Faut-il, comme la CAPEB, exiger la stabilité politique ?

Le dessin de Chaunu du mardi 7 octobre 2025. © Dessin de Chaunu / Ouest-France

La CAPEB salue la nomination (bis) de Sébastien Lecornu à Matignon et veut croire que cette reconduction ouvrira une période de stabilité qui est absolument essentielle au pays comme aux entreprises qui le font vivre.




La CAPEB souhaite que le Premier ministre et l’ensemble des formations politiques au Parlement réussissent à sortir de la crise politique pour qu’enfin les entreprises artisanales du bâtiment voient "le bout du tunnel". La CAPEB estime s'exprimer au nom des chefs d’entreprise des TPE du bâtiment et, de fait, exige désormais de tous les responsables politiques qu’ils :

– prennent leurs responsabilités ;

– Se soucient de l’intérêt commun ; 

– Et agissent concrètement pour régler les problèmes du pays, particulièrement en matière de Logement.

 

 

 

Les artisans en première ligne 

Selon la CAPEB, les artisans subissent les conséquences d’une conjoncture dégradée, évoquant un "contexte de chaos" : recul de l’activité, changements permanents des aides à la rénovation énergétique, absence d’arbitrages et de décisions publiques pourtant attendues depuis des mois. 

Selon la Confédération, il est urgent que le nouveau gouvernement s’emploie à reprendre au plus vite les dossiers urgents, notamment la simplification de l’accès au RGE par le contrôle des compétences et des chantiers plutôt que par un dossier administratif, la mise en place d’un parcours de rénovation énergétique par gestes ou encore la juste représentativité des TPE dans le dialogue social.  

De fait, la CAPEB se tient prête à échanger au plus vite avec :

– Vincent Jeanbrun, nommé au Logement ;

– Serge Papin, ministre des PME et de l’artisanat ;

– et, enfin, Jean-Pierre Farandou, le nouveau ministre du Travail et des Solidarités.

 

Ce que Jean-Christophe Repon résume ainsi : les "TPE du bâtiment ont besoin de stabilité, de visibilité et plus que jamais d’écoute, de respect et d’actions concrètes. J’appelle le nouveau Premier ministre à agir au plus vite pour débloquer la réalisation de travaux de rénovation des logements, et notamment leur rénovation énergétique. J’appelle l’ensemble des dirigeants politiques à la plus grande responsabilité pour assurer l’indispensable stabilité dont le pays a besoin".

 

 

 

L’USH réagit à la nomination de Vincent Jeanbrun 

De son côté, l’Union sociale pour l’habitat félicite Vincent Jeanbrun pour sa nomination au poste de ministre du Logement et de la Ville, assurant que la nomination d’un ministre du Logement de plein exercice répond aux demandes renouvelées du Mouvement Hlm et, plus largement, de l’ensemble des acteurs du logement.

Pour Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat, il importe désormais de "connaître les intentions du Gouvernement et voir comment il veut décliner la rupture annoncée en matière de politique du logement social", ainsi que le souligne le communiqué de l'USH. Elle rappelle que les décisions qui pourraient permettre de rompre avec la crise du logement sont connues : supprimer la RLS, revenir sur la hausse de la TVA sur la production et la rénovation, réengager l’État dans les aides à la pierre et, surtout, respecter la parole donnée et les engagements pris, concluant par un "je suis à la disposition de Vincent Jeanbrun pour rouvrir chacun de ces dossiers".


 

 

Le logement social ? "Une chance, pas une rente" !

Toutefois, le logement social est sans doute dans le viseur de Vincent Jeanbrun, qui déclarait que le logement social est "une chance, pas une rente". Dans les colonnes du journal Le Parisien, il avait présenté en juin dernier un plan pour les banlieues mettant notamment fin au "logement social à vie". À l'épicentre de son programme, un système de bail renouvelable baptisé "bail 3, 6, 9" prévoyant que tous les trois ans, les organismes HLM réévalueraient la situation des locataires : revenus, composition du foyer, comportement... tout serait passé au crible. Et le cas échéant, le bail ne serait pas renouvelé.

 

Député du Val-de-Marne, et exclu des Républicains le jour même de sa nomination, Vincent Jeanbrun est ancien maire de L'Haÿ-les-Roses (à 30 ans, il devenait alors le plus jeune maire d'une ville de plus de 30 000 habitants sous la Ve République). Il succède à Valérie Létard et à l'étoîle filante Éric Woerth, avec des idées que l'on dit "musclées". © AFP / Capital

 

 

Outre sa volonté de mettre fin au "logement social à vie", son plan pour les banlieues intitulé "Réparer les quartiers – Rétablir la République" multipliait les mesures sécuritaires dans le parc social :

– vidéosurveillance dans les halls d'immeuble comme les espaces communs ;

– Interdiction de régler ses loyers en liquide (la mesure est censée lutter contre le blanchiment d'argent et les circuits parallèles) ;

– "plafond anti-ghetto", avec lequel aucune commune ne pourrait dépasser 30 % de logements sociaux sur son territoire ;

– Ou encore créer des logements sociaux temporaires, qui seraient revendus au bout de 30 ans, afin de "faire de la France un pays de propriétaires".

 

Pour Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris en charge du logement, nommer ministre du Logement Vincent Jeanbrun, "auteur d'un rapport proposant la vente massive de logements sociaux", est une "provocation caricaturale". Selon lui, la "mise en œuvre de ses propositions ultra-libérales aggraverait encore une crise du logement déjà terrible".




Source : batirama.com / Laure Pophillat / © Dessin de Chaunu / Ouest-France

L'auteur de cet article

photo auteur Laure Pophillat
Après un doctorat en Littérature française, puis un passage de quelques années dans l'enseignement (du français, notamment aux Compagnons du Devoir et du Tour de France), Laure Pophillat s'est tournée vers la rédaction web, ainsi que le journalisme. Curieuse, éclectique et investigatrice, tous les thèmes pertinents (et donc passionnants) l’intéressent !

Aujourd'hui rédactrice en chef du bimédia Batirama, elle oriente la ligne éditoriale vers un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière bâtiment et construction, avec une prédilection pour les portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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