Un rapport pointe les parties sensibles des balcons

Un rapport pointe les parties sensibles des balcons

La DHUP et (AQC) ont mené une enquête autour des points sensibles des balcons suite au drame d’Angers en 2016. Les infiltrations ressortent comme le premier défaut.




Le confinement a certainement mis davantage en exergue le balcon, cette « respiration, ce bol d’oxygène qui permet à un occupant d’être à l’extérieur sans sortir de son logement, explique Franck Pettex-Sorgue, président de la délégation construction de Filiance, la fédération des organismes tierces partie, à l’occasion d’une conférence avec l’AQC. Le spécialiste en rappelle aussi la complexité technique et les multiples contraintes :

 

  • la stabilité, celle de la robustesse du balcon ;
  • la thermique, parce que les balcons sont des ponts thermiques ;
  • l’étanchéité à l’eau ;
  • l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, qui doivent pouvoir sortir sur leur balcon et revenir dans leur logement par des cheminements fluides ;
  • la sécurité incendie, parce que les balcons jouent un rôle dans la non propagation du feu par les façades d’un étage inférieur à un étage supérieur ;
  • et la solidité en cas de séisme, parce que les balcons ne doivent pas s’effondrer sur les personnes qui sortent du bâtiment ».

 

Ainsi, il faut arriver à concilier des injonctions techniques qui sont contradictoires, par exemple la continuité de la matière : « les balcons en béton sont des parois froides à l’extérieur qui se prolongent à l’intérieur et il faut en même temps que cette matière soit continue si on veut apporter de la solidité et de la stabilité ». L’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et l’étanchéité au droit de la baie est un autre exemple de contradiction cité par le président.

 

L’infiltration en principal défaut

 

Le rapport « Balcons : points de vigilance » issu de l’enquête commandée par la Direction de l’Habitat de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP) du ministère de la Cohésion des territoires, auprès de l’agence Qualité construction (AQC) met en lumière différentes pathologies.

 

« La grande majorité provient de problèmes d’infiltrations soit à l’intérieur des logements, soit à la partie qui se trouve dessous », précise Jean-Pierre Thomas, responsable des spécialités, cellule Fort Enjeu, chez Stelliant Expertise construction

 

D’autres sont le résultat de faiblesses au niveau « des revêtements de sol, des éléments des garde-corps, de la solidité, du fléchissement et de la structure » avec des risques d’effondrement si les ouvrages sont sous-dimensionnés.

 

Et le spécialiste de rappeler que les points à vérifier et à contrôler sont « bien sûr les plans d’exécution – qu’ils prévoient tout ce qui est nécessaire et que le calcul du balcon ait été vérifié – ainsi que la phase mise en œuvre.

 

Mise en œuvre : nécessité d’un contrôle plus systématique

 

La mise en œuvre devrait d’ailleurs faire l’objet de dispositions et d’un contrôle plus systématique de la part de l’ensemble des intervenants : l’entreprise qui exécute mais aussi le maître d’œuvre et le contrôleur technique pour que tout le monde soit bien appliqué (…).

 

Un balcon est un ouvrage essentiellement isostatique qui ne tient que sur un seul appui », rappelle l’expert. Face à ce constat, il met en garde sur des principes de base : « il faut assurer l’accessibilité des balcons aux personnes à mobilité réduite au niveau de l’intérieur du bâtiment, ce qui peut poser problème puisque le balcon est un élément extérieur qui reçoit de l’eau ».

 

Une eau qu’il faut bien sûr évacuer. « La première des règles de bon sens est d’orienter la pente vers l’extérieur si possible pour que l’eau s’évacue, ne stagne pas et ne risque pas de s’infiltrer au niveau du balcon. Il est possible de construire des balcons avec un peu de bon sens, de vigilance et de discernement sur la mise en œuvre pour être sûr que toutes les choses soient faites de la meilleure façon possible ».

 

Deux points de vigilances que souligne également Franck Pettex-Sorgue : « le rôle du contrôleur technique est de prévenir les aléas techniques. Cela se matérialise ici par une attention très particulière en phase conception et en phase chantier, par exemple en inspectant les premiers balcons pour voir si les mises en œuvre correspondent à la maîtrise des risques propres liés à ces balcons ».

 

Précautions d’usage et observations

 

Quelques recommandations sont ainsi émises aux bailleurs sociaux et gestionnaires de patrimoine, afin d’assurer une maintenance et et un suivi régulier des ouvrages « parce qu’un bâtiment doit être entretenu.

 

Il vit, il vieillit et est soumis à un certain nombre de contraintes et de sollicitations », signale Jean-Pierre Thomas. Les signes avant-coureurs peuvent ainsi se présenter sous forme d’une trace de rouille, d’infiltrations, de fissurations, « toute chose qui peut paraître curieuse ou anormale ou symptomatique d’un problème qui peut survenir ou se passer ultérieurement ».

 

Quant aux usagers, il n’existe pas de texte qui résume les conditions minimales d’entretien ou d’usage d’un balcon. « Toutefois, quelques règles principales peuvent être rappelées, par exemple dans une petite notice d’une ou deux pages : limiter les charges rapportées sur le balcon, ne pas mettre de jardinières très lourdes en extrémité du porte-à-faux et ne pas utiliser de produits trop agressifs pour le nettoyage qui risquent de dégrader ou de s’infiltrer dans le support ».

 

D’autant que leur demande d’espaces extérieurs dans les logements apparaît de plus en plus importante, avec en conséquence, une tendance a réalisé plus des balcons pour y répondre.

 


Source : batirama.com/ Xavier Haertelmeyer

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