Conduits de fumée : la haute technologie

Conduits de fumée : la haute technologie

L’arrêté du 31 octobre 2005, ainsi que l’arrivée des maisons BBC ont dynamisé les conduits d’évacuation des produits de combustion.





Depuis l’arrêté du 31 octobre 2005 (JO du 15/11/2005), relatif à la réversibilité énergétique en maison individuelle (Loi sur l’air), tout projet de construction d’une maison individuelle chauffée à l’électricité doit intégrer l’installation d’un conduit de fumée en attente, compatible avec le raccordement d’une installation de chauffage à combustible gazeux, liquide ou solide ou d’un foyer fermé à bois ou biomasse.

 

Cette mesure a largement bénéficié au développement des conduits de fumée dans le logement neuf, historiquement plutôt ins­tallé dans des logements existants. Les acteurs de cette filière, même s’ils sont peu nombreux, ­représentent une activité économique importante, à l’image du groupe Poujoulat, leader européen du conduit de fumée, qui emploie quelque 1 100 personnes.

 

Avec la RT 2012

 

Une maison BBC a besoin de beaucoup moins de chaleur pour être chauffée, ­l’isolation et l’étanchéité à l’air de l’enveloppe réduisant les pertes de chaleur. Or, si une cheminée à foyer ouvert n’est pas compatible avec le principe de la maison BBC, ce n’est pas le cas des cheminées à foyer fermé et des poêles à bois qui sont étanches à l’air.

 

On assiste même au grand retour de la cuisinière à bois! Qui plus est, les fabricants ont fait évoluer leurs produits vers de la fumisterie de haute technologie, en vue de réduire les dépenses de chauffage.

 

Ainsi, certains systèmes de conduits de fumée permettent la récupération d’air chaud produite par une cheminée pour le distribuer dans les pièces d’habitation. On trouve aussi des conduits qui intègrent deux gaines d’évacuation des fumées, l’une pour les gaz brûlés du générateur principal, l’autre pour l’évacuation des fumées de l’appoint de chauffage bûches ou granulés.

 

Une 3e gaine technique permet même le passage de conduites afférentes à un système solaire thermique prévu ultérieurement. En outre, le conduit alimente directement le corps de chauffe en air frais venant de l’extérieur et non plus des pièces habitées, générant ainsi des économies d’énergie supplémentaires.

 

Les fabricants répondent également aux exigences d’étanchéité à l’air de la maison grâce à des systèmes isolants qui limitent en plus les déperditions thermiques du plafond.

 

 

AVIS D'EXPERT

 

Jürgen Böhm,
chef de produit chez Erlus

 

« Les conduits de fumée ne sont pas prêts de disparaître ! »

 

Certains craignent la disparition du conduit de fumée dans les maisons passives. Est-ce le cas ?

Dans une maison passive, on estime la consommation nécessaire à 15 kWh/m2/an, ce qui représente environ 2 000kWh de chauffage pour une surface de 130 m2.

 

Pour répondre à ces besoins, les bureaux d’études ont souvent tendance à opter, par facilité, pour une source de chauffage électrique dans le réseau de ventilation… allant ainsi à l’encontre du concept de maison passive ! En outre, afin de livrer la quantité de chaleur requise, tout en prémunissant l’usager contre des factures d’électricité trop élevées, ils se contentent souvent de préconiser une source de chaleur sous-dimensionnée, ce qui ne va pas dans le sens du confort.

 

Il est donc clair que les conduits de fumée ne craignent rien, bien au contraire. En effet, si les maisons passives peuvent se passer d’un chauffage central pendant la majeure partie de l’année, il faut prévoir un apport de chauffage une fois l’hiver venu. 

 

C’est ici qu’interviennent les poêles ou les foyers fermés, qui fournissent rapidement une chaleur agréable et représentent une source d’énergie économique et écologique. Or, ces deux systèmes nécessitent une évacuation par un conduit de fumée.

 

Pourtant, certains maîtres d’ouvrage sont tentés de construire des maisons passives sans cheminée, estimant qu’il sera toujours temps d’en installer une ultérieurement si le besoin s’en fait ressentir…

Il ne s’agit vraiment pas d’un choix judicieux car, au final, les maîtres d’ouvrage déboursent davantage. Qui plus est, pour ne pas exploser les budgets et limiter les interventions, les seules options qui s’imposent sont souvent des cheminées en façade qui ne correspondent pas forcément au style de la maison ou au goût des propriétaires.

 

Enfin, la disposition d’une cheminée extérieure impose des contraintes qui restreignent un libre positionnement du poêle.




Réglementation

 

 

©Poujoulat

 

Principaux textes réglementaires

 

L’Arrêté du 22/10/1969 (conduit de fumée), l’Arrêté du 31/05/2005 et circulaire du 24/06/2008 (Loi sur l’air et obligation d’un conduit de fumée), le Décret du 27/11/2008 et l’arrêté du 23/02/2009 (prévention des intoxications au CO), l’Arrêté du 2/08/1977 (installations de gaz) et l’Arrêté du 23/6/1978 (installations fixes de chauffage et d’ECS).

 

Normes

 

La NF EN 1443 (Norme générale), la NF EN 1856-1 (Prescriptions pour les conduits de fumée métalliques - Composants de systèmes de conduits de fumée), la NF EN 1856-2 (Prescriptions pour les conduits de fumée métalliques - Tubages et éléments de raccordement métalliques) et la NF DTU 24.1 (règles d’installation en fumisterie).

 

Cette dernière est constituée de 3 parties : La NF DTU 24.1 P1 (02/2006 + A1: 12/2011) : “Règles générales”, la NF DTU 24.1 P2 (02/2006 + A1: 12/2011) : “Règles spécifiques pour l’installation des appareils à gaz de type B” et la NF DTU 24.1 P3 (02/2006) : “Cahier des Clauses Spéciales” (clauses administratives pour les marchés dans le neuf et la réhabilitation).

 

Cette dernière constitue le document normatif de référence dans le domaine de l’installation, de conception et de mise en œuvre. Elle s’applique pour l’évacuation des fumées de tous types d’appareils de combustion (chaudières, poêles, cuisinières, inserts, foyers ouverts), et tous types de combustibles usuels (gaz naturel ou GPL, fioul domestique ou lourd, charbon, bois en bûches, briquettes, granulés ou plaquettes), sans limite de puissance.

 

Elle traite également des travaux d’entretien, du ramonage, du contrôle et de la vérification après feu de cheminée.
 
Les normes NF et NF DTU sont disponibles auprès de L’Afnor (www.afnor.org), les normes de mise en œuvre (NF DTU) se trouvent auprès du CSTB (www.cstb.fr). A cela s’ajoutent le Règlement sanitaire départemental, disponible auprès de la Préfecture de votre département et les textes réglementaires consultables sur www.legifrance.gouv.fr.

 

 


Source : batirama.com / Michèle Fourret

1 Commentaire
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  • par stephane
  • 15/09/2014 23:49:18

Bonjour, voici un bel exemple de promotion commerciale... quitte à raconter n'importe quoi ! Une maison passive qui aurait besoin d'un poêle à bois à posteriori n'est pas une vrai maison passive ! J'invite le naif auteur de cet article à venir cet hiver constater dans ma maison passive (ou une autre) que l'on vit très bien sans poêle à bois ou granulés et avec une température de 20 à 21° grâce à un simple et économe appoint électrique.

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