La réforme du logement social va forcer le secteur à se recomposer

La réforme du logement social va forcer le secteur à se recomposer

Selon Moody's, la baisse des loyers imposée aux bailleurs sociaux par le gouvernement va "peser sensiblement" sur leur auto-financement et "entraîner une recomposition du secteur".




"Si la réforme voulue par le gouvernement français va peser sur la rentabilité des bailleurs sociaux, la solidité du cadre institutionnel contribuera néanmoins à soutenir leur profil de crédit", estime l'agence de notation financière dans une étude.

 

Ce profil devrait pâtir de deux mesures prévues dans le projet de budget de l'Etat pour 2018 : la diminution des aides au logement perçues par les locataires et un plan visant à inciter les bailleurs sociaux à vendre davantage de logements du parc social.

 

Ainsi "la ponction de 1,5 milliard d'euros" par an "sur leurs ressources aura une incidence sur leurs marges et, à terme, sur leurs réserves", dit l'agence. "Dès lors que la réforme sera pleinement effective, la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) estime que leur bénéfice net chuterait à 865 millions d'euros, contre 2,3 milliards d'euros en 2016".

 

Cet "affaiblissement de leur capacité d'autofinancement rendra d'autant plus pressante la nécessité, pour les organismes les plus fragiles, d'un rapprochement avec les opérateurs les plus solides", prédit Moody's.

 

Un cadre institutionnel robuste pour épauler les bailleurs sociaux

 

"Ces annonces difficiles vont entraîner une recomposition du secteur", juge l'analyste Cynthia Mar, co-auteure de l'étude. Mais malgré cette "diminution de leurs ressources", les bailleurs sociaux continueront à "s'appuyer sur un cadre institutionnel robuste".

 

Ainsi "la qualité de crédit des bailleurs sociaux est confortée par un cadre institutionnel qui limite les activités commerciales, assure une source de financement stable et encadre étroitement leurs activités", rappelle Moody's.

 

Et le secteur a "rapidement avancé d'autres pistes d'économies budgétaires possibles, tandis que le gouvernement mettait en avant des mesures compensatoires".

 

Les ventes de logements sociaux, une arme à double tranchant

 

Quant aux ventes de logements sociaux que devrait encourager le projet de loi Logement attendu au premier trimestre 2018, elles pourraient, en améliorant la trésorerie des bailleur sociaux, "influer favorablement sur leur profil de crédit".

 

Toutefois elles "pourraient fragiliser la capacité des opérateurs à générer des revenus", en réduisant les loyers qu'ils perçoivent - tout dépendra des objectifs de ventes et des modalités de cession retenus.

 

Et "même si le gouvernement a parallèlement annoncé des mesures visant à minimiser l'impact de ces mesures budgétaires, celles-ci ne vont pas compenser spécifiquement la perte de revenus subie par les bailleurs sociaux".




Source : batirama.com

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