Ventes immobilières en berne, incertitude réglementaire, contexte pesant : le marché du bricolage a souffert l'an dernier et vu son chiffre d'affaires baisser de 4,3 %, après les performances hors norme générées par l'épidémie de Covid-19.
En 2024, les ventes des grandes surfaces de bricolage, dont Leroy Merlin, Castorama, Bricomarché, Mr Bricolage, etc., ont atteint 22,1 milliards d'euros, soit un recul d'un milliard en valeur par rapport à 2023, ont indiqué la FMB (Fédération des Magasins de Bricolage) et Inoha (industriels du secteur) lors d'un point presse.
Dynamisé par l'épidémie de Covid-19 qui avait redonné de l'importance à l'aménagement de la maison et du jardin, le marché du bricolage avait réalisé 23,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, tant en 2021 qu'en 2022. Pour rappel, en 2019, soit avant la pandémie, son chiffre d'affaires s'établissait à 20 milliards d'euros.
"Le facteur explicatif numéro un" de la baisse de l'activité l'an dernier est le recul des ventes de logements anciens, "car dans un logement qui a changé de propriétaire, des travaux vont se faire, il y a un laps de temps de 1 an à 3 ans pendant lesquels on va avoir des projets" de rénovation ou d'aménagement, résume Juliette Lauzac, chargée d'étude pour la FMB et Inoha.
Selon Juliette Lauzac, pèse également "un attentisme des consommateurs, un manque de visibilité en raison du caractère anxyogène du contexte géopolitique, qui réduisent l'envie de se projeter", sans oublier "l'incertitude réglementaire" sur l'achat immobilier locatif notamment, avec "la notation de performance énergétique des bâtiments et l'exclusion des passoires thermiques".
Juliette Lauzac souligne qu'au-delà du bricolage, les autres secteurs de l'équipement de la maison, comme le meuble ou le gros électroménager, sont aussi dans le rouge. Concernant 2025, même si le début de l'année est "sur la même dynamique" qu'en 2024, "on espère tout de même de meilleurs chiffres pour 2025 et on a des signaux positifs, comme les transactions dans l'ancien qui repartent à la hausse, et aussi le fait que l'attachement au foyer reste fort", résume Juliette Lauzac.
Parallèlement à la baisse des ventes en magasin, on assiste à une chute de 7,8 % des recherches sur Google pour l'aménagement de la maison et le bricolage, avec par exemple les mots clés :
– "tondeuse",
– "meuble de salle de bains",
– "location échafaudage",
– ou encore "poêle à granulés".
Enfin, Eric Flusin, responsable data pour l'Inoha, relève que le prix est "la première tendance des recherches".