IFA à Berlin (02) : le Smarthome, pas toujours malin mais parfois vraiment drôle

IFA à Berlin (02) : le Smarthome, pas toujours malin mais parfois vraiment drôle

Thermostats, robinets thermostatiques, jeux pour chiens et chats, … tout devient connecté dans l'univers de l'habitat, avec certaines applications vraiment drôles !




Le salon IFA, qui a ouvert ses portes le 1er Septembre à Berlin, rassemble tous les appareils que l’on peut connecter. Nous avons commencé par la section Smarthome et force est de constater que les évolutions sont très contrastées.

 

Ce qu’un grand nombre de fabricants appellent Smarthome reste fort limité. Voici une revue des tendances, elles ne sont pas toutes forcément réjouissantes. Mais, certaines applications connectées sont vraiment drôles.

 

 

Le taïwanais Smanos fait partie de la douzaine d'exposants Smarthome que l'on touve dans le petit hall 6.2.  ©PP

 

Smarthome : les réseaux domestiques

 

Dans un Smarthome, tout commence par un réseau. Devolo, par exemple, l’un des pionniers des réseaux Ethernet domestiques sur courant porteur, élargit son offre au WiFi grand débit de deux manières.

 

Premièrement, il propose des adaptateurs triple fonction : Ethernet sur courant porteur en amont, puis,en aval, 1, 2 ou 3 sorties pour réseau Ethernet, ainsi qu’une borne WiFi intégrée atteignant jusqu’au 1200 Mbps de débit de données.

 

Deuxièmement, Devolo présente à IFA, sa nouvelle GigaGate. C’est un ensemble composé d’une base reliée par câble Ethernet à la box internet du logement et d’un satellite. La base communique avec le satellite par WiFi sur une fréquence de 5 GHz et offre un incroyable débit de données de 2 Gbps. Le satellite propose en plus 4 prises réseau Ethernet pour raccorder consoles de jeux, téléviseurs, …

 

 

La plupart des solutions Smarthome sont propriétaires et fermées, ou bien ouvertes par la communication entre API (interfaces de programmation) dans le cloud. ©PP

 

Smarthomes : les limites des systèmes fermés

 

Mais lorsque Devolo s’aventure dans les applications Smarthome, son approche habituelle - c’est moi le meilleur, je sais tout faire et ma solution est fermée sur elle-même – révèle vite ses limites. Devolo propose à IFA sa nouvelle gamme Home Control.

 

De manière très classique, elle comporte une unité centrale qui doit être connectée à internet, puis une douzaine d’accessoires. Si ce dont vous avez besoin n’existe pas dans cette gamme, tant pis.

 

Des prises électriques connectées, sont également capables de compter la consommation et de la transférer à la base. Des contacts de feuillure pour portes et fenêtres, des détecteurs de présence, des détecteurs de fumée, de fuite d’eau, d’humidité et de température ambiante, … un thermostat connecté (Non ? Si, si : un de plus !).

 

 

L'offre Smart de l'italien Fibaro est l'une des plus larges exposées à IFA et s'étend de la serrure connectée à la tête thermostatique. ©PP

 

Les thermostats connectés ne sont pas toujours bien malins

 

Ce thermostat de Devolo fonctionne comme la quasi-totalité de tous ses concurrents : par contact sec. Il sait donc allumer et éteindre un générateur de chauffage. Il ne sait pas gérer la puissance variable des pompes à chaleur sur inverter, ni des chaudières à brûleur modulant.

 

Ce n’est pas tout à fait de leur faute : les fabricants de générateurs ne donnent pas accès à leurs protocoles internes de communication, ces langages qui permettraient de piloter les générateurs de manière fine et intelligente.

 

Un thermostat limité au On/Off peut multiplier les séquences démarrage/arrêt sur une Pac – ce dont les compresseurs raffolent naturellement – ou empêcher une chaudière de condenser. Bref, la plupart des thermostats connectés n’ont de Smart que le nom.

 

 

 

Innovation esthétique, la tête thermostatique connectée de Fibaro est sphérique et se monte horizontalement ou verticalement. ©PP

 

Somfy montre une approche différente

 

Sur son stand à IFA, Somfy montre une autre approche. Il noue des partenariats avec des partenaires industriels qui lui ouvrent l’accès de leurs protocoles internes. Il y parvient notamment en expliquant que Tahoma, son application domotique principale, n’a pas vocation à concurrencer la régulation des générateurs de chauffage, mais tente de l’intégrer dans un ensemble plus vaste qui facilite la vie de l’utilisateur final et rend le Smarthome plus Smart au total.

 

Tahoma de Somfy sait ainsi piloter avec finesse les générateurs de Hitachi – Pac et climatiseurs mono et multisplit, en chaud, comme en froid -, de Ciat, de Dimplex, d’Atlantic – pac et chaudières -, de De Dietrich.

 

Tahoma pilote aussi les régulateurs de Honeywell, Sauter ou Danfoss. Somfy annonçait à IFA un nouveau partenariat avec Sonos, permettant à Tahoma de transporter la musique dans toutes les pièces du logement.

 

 

 

L'allemand Tado, présent sur le marché français depuis 2014, propose l'association d'un thermostat connecté et de 4 à 8 têtes thermostatiques connectées, pou une régulation/programmation du chauffage pièce par pièce, qu'il s'agisse de radiateurs ou de plancher chauffant. ©PP

 

Les robinets thermostatiques connectés

 

L’un des moyens pour les spécialistes du Smart de contourner la mauvaise volonté des fabricants de générateurs consiste à réguler non plus le générateur, mais les émetteurs. Nous parlons naturellement d’émetteurs à eau chaude.

 

IFA ne connaît pas le chauffage électrique. On voit donc fleurir un nombre croissant de têtes de robinets thermostatiques connectées. Celles qui sont exposées à IFA sont efficaces, mais basiques, tout en étant parfois belles ou franchement moches. Aucune n’utilise la technologie enOcean de récolte d’énergie, comme celles de Caleffi ou de Heimeier que nous avions vu à Light+Building à Francfort en Mars dernier.

 

Ici, elles sont alimentées par 3 à 4 piles AA. Ce qui leur donne un an à 18 mois d’autonomie environ. Elles communiquent en radio sans fil, à l’aide d’un langage propriétaire, avec leur base. Néanmoins, ces têtes permettent de programmer et de réguler le chauffage pièce par pièce efficacement, sans s’occuper du générateur. La plupart des industriels du smart proposent des packages : un thermostat connecté et de 4 à 8 têtes thermostatiques connectées.

 

 

 

La tête de robinet thermostatique connectée de Netatmo est proposée en série avec 6 adaptateurs pour les principales marques de corps de robinets présentes sur le marché : Giacomini, Danfoss, Comap, etc. Netatmo propose en plus trois autres adaptateurs pour des marques moins connues, comme les corps de robinets Vaillant, par exemple. ©PP

 

Jouer avec son chat par internet

 

Dans un tout autre ordre d’idées, Petcube (www.petcube.com) propose deux solutions pour occuper vos animaux domestiques pendant la journée. Petcube Play (179 €) est un petit cube connecté. Il comporte une caméra grand angle pour voir l’animal, un haut-parleur et un micro pour l’entendre et lui parler et un pointeur laser.

 

A l’aide de Petcube Care, l’appli qui va bien, la tâche de couleur projetée au sol peut être déplacée pour faire jouer le chat à distance. Petcube Bites, l’autre appareil connecté, est un distributeur de croquettes. Comme le précédent, il embarque le trio caméra/micro/haut-parleur, plus un réservoir de croquettes. Plutôt sphériques et dures les croquettes, ça marche mieux.

 

On peut programmer ou déclencher à distance l’envoi de deux à quatre croquettes. L’appli gère la puissance de l’expulsion des croquettes : elles sont lancées plus ou moins loin, histoire de faire courir l’animal. Naturellement, la caméra grand angle peut enregistrer l’ensemble des interactions. Histoire de composer un Best of et de revoir les meilleurs moments à l’infini. Comme le Smarthome est dispersé dans un grand nombre de pavillons, nous reviendrons sur ce thème dans notre prochain article.

 

 

 

Petcube Play, les trois petitscubes au centre sur le comptoir, et Petcube Bites, le distributeur/lanceur de croquettes à doite et à gauche. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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