L'avenir des métiers des artisans au coeur des Journées professionnelles

L'avenir des métiers des artisans au coeur des Journées professionnelles

Les unions nationales artisanales ont dévoilé quelques thèmes qui seront débattus face à leurs adhérents réunis lors des journées professionnelles de la construction du 25 au 27 avril. Les défis ne manquent pas.




Les métiers de la finition et du plâtre, ceux de la maçonnerie-carrelage et les métiers de pierre ont pu dévoiler leurs actualités et leurs principaux chevaux de bataille, qui seront en débat lors de la réunion des JPC organisés par la Capeb à Brest, dès le 25 avril.

 

« Notre public d’adhérents a changé » dans les métiers de la finition

 

« Les responsables d’entreprises artisanales doivent gérer seuls un grand nombre de dossiers toujours plus complexes. Par ailleurs, notre public d’adhérents a changé : ils ne mettront pas 10 ans à appliquer ce qu’ils ont appris car ils doivent être dans le monde réel pour que leur activité soit rentable le plus vite possible. Ils devront ne pas hésiter à utiliser des ressources extérieures variées pour se faire aider » explique Jean-Jacques Châtelain, président de l’UNA PVR.

 

Le président relève un autre défi pour les métiers de la peinture et de la pose de revêtements de sols : « Quand on est un spécialiste de la finition, on ne sait pas toujours vendre son métier et le mettre en valeur. Nous allons lancer un module de formation d’une journée dédié pour apprendre à bien vendre son devis, et il sera décliné dans tous les départements » reprend J.J. Chatelain.

 

 « Attention au poids des produits » pour les métiers du plâtre et de l’isolation

 

Selon David Morales, le poids des matériaux posés par les plaquistes ne cesse d’augmenter, un fait qui ne pourra pas continuer, prévient le président de l’UNA des métiers et techniques du plâtre et de l’isolation.

 

« Parmi nos pistes de réflexions techniques sur les matériaux, nous nous interrogeons sur le poids de plus en plus lourd des plaques de plâtres proposées par les industriels que nous avons interpellés. Les poids sont indiqués au m2 dans les descriptifs produits, mais quand on les calcule par produit entier (à la plaque), on voit qu’ils sont très élevés « poursuit le responsable.

 

Ainsi, une plaque standard BA 13 de 2,50 m de hauteur x 90 cm de large (9 kg/m2) pèse 27 kg. La BA 15, de même dimension, pèse 33 kg et la BA 18, plus de 37 kg. Enfin, la BA 25, elle, dépasse 48,4 kg.

 

« Certes, les chariots de manutention existent, reprend le responsable d’UNA, mais ils ne résolvent pas tous les problèmes selon les configurations de chantier et par ailleurs, il reste le problème de la mise en oeuvre des produits. La course au poids des produits devrait donc s’arrêter et des alternatives, trouvées, pour limiter les problèmes de santé et de sécurité des compagnons sur le chantier, selon le président d’UNA concerné.

 

 

David Morales, président de l'UNA Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation, et Jean-Jacques Chatelain, président de l'UNA Peinture vitrerie et revêtements.

 

Changement de présidence annoncé à l’UNA métiers de la pierre 

 

Il s’appelle Eric le Devehat et gère une entreprise de taille de pierre de 12 salariés et 2 TNS près de Redon (35) en Bretagne. Ce conseiller professionnel de l’UNA Métiers de la Pierre depuis 2016 se présente à la présidence de l’UNA jusqu’alors occupée par l’alsacien Christian Schieber.

 

Cette transition au sein de l’UNA et l’élection qui s’en suivra en assemblée générale ont été étudiées de concert par le Eric le Devehat et Christian Schieber, en poste à la tête de l’organisation depuis 15 ans.

 

Conséquences : les thèmes de travail dédiés aux métiers de la pierre des JPC ont été choisis par les deux hommes. Avec notamment un point de vigilance sur l’apprentissage en panne dans les métiers de la taille de pierre.

 

« Les entreprises manquent d’apprentis et en Bretagne, nous avons par exemple, 800 demandes non couvertes » explique Eric le Devehat qui ajoute : « Nous ne sommes plus identifiés sur nos pratiques réelles et la question se pose de savoir vers quoi nos entreprises se dirigent concrètement ».

 

A noter la parution d’un prochain guide dédié à l’entretien des monuments funéraires et un second qui concernera la conception de ces monuments, une activité qui représente plus de 50 % de l’activité des adhérents de l’Union (le reste de l’activité concernant la rénovation du patrimoine, la décoration telle que la fabrication de certains ouvrages massifs comme les éviers ou bacs à douche…).

 

 « Traits de niveau et pose de carreaux XXL » chez les maçons et carreleurs

 

L’union maçonnerie carrelage évoquera les différents travaux normatifs en cours dont la la révision du DTU 20. 1, maçonnerie de petits éléments, dont elle assure la présidence. Une révision justifiée par la mise en cohérence des textes européens avec les nouvelles normes européennes de produit.

 

Parmi les modifications apportées, la gestion des interfaces et la prise en charge du niveau de référence ont été revues. « Nous avons obtenu que le trait de niveau (ndlr : référence qui sert à positionner en hauteur les différents ouvrages composant l’agencement du local, dont le revêtement de sol) soit clairement défini et que sa pérennité assurée » explique Dominique Metayer, président de l’UNA Maçonnerie Carrelage.

 

Par ailleurs, l’UNA propose de faire un état des lieux sur la construction et la rénovation à l’aide de matériaux géosourcés. Il s’agit de matériaux de proximité, comme la terre crue ou la pierre, qui demandent peu de transformation et sont économes en énergie.

 

La gestion des interfaces avec les autres métiers à l’exemple de l’interface menuiserie/gros oeuvre, fera l’objet d’une norme dite OCIL (ouvrage complémentaire d’interface localisés).

 

 

(de gauche à droite) Eric Toffoli, conseiller professionnel carrelage, Christian Schieber, président sortant de l'UNA Métiers de la pierre et Dominique Métayer, président de l'UNA maçonnerie carrelage

 

Attention aux formats XXL des carreaux

 

Du côté du carrelage, l’évolution des formats des carreaux (jusqu’à 2 voire 3 m) pose question au sein de la profession. Selon Eric Toffoli, carreleur et conseiller professionnel, il s’agira pour les carreleurs d’appréhender les risques de troubles musculo-squelettiques et d’étudier les systèmes mécanisés permettant de faciliter leur pose.

 

Autre sujet de préoccupation, la longueur des formats oblongs (de type lames de parquet en céramique) ne cesse de s’étendre pour atteindre jusqu’à 1,80 m. Les carreleurs souhaiteraient les limiter à 1,20 m.

 

Enfin, la forte sinistralité constatée en logements collectifs lors de la pose de carrelage scellé (NF DTU 52-1) amène la profession à s’interroger : faut-il ou pas supprimer la pose scellée de carreaux sur isolants acoustiques ? Un débat à suivre lors des JPC à Brest qui réuniront les partenaires de la Capeb, dont l’Agence Qualité Construction en charge de la réduction des pathologies liées à la Construction.

 



Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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