manteau isolant.

 

N’oubliez pas la ventilation

 

Mais pour être efficace, l’ITE nécessite une mise en oeuvre scrupuleuse. Lorsqu’il existe des pièces à vivre enterrées ou semi-enterrées, il est important d’isoler la partie hors gel du terrain (située entre 60 et 80 cm en dessous du terrain naturel) et ce, jusqu’au départ de l’ITE pour ne pas avoir de déperditions thermiques. Le système à mettre en place combine étanchéité
+ isolant (polystyrène expansé ou extrudé haute densité) + lit drainant (cailloux concassés et drain). Enfin, une bonne isolation doit toujours s’accompagner d’une ventilation maitrisée nécessaire à la santé et au confort des occupants…

 

Source : batirama.com/ V.B.

 

 

Sommaire RT 2005




 

Solution n° 1 : L'isolation par l'intérieur

 

 DANS QUEL CAS ?

 

Lorsque le client ne souhaite pas modifier l’aspect extérieur de sa maison, par exemple.

 

LES PERFORMANCES EXIGÉES PAR LA RT EXISTANT ?

 

2,3 m².K/W en zones H1 et H2, 2 m².K/W en zone H3. 

 

LES PERFORMANCES THERMIQUE DE LA TECHNIQUE ?

 

Un complexe isolant en laine minérale + plaque de plâtre de 70 + 10 mm offre une résistance thermique de 2,05 m².K/W. Le même complexe en 80 + 10 présente un R de 2,40 m².K/W. Un doublage composé de 80 mm de PSE Th 38 + 10 mm de plaque de plâtre permet d’obtenir un R de 2,15 m².K/W porté à 2,65 avec une épaisseur de 100 mm de PSE TH 38. Pour une isolation thermique renforcée, 80 et 100 mm de PSE Ultra Th donnent respectivement une résistance thermique supérieure à 2,45 et 3,05 m².K/W. Avec un isolant en PSE Ultra ThA conjuguant performance thermique optimale et confort acoustique renforcé, la résistance thermique obtenue est de 2,55 m².K/W avec 80 mm d’isolant et 3,15 m².K/W avec 100 mm d’isolant. Dans une pose sur ossature, 80 mm de laine de roche donne une résistance thermique de 2,3 m².K/W.

 

LES LIMITES ET LES FREINS ?

 

Pour obtenir les performances souhaitées, l’épaisseur moyenne des produits d’isolation à mettre en oeuvre a augmenté. De nouveaux matériaux isolants à haute performance, en voie de développement, devraient permettre de réduire les épaisseurs tout en obtenant le même pouvoir isolant. C’est le cas des isolants nano-structurés ou sous basse pression commercialisés en Allemagne. Ils sont constitués de matériaux poreux nano-structurés (généralement à base de silice) enrobés d’un film étanche, imperméable aux gaz, dans lequel on a réalisé un vide très poussé. À pouvoir isolant équivalent, il faut 1 cm de ces panneaux d’isolation sous vide ou PIV contre environ 8 cm de laine minérale. Enfin notons que le PSE améliore encore ses performances en intégrant dans la composition des PSE dernière génération, des particules d’aluminium qui augmentent le rayonnement intérieur.

 

Cas 1 : Doublage sur ossature métallique

 

 

Dans cette technique, l’isolant est dissocié du parement de finition. Ce système garantit une isolation de haut niveau avec des performances à la carte en laissant une liberté totale quant au choix de l’isolant, sa nature, sa densité, son épaisseur… et la finition.paroiverticale1.jpg

 

Ce procédé ne nécessite pas de colle, permet le passage des gaines sans avoir besoin de réaliser des saignées dans l’isolant (donc sans perte de ses performances) et s’adapte à toutes les configurations architecturales en assurant une planéité parfaite du parement et en absorbant les imperfections du support. Plusieurs mises en oeuvre de l’isolant sont possibles. . .

 

♦ La technique traditionnelle comporte des rails et des montants (tous les 60 cm) entre lesquels est inséré (mais sans être compressé) un isolant fibreux et sur lesquels est vissé le parement de finition, généralement des plaques de plâtre (plaque de plâtre hydrofuge, prépeinte ou encore haute dureté, de 13 à 18 mm d’épaisseur…).

 

♦ Autre possibilité, développée notamment avec le système Optima du fabricant Isover, l’isolant est déroulé puis fixé mécaniquement sur le mur support par une lisse et un appui spécifique intermédiaire qui vont également assurer le maintien de la fourrure verticale, support de la plaque de plâtre. Une mise en oeuvre qui a pour avantage, par rapport à la pose traditionnelle, d’assurer une isolation en continue donc de minimiser les ponts thermiques et de limiter toute lame d’air parasite entre le support et l’isolant. À noter également, qu’en jouant sur le principe “masse - ressort - masse”, un système de doublage sur ossature métallique assure, en plus, une isolation acoustique performante et modulable puisqu’il est, par exemple, possible de superposer plusieurs épaisseurs de plaque de plâtre fixées par vissage les unes sur les autres au travers de montants verticaux.

 

isolation250_250.gif AVANTAGES : permet de rattraper les inégalités de surface ; passage des gaines sans saignées ; possibilité de parement et de finitions multiples.

 

INCONVÉNIENTS : lorsque l’isolant est posé en continu, les panneaux doivent être parfaitement positionnés bord à bord avec, dans les zones très froides, la pose d’une bande adhésive sur toutes les jonctions entre isolant.

 

 

Sommaire RT 2005




 

Solution n° 1 : L'isolation par l'intérieur (suite)

 

Cas 2 : Les doublages collés

 

paroiverticale2.jpg

♦ La mise en oeuvre, très simple, ne peut toutefois s’effectuer que sur des supports réguliers et sains. Le panneau, posé sur des cales servant de support provisoire, est fixé sur le mur par simple collage à l’aide d’un mortier adhésif (environ 8 plots par m2) après avoir été découpé à dimension (hauteur sous plafond moins 10 à 15 mm). Il est ensuite frappé à plat à l’aide d’une grande règle pour le disposer dans le même plan et le même aplomb que les autres panneaux. L’étanchéité à l’air en pied de panneau est réalisée soit par un cordon de mousse expansive lorsque l’isolant est en PSE soit en comblant le vide à l’aide d’une bande de calfeutrement en laine minérale pour un isolant de la même matière. À noter qu’il existe aujourd’hui des produits à base de laine minérale qui intègrent un joint thermique en pied de doublage (débord de l’isolant sur quelques centimètres).paroiverticale3.jpg

 

♦ Grande nouveauté et, même, véritable révolution, certains complexes de doublage à base de PSE bénéficient de goulottes intégrées dans l’isolant pour le passage, sans aucune découpe supplémentaire, des alimentations d’eau chaude et d’eau froide, des canalisations de chauffage et des gaines électriques. Une astuce qui réduit les déchets de chantier en supprimant la réalisation des saignées, permet d’intervenir sur les réseaux en maintenance ou pour compléter l’installation et ce, sans dégrader les finitions. Mais surtout, ces nouveaux produits garantissent désormais que les performances thermiques annoncées et certifiées sont bien égales à la résistance thermique mise en oeuvre !

 

AVANTAGES : des panneaux aux dimensions étudiées pour une manipulation aisée ; une mise en oeuvre rapide (environ 10 m2/heure et par personne).

 

INCONVÉNIENTS : les murs doivent être réguliers et plans.

 

 

isolation250_250.gif

 

reVETIR ? 

 

Le classement reVETIR indique les principales performances des systèmes d’isolation thermique par l’extérieur et donne leur aptitude à l’emploi :

 

• r pour la facilité de réparation ou de remplacement d’un élément ;

• e pour la fréquence d’entretien

• V pour la résistance aux effets du vent ;

• E pour l’étanchéité à l’eau ;

• T pour la tenue aux chocs et poinçonnement ;

• I pour le comportement au feu ;

• R pour la résistance thermique. Chacune de ces lettres est affectée d’un indice de performance croissant (de 1 à 4).

 

 

Sommaire RT 2005




Solution n° 2 : L'isolation par l'extérieur

 

· DANS QUEL CAS ?

 

Cette technique est à envisager dès lors qu’un ravalement est nécessaire ou lorsque le logement est occupé pour éviter de lourds travaux de décoration dans un second temps. Elle permet d’améliorer en une seule opération, les caractéristiques thermiques et esthétiques de la façade mais impose de faire une déclaration préalable de travaux.

 

LES PERFORMANCES EXIGÉES PAR LA RT EXISTANT ?

 

2,3 m².K/W en zone H1 et H2, 2m².K/W en zone H3

 

LES PERFORMANCES THERMIQUE DE LA TECHNIQUE ?

 

En 100 mm d’épaisseur, un panneau en PSE standard offre une résistance thermique de 2,55 m².K/W contre 2,60 m².W/K pour un PSE Th 38. La résistance thermique de 110 mm de PSE standard ou de 90 mm de PSE Ultra est de 2,8 m².K/W. Un panneau en laine de roche de 80 ou 100 mm offre respectivement une résistance thermique de 2,10 et 2,6 m².K/W.

 

LES LIMITES ET LES FREINS ?

 

L’état et les caractéristiques du mur support doivent être examinés avec soin avant de choisir le système à mettre en oeuvre. Cette technique ne convient pas aux façades ornementées. Simple et rapide à mettre en oeuvre sur de grandes surfaces lisses sans trop de percement mais plus longue et complexe sur des surfaces présentant par exemple des décrochés.

 

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Cas 1 : Les enduits sur isolants

 

Ce système se compose d’un isolant rigide en polystyrène expansé ignifugé ou de panneaux semi-rigide en laine de roche à face durcie qui vont être collés et/ou fixés mécaniquement sur le mur extérieur du bâtiment puis recouverts d’un enduit mince ou hydraulique.

 

Le choix du système de fixation de l’isolant est fonction de l’état de surface du support et de la préparation. La fixation collée n’est admise sur les supports anciens que lorsque tout problème d’adhérence ou de compatibilité avec le mortier-colle a été écarté. Le système d’isolant à base de panneaux de polystyrène expansé (PSE ou PSE Th 38) posé à joints décalés est le plus courant. Les panneaux commercialisés aujourd’hui mesurent 50 à 60 cm de largeur pour 100 à 120 cm de longueur dans des épaisseurs de 2 à 12 cm.

 

paroiverticale4.jpg♦ Dans la technique de l’enduit mince, ces panneaux se déclinent à bords droits ou rainurés. Cette technique – à base de liants organiques – implique une couche d’enduit de 3 à5 mm d’épaisseur posée en deux couches recouvertes d’une couche de finition. Un treillis synthétique (généralement en fibre de verre) est incorporé dans la couche de fond.

 

♦ Dans la technique de l’enduit hydraulique sur isolant, lesparoiverticale5.jpg panneaux doivent obligatoirement être rainurés en queue d’aronde sur la surface visible pour assurer la tenue de l’enduit. Cette technique est très proche de la précédente. L’enduit mince est simplement remplacé par un enduit hydraulique (à base de sable, de ciment ou de chaux) projeté en une ou deux couches (formant une épaisseur de 15 à 20 mm). Un treillis synthétique ou métallique est également enrobé dans la première couche. À noter que le choix d’un enduit hydraulique impose de fractionner la surface tous les 35 m2 pour permettre les variations dimensionnelles du revêtement.

 

♦ Concernant la mise en oeuvre, les points singuliers demandent une attention toute particulière : le treillis, par exemple, doit être doublé au niveau des angles ou des arêtes… et être posé de façon continue avec des recouvrements de l’ordre de 5 à 10 cm ; l’enduit est à arrêter à 10 cm du sol à l’aide d’un profilé ; les panneaux isolants et l’enduit doivent être désolidarisés des menuiseries, appuis de fenêtre… par une bande de désolidarisation ou par un espace d’environ 5 mm qui sera ensuite calfeutré.

 

AVANTAGES : de nombreuses possibilités de décors avec notamment une large palette de couleurs.

 

INCONVÉNIENTS : procédé ne convenant qu’à des murs plans et réguliers, imposant une bonne préparation des supports anciens et le décapage des peintures ou revêtements organiques existants.

 

 

Sommaire RT 2005




 

Solution n° 2 : L'isolation par l'extérieur (suite)

 

Cas 2 : Les vêtures

 

Notons que certains systèmes utilisent également de la laine de roche de forte densité (90 à 150 kg/m²) ou encore du polystyrène extrudé ou du polyuréthane. Le parement peut être métallique (acier ou aluminium), minéral (agrégats naturels, terre cuite…), composite (mortier de ciment et fibre de verre, composite polyester…) ce qui offre un large panel d’aspects : pierre, veiné, lisse, sablé, granuleux…

 

paroiverticale6.jpgparoiverticale7.jpg

paroiverticale8.jpg♦ La mise en oeuvre de ces vêtures (sous Avis technique) s’effectue mécaniquement, directement sur le mur ou la structure porteuse (en principe sans ossature intermédiaire étant donné qu’il n’est pas obligatoire de ménager une lame d’air contrairement à un bardage rapporté) au moyen de fixations traversantes (vis ou chevilles en fond de joint ensuite cachée par un mortier de jointoiement), de pattes ou de profilés, totalement invisibles. Un système simple et rapide qui autorise une grande liberté dans la conception de la façade : pose verticale ou horizontale ; joints verticaux creux ou serrés (pose bord à bord ou par emboîtement), filants ou décalés… La diversité des dimensions, des joints, des couleurs et des finitions offrent aux concepteurs une totale liberté pour imaginer une multitude de solutions architecturales adaptées au caractère individuel de chaque bâtiment.

 

AVANTAGE : grande variété des matériaux pour de multiples aspects de façade ; possibilité de rajouter, au préalable, une isolation supplémentaire collée et fixé mécaniquement sur la façade ; facilité de remplacement des éléments.

 

INCONVÉNIENT : demande un calepinage précis de la façade.

 

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Cas 3 : Les bardages rapportés

 

Ce système se compose d’une peau extérieure portée par une ossature secondaire sur laquelle peuvent être fixés des liteaux ou des lisses.

 

En bois (chevrons) ou en métal (profilés), cette ossature secondaire est fixée sur le mur de façade par des vis traversantes ou par des pattes métalliques chevillées. Un isolant thermique peut donc être intercalé dans le vide ainsi réservé entre la façade et les éléments constitutifs de la peau. Il est posé entre les chevrons ou les profilés de l’ossature secondaire ou, plus classiquement, derrière ces derniers. Mais, quelle que que soit la configuration de pose, il est indispensable de ménager une lame d’air d’au moins 2 cm entre cet isolant et le revêtement rapporté pour permettre la circulation de l’air en rive haute et basse. Par contre, il ne doit en aucun cas subsister un espace d’air entre l’isolant et le mur de façade.

 

paroiverticale9.jpg♦ Les produits couramment utilisés en isolant sont des panneaux rigides ou semi-rigides de laine minérale (sans pare-vapeur, hydrophile, classé M0) ou des plaques rigides classées M1 en PSE, en polystyrène extrudé, en polyuréthane. Ils doivent tous posséder des propriétés équivalentes au classement minimal ISOLE* (I1 S1 O2 L2 E1) et être posés de manière jointive afin de limiter les ponts thermiques.

 

♦ Pour obtenir une isolation renforcée, il est également possible de poser deux couches d’isolants (la première derrière les chevrons, la seconde entre chevrons) dont les joints respectifs seront alors décalés. Les systèmes de bardages rapportés sont considérés soit comme traditionnels et, de fait, soumis à un DTU (bardage constitué de petits éléments, clins en bois, revêtements en zinc ou en aluminium laqué, tuiles ou ardoises, carreaux de céramiques) soit comme non traditionnels et relevant alors d’un Avis technique (éléments rainurés ou agrafés, à fixations invisibles…).

 

* I1 à I5 pour les propriétés mécaniques en compression, S1 à S5, pour le comportement aux mouvements différentiels, O1 à O3 pour le comportement à l’eau, L1 à L4 pour les propriétés mécaniques en cohésion et en flexion, E1 à E5 pour la perméance à la vapeur d’eau.

 

AVANTAGES : peut se mettre en oeuvre même sur des façades présentant des défauts de planéité ou de verticalité ; conjugue rôle esthétique et fonctionnel ; grand choix de matériaux.

 

INCONVÉNIENTS : le traitement des points singuliers est spécifique.

 

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