C'était le mot d'ordre aujourd'hui sur le stand de la CAPEB, lors de la conférence de presse, au salon rennais d'Artibat, même si la conjoncture ne s'y prête guère : "#Plus forts. Ensemble". Selon l'enquête de la CAPEB, les indicateurs conjoncturels (marges, trésoreries, carnets de commande, ...) demeurent dégradés mais stables par rapport à l'année 2024. Quoiqu'il en soit, l'artisanat du bâtiment demeure inquiet, mais la CAPEB ne compte pas baisser les bras : "Vous pouvez compter sur la CAPEB pour défendre l'artisanat du bâtiment... car seule la CAPEB défend l'artisanat du bâtiment !" rappelle Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB.
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Sur le stand de la CAPEB, à Artibat, avec, en partant de la gauche Jean-Christophe Repon, le président de la CAPEB, Alain Lacour, le président de la CAPEB Pays de la Loire et Andréas Milet, le président de la CAPEB Bretagne. Alain Lacour apprécie de le rappeler : "Les artisans ont le savoir-faire, la CAPEB a le devoir de le faire savoir". © Laure Pophillat
En aparté, Jean-Christophe Repon précise à Batirama qu'il a "hâte de rencontrer le ministre" car la CAPEB attend "beaucoup" après deux ans d'instabilité : "ce stop and go ou stop tout court n'est plus admissible !". Le président de la CAPEB entend faire part au ministre que le "réseau se radicalise", que les "artisans sont mécontents" mais aussi "déçus et désabusés" et que des actions, réfléchies avec l'ensemble de la CAPEB, sont et seront possiblement engagées : "on avait pensé déposer des déchets devant Valobat" nous confie t-il.
La note de conjoncture ressentie par les artisans continue de se dégrader, en glissant à 4,6 / 10 (contre 4,9 / 10 en 2024). Évidemment, le climat politique et économique instable n'est pas fait pour rassurer les artisans, bien au contraire.
La visibilité sur les carnets de commandes, le chiffre d'affaires, les marges et la trésorerie persistent à un niveau de ralentissement : les indicateurs clés 2024 se confirment en 2025 en illustrant l'absence de redémarrage dans les entreprises artisanales du bâtiment.
De fait, 40 % des entreprises ont un CA qui stagne et 35 % d'entre elles voient carrément leur CA diminuer. Et si 55 % des entreprises ont une marge stable, 31 % constatent que leur marge baisse. Dans le même temps, 36 % ds entreprises ont une trésorerie en baisse, et 49 % des entreprises ont toujours une visibilité sur leurs carnets de commandes réduite à moins de trois mois.
Pour tenir, les entreprises continuent d'adopter une démarche de rationalisation. Les artisans élargissent progressivement leur périmètre d'intervention et reportent leurs investissements, et ce dans l'optique de stabiliser comme maintenant leur activité.
Une très large majorité des entreprises estiment que la conjoncture fragilise ou met en péril leur entreprise, soit 64 %. Les principales raisons évoquées sont l'instabilité politique et la baisse du pouvoir d'achat des ménages. Cet écart avec 2024 confirme un climat alarmant, illustré également par un état d'esprit pessimiste : 61 % des artisans du BTP expriment de l'inquiétude ou de la tension.
"La période d'instabilité politique et réglementaire (aides à la rénovation) engendre un climat anxiogène à tous les niveaux de l'entreprise, compte tenu de l'absence totale de lisibilité sur l'évolution du pouvoir d'achat, les perspectives d'investissement, la méfiance extrême des établissements bancaires, etc." ainsi que le confie une entreprise d'isolation.
Conséquence directe ? 20 % des entreprises envisagent de cesser leur activité.
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20 % des entreprises envisagent de cesser leur activité, un chiffre jamais atteint ces dix dernières années. © CAPEB
La rénovation énergétique et l'adaptation des logements pourraient porter l'activité, mais ce n'est hélas pas le cas : les entreprises ayant investi ces marchés ne voient pas leur activité décoller, voire subissent des freins.
La rénovation énergétique représente 36 % de l'activité. Or, depuis 2021, le niveau d'activité sur ce marché n'a quasiment pas évolué. 53 % des entreprises intervenant sur des chantiers de rénovation énergétique ont subi les délais de traitement de l'Anah.
Les entreprises n'étant pas sur ces marchés ne voient pas la rénovation énergétique ou l'accessibilité comme une opportunité. Seuls 3 % des artisans envisageraient de diversifier leur activité sur les travaux de rénovation énergétique et 10 % pour les travaux d'accessibilité.
L'enquête de conjoncture régionale CAPEB a encore une fois montré la fidélité indéfectible des clients et le rôle des artisans comme acteurs de confiance et de proximité :
– 71 % des artisans voient la fidélité de leurs clients comme un point positif dans la conjoncture actuelle ;
– 53 % sont fiers de la relation qu'ils ont réussi à tisser avec leurs clients.