La filière bois-construction confrontée à la gestion de ses déchets de production
La filière bois-construction est particulièrement impliquée dans une démarche de maîtrise comme de diminution de son impact carbone. La gestion des déchets en fait partie. Mais comment l'organiser ?
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La filière bois-construction est particulièrement impliquée dans une démarche de maîtrise comme de diminution de son impact carbone, qui passe en partie par l'optimisation des appareils de production, la réduction des dépenses énergétiques, ou encore le renforcement des critères environnementaux relatifs aux matériaux... mais aussi, évidemment la gestion des déchets. C'est là qu'intervient l’Institut technologique FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement), qui accompagne notamment les TPE et PME bois-construction. Après la parution d’un guide pratique dédié en septembre dernier, l’Institut technologique fait le point sur cet enjeu majeur et souvent complexe pour des entreprises qui se sentent parfois démunies.
L’Institut technologique FCBA
L’Institut technologique FCBA et ses équipes d’experts accompagnent les entreprises des filières forêt-bois et ameublement dans leur développement et leur conception de produits comme de projets.
Son champ d’action couvre l’entièreté des filières forêt-bois et ameublement : sylviculture, pâte à papier, exploitation forestière, scierie, charpente, menuiserie, structure, panneaux dérivés du bois, ameublement, emballages et produits divers, etc. Quant à ses activités, elles se regroupent autour de trois grands axes :
– mettre son savoir-faire et ses compétences la mise disposition des entreprises de son savoir-faire et ses compétences (transfert technologique, consultance, assistance technique, essais, formation, information) ;
– L'accompagnement des professions (re)liées au bois afin qu’elles occupent une place de leader sur les marchés nationaux, européens et internationaux (normalisation, certification, qualité, technologies de pointe) ;
– Et, enfin, acquérir, centraliser, gérer et diffuser l’information scientifique et technique.
État des lieux de la gestion des déchets bois-construction
L’enjeu de gestion des déchets dans le domaine de la construction s’est renforcé avec les objectifs inhérents à la nécessaire transition environnementale du bâtiment. La création des filières à REP (Responsabilité Élargie du Producteur) a accéléré sa formalisation.
S’agissant des déchets bois de production, il n’y a à date pas d’obligation réglementaire de type REP. Néanmoins, les entreprises ne peuvent ni ne doivent s’en débarrasser sans planification, réflexion ou organisation. Deux types de pratiques sont observés : soit, les déchets sont emmenés en déchetterie, par l’entreprise elle-même ou via une entreprise sous-traitante ; soit, ils sont valorisés par l’entreprise, de manière plus ou moins optimisée économiquement et écologiquement. © Freepik
Sur les 2,3 millions de tonnes de déchets bois issus de la seconde transformation en France, on estime qu‘environ 1,3 million de tonnes sont valorisées par les entreprises elles-mêmes, majoritairement dans un objectif énergétique, tandis que le million restant est collecté en déchetteries (source : "Étude de gisement des déchets de bois dans la filière bois / bois énergie", une étude datée 2024 de l’ADEME avec le CEDEN BIOMASSE NOMRANDIE, FCBA et XERFI). © Freepik
Quelles sont les valorisations possibles ?
Elles peuvent suivre trois voies, selon la hiérarchie des modes de traitement.
Le réemploi
On parle de réemploi ou bien de réutilisation des chutes de bois, autrement dit la transformation en matériau réutilisable et transformable (par exemple, l'intégration dans la fabrication d’un meuble), ou bien le transfert vers un centre de reconditionnement ou up-cycling proches du site.
Une valorisation agricole locale
Il est possible d'opter pour une transformation des déchets en plaquettes de bois pour épandage ou litière, sauf, bien sûr, s’ils contiennent des métaux lourds ou des produits de traitement.
La valorisation énergétique
La troisième voie est celle de la transformation en granulés afin d'alimenter une chaudière par exemple, au sein même de l’entreprise productrice ou en externe.
Le guide Gestion des déchets bois dans les entreprises bois-construction
Si l’enjeu et les typologies de valorisation sont aujourd’hui bien identifiés, il n’est pas forcément simple, en particulier pour les TPE-PME, de savoir comment procéder, de choisir le modèle le plus adapté à sa situation, ou encore d'identifier les ressources et partenaires possibles dans cette dynamique. C’est dans ce contexte que FCBA éditait, en septembre dernier, le guide Gestion des déchets bois dans les entreprises bois-construction, un outil pratique financé par le CODIFAB et accessible gratuitement.
L’ouvrage est organisé en trois parties, trois étapes-clés sur la base desquelles FCBA peut accompagner les entreprises dans leurs premiers pas vers une gestion optimisée de leurs déchets bois-construction.
Joffrey Glet-Labeyrie, ingénieur études Environnement/Santé chez FCBA, précise que le déchet de bois "n’est pas toujours strictement du bois. Il peut contenir d’autres éléments liés à la fabrication du matériau de construction. Dans tous les cas, il est avant toute chose nécessaire de savoir ce que contient son déchet de production, sa composition, le volume disponible... Ce n’est qu’à partir de là que l’on pourra déterminer les meilleures valorisations ou opter pour l’acheminement en déchetterie." Selon lui, il est indispensable de dresser un état des lieux de son écosystème : "de quelles ressources je dispose en interne et / ou quels investissements je peux opérer pour optimiser ma stratégie de gestion des déchets bois-construction ? Des acteurs et partenaires locaux existent-ils pour mettre en œuvre une stratégie de gestion adaptée ? Des filières de recyclage sont-elles déjà en place ?"
Une fois ces premières bases posées, il ne reste plus qu'à démarrer la mise en pratique !
L'auteur de cet article
Aujourd'hui rédactrice en chef du bimédia Batirama, elle oriente la ligne éditoriale vers un large spectre de sujets couvrant l’entièreté de la filière bâtiment et construction, avec une prédilection pour les portraits de femmes et d’hommes engagés, inspirés et inspirants, dans un environnement, celui du BTP, toujours en mouvement.
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