Dans un contexte où le bâtiment représente environ 25 % des émissions de CO2 en France, le secteur doit accélérer sa transition vers des solutions plus durables. C'est là que l’isolation, qui joue un rôle clé pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments et améliorer leur efficacité énergétique, entre en jeu, et notamment le panneau isolant en polyuréthane (PU).
En réduisant les besoins en énergie du bâtiment tout en optimisant les surfaces intérieures, il contribue directement à la décarbonation du secteur de la construction. Sa légèreté, sa durabilité et sa fabrication non énergivore en font également un isolant précieux afin de limiter l’impact environnemental sur l’ensemble du cycle de vie des bâtiments. Tout au long de sa durée de vie, l’utilisation du panneau polyuréthane permet d’économiser jusqu’à 100 fois l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication (source PU Europe).
Consciente des enjeux, la filière de l’isolation en panneau de polyuréthane poursuit ses avancées en investissant encore plus dans la R&D afin de proposer des solutions plus responsables et éco-conçues : intégration de matières biosourcées et recyclées, développement de systèmes démontables favorisant le réemploi, recyclage des panneaux… © SOPREMA / SNPU
Créé en 2013, le syndicat national des polyuréthanes prône les vertus de ce matériau, tant auprès des professionnels que des particuliers avec, au cœur de ses priorités la performance énergétique du bâti. Regroupant les industriels du polyuréthane, il se compose désormais de sept membres actifs (BAUDER, IKO Insulations, le groupe KINGSPAN, Knauf SAS, RECTICEL Insulation, Groupe SOPREMA et UNILIN Insulation) et de cinq membres adhérents associés (BorsodChem/Wanhua, Covestro, Evonik, Gascogne Flexible, Stepan).
Il a pour vocation première d’assurer une relation permanente en France et en Europe entre les industriels, les organismes professionnels (UPB, AIMCC, CSTB…) et les pouvoirs publics.
Avec une épaisseur moindre à résistance thermique équivalente, le panneau polyuréthane est une solution de choix qui optimise la surface habitable. Les résultats de l’étude "Simulation comparative RE2020 entre isolants thermiques" réalisée par le cabinet Bastide – Bondoux® (2023) révèle le rôle déterminant que joue la faible épaisseur du panneau polyuréthane. Elle le positionne ainsi comme le meilleur isolant combinant apports énergétiques et faible poids carbone.
À travers des simulations effectuées sur un bâtiment de 31 logements collectifs en R+3 (SHAB = 1 989 m2) et sur une maison individuelle en rez-de-chaussée + étage avec combles aménagés (SHAB = 108 m2), voici deux exemples. Le panneau PU en mur ou en sol est de 80 mm d’épaisseur et celui en toiture-terrasse est de 140 mm. Afin d’élaborer un comparatif précis et équitable, l’épaisseur des isolants a été définie sur le référentiel d’un R équivalent et conforme au seuil exigé par la RE 2020.
Concernant les logements collectifs, l’impact carbone du panneau en polyuréthane représente 2 % des émissions de CO2 de la totalité des émissions des matériaux, des équipements et du chantier, soit 15 kg par m2. En comparaison aux autres isolants testés, il permet un gain de 2,6 % de surface en collectif, soit 51 m2 gagnés sur l’ensemble du programme, l’équivalent d’un logement type T2.
Sur une maison individuelle, l’impact carbone du panneau en polyuréthane représente 6 % des émissions de CO2 de la totalité des émissions des matériaux, des équipements et du chantier, soit 36 kg par m2. En comparaison aux autres isolants testés, il permet un gain de plus de 5 % de surface, soit 6 m2, l’équivalent d’une pièce de service. © SNPU
Le poids des panneaux en polyuréthane peut être jusqu’à cinq fois inférieur à la charge apportée par d’autres isolants. Au-delà du confort de pose, le panneau PU permet d’éviter de renforcer une structure de charpente existante, un véritable atout en rénovation pour les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, tant d’un point de vue économique qu’environnemental puisqu’il va nécessiter moins de matériaux et d’interventions sur chantier…
Par exemple, dans le cas d’une toiture plate, pour une résistance thermique R ≥ 4,50 m2.K/W, le poids moyen des isolants par m2 pour une laine de roche classe C d’épaisseur 180 mm est d’environ 22,5 kg/m2, pour un panneau PU d’épaisseur 100 mm le poids sera d’environ 3,5 kg/m2. © Recticel / SNPU
Dans le neuf, cette légèreté constitue également un avantage, en particulier lorsqu’il s’agit d’intégrer ou d’anticiper l’installation de panneaux photovoltaïques. Pour les bureaux d’études structure, soucieux de limiter l’empreinte carbone des bâtiments, le choix du panneau en polyuréthane s’avère pertinent : son faible poids impacte favorablement le dimensionnement de la charpente tout en garantissant une isolation performante.
La fabrication des panneaux en polyuréthane est peu carbonée car non énergivore. Le process est frugal, il ne nécessite pas de système de chauffage dans des fours à haute température. De fait, il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre des scopes 1 (émissions directes) et 2 (émissions indirectes).
Sa logistique est également vertueuse grâce à sa faible épaisseur et son poids réduit. Ainsi, un camion transportera plus de m2 de panneaux PU à volume équivalent, ce qui engendra moins de transport.
À titre d’exemple, pour un chantier de 3 000 m2 avec une résistance thermique supérieure ou égale à 4,50 m2.K/W, il faudra quatre camions semi-remorque pour transporter les panneaux PU, là où il en faudra sept pour la laine de roche. Moins lourd, le transport du panneau PU émettra également moins de CO2. © Freepik
Les industriels, membres du Syndicat National des Polyuréthanes (SNPU), se sentent pleinement concernés par l’empreinte carbone de leurs produits dans le cadre de la RE2020 mais également pour les travaux de rénovation et de réhabilitation. Les 158 FDES individuelles, dont ils sont titulaires, soulignent cette démarche de transparence ainsi que leur engagement en faveur de l’environnement.
Le panneau en polyuréthane est conçu pour offrir une durabilité éprouvée d’au moins 50 ans, tout en maintenant un niveau de performance optimal. Il conserve ses propriétés thermiques et mécaniques au fil des décennies. Pas besoin de le remplacer même lorsque l’étanchéité doit être déposée, ce qui permet de réaliser une triple économie : temps, argent et carbone.
La filière du panneau polyuréthane poursuit ses investissements en faveur des bâtiments plus responsables. La fabrication de matières premières issues du recyclage de bouteilles PET ou de déchets et chutes de PU dans les polyols ou d’huiles végétales dans les MDI illustre, entre autres, cette dynamique vertueuse. Des déchets de panneaux PU sont également réutilisés pour la fabrication d’autres matériaux de construction comme des profilés de fenêtres et de portes ou encore du mobilier.
Au-delà de ces matières premières éco-conçues, proposées par des fournisseurs engagés, la filière s’organise pour accroître le réemploi. Le développement de procédés démontables, privilégiant des éléments indépendants ou fixés mécaniquement, constitue une avancée majeure. Cette approche facilitera la déconstruction des bâtiments et encouragera le réemploi des matériaux, contribuant ainsi à l’essor d’une économie circulaire durable et responsable.
Depuis longtemps le PU est le meilleur isolant mais aujourd'hui il est contesté pour les toitures avec les nouvelles normes feu et notamment sur les toiture équipées en panneaux photovoltaïques. que faire pour bien faire ?
Article fallacieux, vantant le "bilan carbone" d'un matériau issu de la pétrochimie, donc directement dépendant des énergies fossiles (ou indirectement via le recyclage du PET des contenants liquides). Les comparaisons de performance sont soi-disant faites "par rapport aux autres isolants testés", non cités car vraisemblablement encore plus médiocres en bilan carbone : (polystyrène? laines minérales?), en excluant très certainement les isolants biosourcés, dont le bilan carbone est incomparablement meilleur. Bref, on a affaire là à une belle opération de com et de greenwashing. Lamentable.
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Bonjour Eco-gnome, Chez Batirama, nous sommes très attachés à la diversité des points de vue, raison pour laquelle votre commentaire a été publié :). Toutefois, rien chez Batirama n'est "fallacieux", surtout (et avant tout) nos articles. Je vous encourage donc à relire le titre, sous forme de question, de cet article ("Le polyuréthane est-il vraiment le meilleur isolant du marché ?"), ainsi que son chapô ("Focus sur le syndicat national des polyuréthanes (SNPU), qui lève les idées reçues autour du panneau isolant en polyuréthane comme de la décarbonation" et "Créé en 2013, le syndicat national des polyuréthanes prône les vertus de ce matériau, tant auprès des professionnels que des particuliers") afin de vous une opinion distincte sur d'un côté les articles de Batirama et de l'autre sur le PU.