Vivatech 2018 : le rendez-vous des Start-Up à Paris

Vivatech 2018 : le rendez-vous des Start-Up à Paris

Stockage d’électricité décentralisé, film photovoltaïque de 14 m, panneau photovoltaïque ultra simple à installer, mini-éoliennes, voici cinq offres consacrése à l’électricité.




Du jeudi 24 au samedi 26 Mai, Vivatech a accueilli, Porte de Versailles à Paris, environ 100 000 visiteurs dans les 51 000 m² du Pavillon 1. Vivatech est une manifestation inhabituelle, entièrement tournée vers la « Tech », autrement dit internet, les objets connectés, etc. et concentrée sur les « Start Up ».

 

Un menu de conférences, dont les intervenants sont des personnalités connues, d’Emanuel Macron à Mark Zuckerberg de Facebook, propose divers thèmes allant du très global au très précis. De grandes entreprises, Engie, EDF, La Poste, Orange, mais aussi IBM, LVMH ou L’Oreal et d’autres organisent de grands stands ombrelles qui accueillent chacun entre une dizaine et une trentaine de Start Up.

 

Du coup, l’organisation géographique n’obéit à aucun thème en particulier. On peut trouver des Start Up en gestion des consommations énergétique aussi bien sur le stand Orange, que sur celui de La Poste, d’Engie ou d’EDF. Donc, il faut faire tout le tour pour avoir une vision globale de leurs offres.

 

 

 

Voici la première génération du radiateur électrique Lancey, intelligent et contenant une batterie Lithium-Ion de 2000 kWh pour déplacer les consommations vers les heures creuses. ©PP

 

De vrais produits industriels

 

La plupart des Start Up proposent des innovations logicielles fondées sur la connectivité des bâtiments, des véhicules, ... Mais d’autres présentent des produits physiques, connectés et liés à une offre de services. Ce premier article se concentre sur cette catégorie et plus précisément sur la production et le stockage d’électricité.

 

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ces offres étaient plus nombreuses sur le stand d’Engie que sur celui d’EDF. Le premier produit rencontré est l’offre de la Start Up Lancey, créée en juin 2016. Aperçue sur le stand EDF, Lancey a eu l’idée de créer un radiateur électrique de 1200 W contenant une batterie Lithium-Ion de 2 kWh de capacité.

 

Le premier but est d’optimiser la consommation d’électricité pour le chauffage en déplaçant les consommations vers les heures creuses. De plus, il embarque plusieurs sondes et capteurs – détection de présence, température ambiante, hygrométrie, etc. -, ainsi qu’une capacité de traitement pour optimiser les consommations de chauffage.

 

100 prototypes de radiateurs Lancey dans les logements sociaux

 

En 2016-2017, Lancey a installé 100 prototypes de son radiateur dans des logements sociaux gérés par OPAC 38, Grenoble Habitat et Grenoble Alpes Métropole. Après une saison de chauffe, Lancey revendique une consommation inférieure de 50% en Euros par rapport à des radiateurs électriques classiques avec thermostat embarqué et pilotage par fil pilote.

 

L’entreprise a levé 1,5 million d’Euros en mai 2017. Ce qui lui a permis de finaliser sa première génération de radiateurs, disponible depuis le début 2018 seulement. La seconde génération, annoncée pour l’automne 2019, offrira des possibilités plus étendues. La première génération de 1200 W embarque des éléments chauffants en pierre naturelle, un panneau rayonnant infrarouge, une batterie de 2 000 kWh, une intelligence et diverses sondes.

 

C’est une version efficace et sophistiquée d’un radiateur à accumulation, moins lourd puisque la batterie est chargée de l’accumulation, mais seulement capable d’effacer la consommation durant les heures de pointe. Elle est plutôt destinée à la rénovation.

 

 

 

La réalité virtuelle était argement mise en avant à Vivatech 2018. Un article entier y sera consacré. ©PP

 

Démocratiser le stockage d’électricité

 

La seconde génération des radiateurs Lancey sera disponible en trois puissances : 750, 1200 et 2000 W, embarquant les mêmes sondes et la même batterie de 2000 kWh. Lancey achète des cellules japonaises et assemble lui-même sa batterie.

 

L’idée d’un modèle de batterie unique vise à contenir les coûts de fabrication. L’électronique de puissance de cette seconde génération évolue également et les radiateurs seront capables de restituer une puissance variable, pratiquement de manière continue de 0 à 100%. Ensuite, ils pourront être alimentés directement en courant continu. Ce qui projette solidement l’entreprise dans l’invention du stockage d’électricité décentralisé dans chaque radiateur.

 

En effet, les radiateurs pourront être alimentés à la fois en courant alternatif et directement par le courant continu produit par une installation photovoltaïque. Ce qui requiert deux réseaux dans le logement – courant continu et courant alternatif – et peut placer de telles installations en délicatesse avec la fameuse norme C 15-100. Mais, Lancey y a pensé et nous attendons avec impatience sa solution.

 

Maximiser l'autocosommation de la production photovoltaïque

 

Enfin, durant les périodes sans chauffage, les batteries décentralisées des radiateurs continueront de fonctionner et pourront alimenter divers appareils dans le logement : production d’ECS par effet Joule ou par chauffe-eau thermodynamique, ventilation, etc. Il ne reste plus à Lancey qu’à s’associer à des spécialistes du pilotage des consommations d’électricité comme MyLight System, pour proposer une solution efficace pour maximiser l’autoconsommation de la production photovoltaïque.

 

En construction neuve, il faudra un Titre V pour valoriser une telle solution dans le moteur de calcul RT2012. En effet, on peut imaginer que les consommations d’électricité pour le chauffage et les autres usages ne soient pas comptées lorsqu’elles sont issues de l’installation photovoltaïque ou, à tout le moins, soient affectées d’un coefficient nettement inférieur à 1. Là encore, attendons sagement.

 

 

 

Une boîte Supersola contenant un capteur photovoltaïque, un onduleur, le raccordement électrique une solution de lestage : 15 minutes pour l’installation sur un toit terrasse ou une surface plane au sol. ©Supersola

 

Une installation photovoltaïque ultra-simple... pour camping, sites de festivals...

 

De son côté, le Hollandais Supersola a travaillé à la réduction des coûts et à la simplification des installations solaires photovoltaïques. Il combine en un seul produit un panneau photovoltaïque de 170 (1,72 x 0,76 x 0,11 m, 40 kg vide, 110 kg lesté) ou 275 Wc (1,86 x 1,16 x 0,11 m, 40/110 kg) en version bleue ou noire, un onduleur, le câblage et un système d’installation pour toiture terrasse.

 

Le fond de cette boîte est un réservoir d’eau, livré vide : il suffit de poser le produit sur la toiture terrasse ou bien au sol dans le jardin, sur un parking, etc. et de remplir le réservoir d’eau pour lester le panneau. En l’absence d’eau, on peut le remplir de sable. Ensuite, le panneau pivote sur son support jusqu’à une inclinaison de 20°. Dernière opération, on branche le câble de 5 m, fourni avec détrompeur, au panneau et à l’installation électrique du logement.

 

Il faut environ 15 minutes pour installer un panneau. Il est possible d’en brancher de 1 à 15 à un même logement ou local tertiaire. Il est naturellement déplaçable : on débranche, on draine le réservoir, on replie le panneau dans son logement qui fait office de protection mécanique pour le transport, etc. Ce qui laisse envisager des installations temporaires, dans des campings ou sur des sites de festivals, par exemple. Le produit n’est pour l’instant disponible qu’en Hollande, mais le site https://www.supersola.nl/ permet aux français et aux belges impatients de commander en ligne et d’enlever le produit à Delft en Hollande.

 

 

Le film photovoltaïque Heliasol d’Heliatek est très léger, souple, peu sensible à l’élévation de température et atteindra 1,20 de largeur sur 14 m de longueur mi-2019. ©PP

 

Du film photovoltaïque souple jusqu’à 14 m de long

 

Heliatek était également présent sur le stand d’Engie. Heliatek, régulièrement cité sur notre site, avait exposé au salon Intersolar de Munich il y a plusieurs années. Installée à Dresde en Allemagne, Heliatek compte Engie, BASF et BNP Paribas parmi ses investisseurs et développe des films photovoltaïques organiques .

 

Ces films présentent plusieurs aspects séduisants. Tout d’abord, ils n’utilisent aucune matière rare, Heliatek synthétise ses propres molécules. Ensuite, ils pèsent moins de 1 kg/m² pour moins de 1 mm d’épaisseur. Ils sont souples, avec un rayon de courbure minimum de 10 cm et atteignent un rendement nominal de 13,2% pour l’instant.

 

Ils peuvent être rendus transparents, au détriment du rendement, et offrir 30% de translucidité avec un rendement de production PV de 6%, par exemple. Pour l’instant, les films Heliasol d’Heliatek sont disponibles en 30 cm de large et jusqu’à 12 m de longueur. Mais, comme l’explique Thibaud Le Séguillon, CEO (Directeur Général) d’Heliatek, l’entreprise est en train de se doter d’un nouvel outil de production qui sera opérationnel mi-2019, permettra d’atteindre des dimensions jusqu’à 1,2 x 14 m et un volume de production de 1 million de m² par an, contre quelques milliers de m²/an pour l’instant.

 

Donnés pour une durée de vie de 20 ans, les films Heliasol se collent sur les toitures ou sur les façades. Leur faible poids permet de les installer sur les toitures légères des grands halls industriels, sur les hypermarchés ou même sur le pavillon 1 de la Porte de Versailles, par exemple. Plusieurs chantiers sont prévus en France avant l’été. Affaire à suivre...

 

 

 

Les batteries de stockage d’électricité Sonnen, leur système de pilotage et leur application pour Smartphone sont désormais disponibles en France dans l’offre d’autoconsommation photovoltaïque My Power d’Engie. ©PP

 

 

 

Engie parie désormais largement sur la vente d’électricité assortie de services, comme le suivi des consommations rendu possible par les compteurs Linky. L’offre ma conso sera enrichie l’an prochain du suivi des consommation gaz grâce aux informations des compteurs Gazpar. ©PP

 

My Power, l’offre photovoltaïque complète d’Engie pour les maisons individuelles

 

Ceux d’entre-vous qui lisent les compte-rendus d’Intersolar se souviennent que nous regrettons régulièrement l’absence en France des solutions de stockage de l’allemand Sonnen, leader du marché du stockage d’électricité domestique Outre-Rhin. Ce n’est plus le cas.

 

Sur le stand son Stand à Vivatech, Engie montrait son offre photovoltaïque complète My Power. Lancée en mai 2017, cette offre clef en mains destinée aux maisons individuelles a été réorientée et enrichie en 2018. Elle contient désormais une offre de stockage d’électricité à base de batteries Sonnen.

 

Engie My Power a l’exclusivité de l’emploi des batteries Sonnen en France. My Power est accessible avec un financement sur 10 ans, au prix de 70 €/mois sans batterie, de 109 €/mois avec stockage. Engie prend en charge toutes les démarches administratives nécessaires, y compris pour obtenir la prime à l’autoconsommation proposée par l’Etat depuis mai 2017, et effectue l’installation avec ses partenaires.

 

Engie My Power propose trois modèles de stockage Sonnen, de 2,5 à 15 kWh de capacité, avec possibilité de rajouter des modules de 2,5 kWh en cas de besoin. L’application sonnenApp, proposées aux souscripteurs de l’offre My Power, permet de suivre la consommation d’électricité, la production, l’état de chargement/déchargement des batteries en temps réel, le taux de couverture de l’autoconsommation et l’historique de toutes ces données par jour, semaine, mois ou année.

 

 

Les petites éoliennes Fairwind à axe vertical sont destinées aux entreprises. Leur fonctionnement est suffisamment silencieux pour qu’elles puissent être installées dans des zones industrielles ou tertiaires. ©Fairwind

 

Les mini-éoliennes Fairwind

 

Engie a présenté sur son stand à Vivatech, son partenariat avec le Belge Fairwind, fabricant d’éoliennes à axe vertical. Disponibles en deux modèles F100 (24 m de haut, 10 kW, 35 000 kWh produits par an avec un vent de 5,5 m/seconde) ou F180 (42 m, 50 kW, 107 000 kWh/an), ces éoliennes n’ont pas besoin d’être orientées.

 

Grâce à leur axe vertical, la direction du vent importe peu et permet de capter le vent à basse altitude. Elles sont destinées aux fermes, entreprises industrielles ou tertiaires. En Belgique, Engie s’occupe de tout. En France, la politique de diffusion n’est pas encore arrêtée, mais l’adresse mail suivante devrait pouvoir répondre aux sollicitations : petiteolien@engie.com.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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