Les artisans du bâtiment en ont marre et le feront savoir le 17 décembre !

CAPEB : les artisans du bâtiment en ont marre. ©

À la suite d’une consultation qui a reçu plus de 5 000 réponses d’artisans du bâtiment adhérents à la CAPEB sur MaPrimeRénov’ et la REP PMCB, les résultats mettent en évidence un ras le bol général.




À la suite d’une consultation ayant reçu plus de 5 000 réponses d’artisans du bâtiment adhérents à la CAPEB sur MaPrimeRénov’ et la REP PMCB, la CAPEB alerte sur une situation devenue critique pour les entreprises artisanales. En résumé ? "Y en a marre !", ainsi que l'explique Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB. De fait, les résultats de ladite consultation mettent en évidence un mécontentement profond, alimenté par des dispositifs publics jugés "trop complexes et instables", et qui fragilisent les artisans. À cela s’ajoute la crispation générée par l’inéquité fiscale entre les entreprises du bâtiment.

La CAPEB organise donc une mobilisation nationale le 17 décembre, qui se tiendra simultanément dans chaque département à la préfecture.

 

La conférence de presse relatant les résultats de l'étude s'est tenue ce jeudi 04 décembre 2025 à Paris. © Capture décran / Laure Pophillat

 

 

MaPrimeRénov’, élément essentiel mais terriblement imparfait de la transition énergétique

 

Le constat

L’étude révèle que 79 % des artisans considèrent MaPrimeRénov’ déterminante pour déclencher des travaux et que 60 % d’entre eux dépendent de ce dispositif, parfois jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires. Toutefois, les récentes évolutions ont créé une véritable crise :

– 62 % des artisans constatent une baisse d’activité ;

– 51 % dénoncent une perte de temps massive liée à l’instabilité des règles ;

– 46 % subissent des difficultés financières dues à des délais de paiement trop longs ;

– et 12 % rapportent même une hausse des litiges avec leurs clients.

 

Les causes de cette crise sont limpides : surcharge administrative, complexité excessive, instabilité réglementaire et risques financiers. L’enquête de la CAPEB montre aussi que les artisans souhaitent le maintien d’un soutien public à la rénovation énergétique, mais dans une "version simplifiée, stable et co-construite avec eux".

 

 

Ce que demande la CAPEB

Le dispositif MaPrimeRénov’ tel qu’il fonctionne aujourd’hui n’est tout simplement "plus soutenable". La CAPEB appelle à la remobilisation des monogestes – essentiels aux ménages modestes comme aux situations d’urgence –, à la mise en place d’un parcours de travaux permettant des rénovations par étapes, à un accès simplifié aux aides, à la sécurisation des paiements et à une réforme profonde du RGE afin que le plus grand nombre d’entreprises artisanales du bâtiment puisse contribuer à la massification des travaux de rénovation énergétique.

 

 

 

La REP PMCB, inadaptée aux réalités du terrain

 

Le constat

Les artisans dénoncent une mise en œuvre de la REP inadaptée aux réalités du terrain et souhaitent pouvoir disposer d’un dispositif "simple, lisible et qui tienne compte de leurs pratiques". Le maillage des points de collecte n’est pas adapté aux pratiques des professionnels, les règles de reprise sont hétérogènes, les outils numériques sont trop nombreux et désorganisés.

Selon Jean-Christophe Repon, il est indispensable de "repenser le dispositif de reprise des déchets au regard des pratiques et besoins des entreprises artisanales. Il serait inadmissible que nos entreprises soit amenées à continuer à payer une éco-contribution pour un service dont elles ne peuvent bénéficier".

 

 

Ce que demande la CAPEB

La CAPEB souhaite la mise en place d’un maillage territorial renforcé, l’unification des règles dans tous les points de collecte, la suppression de la pré-inscription et la création d’un outil national unique regroupant l’ensemble des démarches. Elle demande que le "maillage territorial soit établi localement en concertation avec tous les acteurs".

 

 

 

Micro-entreprises : une réforme, vite ! 

 

Le constat

Le régime micro-social et micro-fiscal doit retrouver sa vocation initiale qui était de faciliter la création d’entreprise en permettant aux entrepreneurs de débuter sans charges ni contraintes administratives excessives, et ce durant une période limitée. Hélas, ce régime est loin d’être le tremplin qu’il devrait être vers l’entreprise de droit commun, et les artisans du bâtiment supportent d’autant plus difficilement l’inéquité fiscale entre les entreprises du secteur que la conjoncture économique demeure en berne.

 

 

Ce que demande la CAPEB

La CAPEB appelle à l’abaissement du seuil de franchise en base de TVA à 25 000 euros pour le secteur du bâtiment, à limiter le statut de la micro-entreprise à deux ans et demande à l’État d’organiser un accompagnement obligatoire de ces micro-entrepreneurs vers un régime de droit commun.

"La CAPEB ne peut tolérer que les artisans du bâtiment demeurent les premiers pénalisés par des dispositifs instables, technocratiques ou mal calibrés alors que des solutions simples pourraient être mises en œuvre" explique Jean-Christophe Repon.

 

 

"Les artisans du bâtiment méritent mieux", la mobilisation nationale coordonnée à venir

C’est déterminée à faire bouger les lignes que la CAPEB appelle l’ensemble des artisans à se rassembler devant les préfectures de chaque département mercredi 17 décembre prochain. Cette mobilisation "vos décisions ne sont pas des cadeaux, y’en a marre" vise à exprimer le mécontentement légitime des entreprises du bâtiment, à exiger des "dispositifs publics simples, stables, accessibles et sans coût pour les finances publiques".



Source : batirama.com / Laure Pophillat / © CAPEB

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Après un doctorat en Littérature française, puis un passage de quelques années dans l'enseignement (du français, notamment aux Compagnons du Devoir et du Tour de France), Laure Pophillat s'est tournée vers la rédaction web, ainsi que le journalisme. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent !

Aujourd'hui rédactrice en chef du bimédia Batirama, elle oriente la ligne éditoriale vers un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière bâtiment et construction, avec une prédilection pour les portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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