Le ministre de l'Économie Eric Lombard confirme la suspension du dispositif d'aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' en raison d'une "avalanche" de demandes et des fraudes (mais dit vouloir le rétablir "avant la fin de l'année").
Sur MaPrimeRénov', "il y a à la fois un encombrement en ce moment et un excès des fraudes [...] sur lequel nous voulons reprendre la main, d'où la suspension", a déclaré le ministre de l'Économie Éric Lombard lors des questions au gouvernement au Sénat, en ajoutant que "mais naturellement, une fois que cela sera réglé, le processus pourra continuer", ce qu'il a précisé ultérieurement, devant la commission des Affaires économiques du Sénat : le gouvernement a "bien l'intention de rétablir le fonctionnement avant la fin de l'année".
"Il ne s'agit pas de faire une économie en cachette comme ça, en bloquant le système" (ah bon ?) a-t-il annoncé, reconnaissant l'importance du dispositif pour les artisans et alors que le gouvernement est engagé dans des effort d'économie de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour redresser les finances publiques.
Un budget de 3,6 milliards d'euros a été alloué à pour MaPrimeRénov' en 2025, un montant aligné avec les dépenses effectives en 2024. Or, le nombre de logements rénovés avec ce type de subventions a triplé en début d'année. Selon un article du Parisien publié mardi, MaPrimeRénov' pourrait être suspendue à compter de juillet, une date qui n'a pas été mentionnée par le ministre.
Devant les sénateurs de la commission des Affaires économiques, Éric Lombard a argué que la suspension du dispositif ne relevait pas d'un "problème budgétaire".
"Il n'y a pas de sujet budgétaire. On a prévu au budget 3,6 milliards et on a dépensé pour le moment 1,3 milliard", a détaillé Éric Lombard, ici en photo. © European Union
Pas de problème budgetéaire, donc, selon Éric Lombard, mais un "vrai" problème tout de même, "lié notamment au fait que la censure a bloqué le sujet pendant un certain temps et il y a eu ensuite une avalanche de demandes qui fait que les services sont encombrés et ont besoin d'un peu de temps pour rétablir leur situation au plan opérationnel", a-t-il développé. En outre, "l'instabilité des règles [...] permet aussi aux fraudeurs de s'organiser", a-t-il fait valoir, évoquant "16 000 dossiers suspicieux" soit "12 % du stock".