Le chantier visant à protéger Fort Boyard, édifice militaire iconique devenu décor de télévision qui menace de s'écrouler sous les assauts des vagues, a débuté cette semaine avec le démarrage de travaux de terrassement.
Lesdits travaux se dérouleront en plusieurs phases, sur trois ans, pour un budget prévisionnel de 36 millions d'euros HT.
Pour rappel, bâti entre 1803 et 1857, cet ancien ouvrage militaire devenu prison entre l'île d'Oléron et l'île d'Aix était tombé en déshérence avant d'être inscrit aux monuments historiques. Racheté en 1988 par Jacques Antoine, producteur de jeux télévisés, il a été cédé l'année suivante pour un franc symbolique au département de la Charente-Maritime, chargé depuis de l'entretenir.
Lors de la première phase de ces travaux, une pelleteuse installée sur un ponton flottant va extraire entre 3 500 à 4 000 mètres cube de remblais dans une profondeur de 5 à 7 mètres autour du Fort. Les amas de roches, essentiellement constitués de maçonneries d'ouvrages historiques entourant le fort et tombées en ruine depuis, sont ensuite rejetés en mer dans des fosses existantes situées à proximité.
En septembre prochain, lors des grandes marées d'équinoxe, la risberme, le talus de protection qui ceinture la base de l'édifice, sera également restaurée afin de stabiliser ces zones endommagées par l'assaut des vagues.
En 2026, un éperon et un havre d'accostage en béton armé, reprenant le relief de la base en granit du fort, seront fabriqués à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) avant d'être installés à l'avant et à l'arrière du bâtiment, à l'été 2027.
"On refabrique des ouvrages qui ont existé lors de la construction du fort au XIXe siècle, avec une géométrie quasi-identique. Le fort va reprendre son image originelle avec des éléments dimensionnés pour (tenir) au moins 100 ans", indique Jean-Bruce Boisson, le directeur d'exploitation d'ETPO (Entreprise de travaux publics de l'Ouest), spécialisée dans les travaux maritimes et fluviaux, lors d'une visite de presse.
Avec ses "fissures qui lézardent les murs", "il y a vraiment urgence à agir parce qu'aujourd'hui c'est tout l'édifice qui bouge du fait de la disparition de protections. Si on ne fait rien, il va s'écrouler", assure Sylvie Marcilly, la présidente du département de Charente-Maritime.
Le conseil départemental a voté une autorisation atteignant 44 millions d'euros pour ces travaux et lancé un appel aux dons. À l'été 2028, ainsi que le prévoit la collectivité, le site devrait être accessible aux visiteurs.
Les plus grands chantiers de France
Le chantier visant à sauver et protéger de l'incessant assaut des vagues l'emblématique Fort Boyard vient de débuter cette semaine avec le démarrage de travaux de terrassement.