Concernant le Fort Boyard, la question s'était déjà posée en avril 2024, y compris dans Batirama : "y a-t-il quelqu'un pour sauver l'iconique Fort Boyard ?". Aujourd'hui, l'objectif de la collecte de dons lancée mardi par le Conseil départemental de la Charente-Maritime, en partenariat avec la Fondation du patrimoine, est de glaner neuf millions d'euros afin d'aider à "sauver" ce fort emblématique.
Au total, "il faut 36,6 millions d'euros hors taxe pour sauver" ce monument du XIXe siècle fragilisé par les assauts de l'océan Atlantique, a rappelé Ghislaine Guillen, la codirigeante du projet "Sauvons le fort Boyard" et élue au Conseil départemental de la Charente-Maritime, propriétaire du site depuis 1989.
Les travaux, pour lesquels le Département a voté au printemps une autorisation atteignant 44 millions d'euros en tenant compte des taxes, débuteront à l'été 2025 et devraient s'achever en 2028. Ils consisteront à rebâtir certains ouvrages protecteurs existants dans le passé, avec un béton reprenant l'aspect du granit originel, dont :
– un éperon à l'avant de l'édifice,
– une risberme (un talus de protection aménagé à la base d'un pont, d'une jetée, voire d'un ouvrage hydraulique),
– Un havre d'accostage, etc.
Les trois quarts de cette somme sont déjà répartis : le Département va financer 21,6 millions d'euros hors taxe et 6 millions d'euros proviendront du CAUE (Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement de la Charente-Maritime) ainsi que du contrat de plan État - Région.
Reste donc 9 millions d'euros à trouver ...
"Nous allons mobiliser la population locale, le grand public et le mécénat d'entreprise", a assuré Alexandre Giularis, le directeur général de la Fondation du Patrimoine, avec qui le Département a signé une convention. Si les dons dépassaient cette somme, l'argent servirait alors à réparer le fort lui-même, car des pierres se désolidarisent et des fissures se sont faites jour (des réparations qui ne sont pas encore budgétées).
Un appel aux dons a été lancé. © Département Charente-Maritime
Bâti entre 1803 et 1857, ancien ouvrage militaire devenu prison entre l'île d'Oléron et l'île d'Aix, le fort Boyard était tombé en déshérence avant d'être inscrit aux monuments historiques.
Racheté en 1988 par Jacques Antoine, producteur de jeux télévisés, il est cédé l'année suivante au département pour un franc symbolique, à charge pour ce dernier d'assurer son entretien. L'émission "Fort Boyard", lancée en 1990 en France, a donné lieu à plus de 1 500 épisodes de ce jeu télévisé à succès dans une quarantaine de pays, faisant du fort une vedette.
Toute l'année, des sorties en mer emmènent des milliers de personnes admirer la silhouette ovale du monument de 68 mètres sur 31, qui n'est approchable que par bateau ou hélicoptère.
Après les travaux, le grand public pourra visiter le fort Boyard par petits groupes d'environ 25 personnes. Le prix de la visite n'est pas encore déterminé.
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Neuf millions d'euros pour aider à "sauver" le fort Boyard : c'est l'objectif de la collecte de dons lancée mardi par le Conseil départemental de la Charente-Maritime, en partenariat avec la Fondation du patrimoine.