Dix ans après son lancement, le Grand Paris présente un "projet cohérent" et de belles avancées, mais d'importants progrès restent à faire, notamment en termes d'emploi.

Le "Baromètre du Grand Paris", du cabinet de conseil EY et du think tank Urban Land Institute, analyse 80 indicateurs permettant de suivre, sur la période 2010-2015, l'avancement de ce projet visant à transformer l'agglomération parisienne en une grande métropole mondiale.

 

"On est encore au début du Grand paris, mais c'est un projet cohérent, avec un objectif commun public-privé", analyse Jean Roch Varon, associé du cabinet EY. Principal point d'inquiétude selon lui : "le calendrier des chantiers doit être tenu. Cela va garder sous tension l'ensemble des initiatives".

 

L'étude pointe un réseau de transports encore "limité", mais qui devrait "bientot s'étendre", en particulier grâce au projet Grand Paris Express, même si seulement 6,4 km de lignes sont "en cours de réalisation" sur les 200 km prévus.

 

Couverture internet encore insuffisante

 

Le volet numérique est "lancé", mais la couverture internet 3G/4G du réseau de transports est "encore insuffisante" et l'accès généralisé à la fibre optique "loin d'être une réalité".

 

En matière d'aménagement, les auteurs se réjouissent d'une "multiplicité de projets permettant à certaines zones en déclin" de redevenir dynamiques. Mais avec 1.005 habitants du km2 en IDF en 2015 contre 988 en 2013, le marché des logements est lui "en tension".

 

Le baromètre souligne que "Paris a toujours de grands atouts" économiques mais "deux éléments de faiblesse: un taux de chomage élevé et une croissance du PIB qui reste faible (1,8%), par rapport à Berlin (2,1%) ou Londres (3,7%).

 

De moins en moins de sièges d'entreprises internationales

 

Si la région capitale bénéficie d'un fort rayonnement touristique, industriel et technologique, elle "est en train de se faire rattraper et pourrait être demain dépassée", le nombre de sièges d'entreprises internationales ne cessant de décroître.

 

Le rapport pointe un "accroissement d'inégalités territoriales" en termes de qualification, d'accès à l'emploi et de niveau de vie, qui fait de l'IDF "un des territoires les plus inégalitaires de l'Hexagone".La qualité de vie des habitants pourrait être "améliorée".

 

Les Franciliens passent en moyenne 92 minutes par jour dans les transports, soit 20 minutes de plus qu'à Londres. Paris est aussi "l'une des villes les plus chères au monde" malgré un pouvoir d'achat dans la moyenne.

 

Les familles sont plus nombreuses à quitter l'IDF qu'à s'y installer, sans doute en raison de la "difficulté d'accès à la propriété" ou encore "du poids du loyer". La capitale fait également face à un manque d'espaces verts. Et "les évolutions restent incertaines" en matière de transition énergétique: les énergies renouvelables représentent 37 % de la production d'électricité et 1,9% de la consommation.

Source : batirama.com / AFP