Ces dernières années, l’assainissement non collectif (ANC) connaît un regain de notoriété. Longtemps considéré comme une solution de mise en attente à un raccordement au tout à l’égout, il offre désormais des réponses durables aux différents besoins des usagers.
C’est la raison pour laquelle, compte tenu des enjeux de santé publique et environnementaux, les Pouvoirs publics ont mis en place un plan d’action de l’assainissement autonome (PANANC) pour 2009-2013.
Ce dernier a pour objectif d’accompagner, par différents biais, l’application de la réglementation afin, notamment, de garantir la mise en œuvre et la pérennité des installations d’ANC de qualité.
C’est dans ce contexte que s’est faite la révision du NF DTU 64.1 “Dispositifs d’assainissement non collectif (dit autonome) – Pour les maisons d’habitation individuelle jusqu’à 20 pièces principales”. Initiée fin 2009, il a fallu trois années de travail concerté entre les différents acteurs du domaine (représentants des fabricants, des entreprises de travaux, des SPANC* –?Pouvoirs publics - centres techniques - etc.?– regroupés dans la commission P16E de l’Afnor) pour mettre à jour les prescriptions de ces règles de l’Art avec les connaissances acquises au fur et à mesure des expériences sur le terrain, sans déroger à la nouvelle réglementation.
Désormais applicable jusqu’à 20 pièces principales** (contre 10 dans le texte de mars 2007), la 1re partie “P1-1 : cahier des clauses techniques types” de cette nouvelle version du NF DTU 64.1 fournit de plus amples éléments d’aide à la conception et au dimensionnement des filières traditionnelles d’ANC.
Les prescriptions techniques des différents dispositifs de traitement sont également mises à jour. Le texte ne traite pas des filières agréées qui bénéficient d’un agrément délivré par les ministères et d’un manuel technique spécifique rédigé par le fabricant.
La 2e partie “P1-2 : critères généraux de choix des matériaux” fixe les exigences que doivent respecter les produits et matériaux utilisés dans les installations traditionnelles d’ANC.
Enfin, la 3e et dernière partie, nouvellement intégrée, “P2 : cahier des clauses administratives spéciales types”, a pour but de préciser les travaux qui font partie, ou pas, d’un marché d’assainissement non collectif et les dispositions de coordination avec les autres entreprises et intervenants sur le chantier.
Une filière d’assainissement non collectif est constituée d’une succession de dispositifs qui permettent d’assurer différentes étapes.
La collecte et le transport des eaux usées domestiques brutes, en sortie d’habitation, sont réalisés par un dispositif de collecte (regards, etc.) suivi de canalisations. Ces dernières peuvent être en béton, en grès, en fibres-ciment, en fonte ou en PVC-U (voir partie 1-2 du NF DTU 64.1).
Le traitement des eaux usées se fait en deux étapes :
Cette évacuation se fait prioritairement par infiltration dans le sol. Mais une irrigation souterraine peut être envisagée sous conditions ou un rejet vers le milieu hydraulique superficiel après autorisation. Le choix de la filière dépendra de nombreux paramètres à prendre en compte comme notamment l’aptitude du sol (perméabilité, couche rocheuse, etc.) et les caractéristiques du site receveur de l’ANC (clôture, arbres, etc.).
Le choix et la conception de la filière d’assainissement non collectif doivent résulter de la prise en compte de plusieurs paramètres, dont beaucoup concernent le sol receveur de l’installation.
Préalablement à la mise en œuvre de l’ANC, une “étude à la parcelle” doit être réalisée. Egalement appelée étude de conception, elle permet de justifier le choix et le dimensionnement de la filière pour le terrain donné.
Plusieurs facteurs sont à prendre en considération :
Le NF DTU 64.1 préconise ensuite des éléments de dimensionnement :
Partie de l’installation d’ANC concernée | Dimensionnement | Remarques |
Prétraitement | ||
Bac dégraisseur | - 200 l si eaux de cuisines seules. - 500 l si eaux ménagères. | Le bac dégraisseur n’a pas vraiment d’utilité À prévoir en cas de besoin particulier. |
Traitement primaire | ||
Fosse septique | Au moins 3 m3 jusqu’à 5 pièces principales +1m3/pièce principale supplémentaire | La fosse septique reçoit l’ensemble des eaux usées domestiques brutes. |
Traitement secondaire | ||
Epandage à faible profondeur (lit ou tranchées) | Longueur maximale d’une tranchée d’épandage:30 m. | Le choix de la réalisation d’un lit ou de tranchées dépendra de la perméabilité du sol et de sa capacité à infiltrer les eaux (voir NF DTU 64.1). |
Filtre à sable vertical | Surface minimale = 25m2 pour 5pièces principales +5m2/pièce principale supplémentaire Si moins de 5pièces principales, surface minimale = 20m2. Largeur du filtre : 5m. | Le sable à utiliser est donné dans la partie 1-2 du NF DTU 64.1. |
Tertre | Surface minimale au sommet = 20m2 pour 4pièces principales + 5m2/pièce principale supplémentaire Largeur au sommet = 5m. Longueur minimale = 4m +1m/pièce principale supplémentaire | |
Filtre à sable vertical drainé | Surface minimale = 25m2 pour 5pièces principales +5m2/pièce principale supplémentaire Si moins de 5 pièces principales, surface minimale =20m2. Largeur du filtre : 5m si alimentation au fil de l’eau. |
Les prescriptions détaillées de mise en œuvre des différents dispositifs d’ANC cités dans le tableau ci-dessus sont données dans le NF DTU 64.1 P1-1.
L’implantation du dispositif de traitement de l’installation d’assainissement non collectif doit respecter certaines règles.
Afin de garantir le bon fonctionnement de l’assainissement non collectif, ce dernier doit être implanté à une distance minimale de :
En cas de présence proche de végétaux ligneux, il est préférable de prévoir la mise en place de barrières antiracinaires pour protéger l’épandage.
La couverture du dispositif de traitement d’ANC doit impérativement être perméable à l’eau et à l’air.
Aucune circulation ni aucun stationnement ne doivent être envisagés au niveau des emplacements des dispositifs de prétraitement et de traitement. Il en est de même pour les cultures, les plantations et les zones de stockage divers.
La fosse septique et, s’il y a lieu, les autres dispositifs de traitement primaire de l’installation, doivent avoir un tampon pour permettre l’accès à leur volume complet. Il devra être situé au niveau du sol fini.
Selon la configuration du projet, la fosse devra être mise en place au plus près de l’habitation et l’amenée des eaux usées domestiques brutes se fera grâce à une canalisation dont la pente de mise en œuvre sera au minimum de 2%. L’ensemble de ces éléments limitera les risques de colmatage de la canalisation par les graisses.
Responsabilités des acteurs de l’ANC
Dans un projet d’assainissement non collectif, chaque acteur – de la conception à l’utilisation – a une part de responsabilité pour le bon fonctionnement de l’installation. Elles sont regroupées dans le tableau* ci-dessous.
Acteur | Responsabilités | |
Concepteur (bureau d’études, entreprise…) |
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Fabricant |
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Propriétaire de l’habitation concernée par le projet d’ANC |
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SPANC |
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Entreprise de travaux |
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Personne réalisant la vidange |
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* Le tableau est inspiré du guide ministériel "Assainissement non collectif – Guide d’information sur les installations – Outil d’aide au choix".
INFOS PRATIQUES
Les NF DTU sont disponibles auprès de l’Afnor (www.boutique.afnor.org) ou du CSTB (boutique.ctsb.fr).
Source : batirama.com
argent
On peut quand même se demander pour qui vous roulez. Cela fait plus de 15 ans que l'assainissement par les plantes (dit "par macrophites") et le micro-lagunage sont autorisés dans la plupart des configurations. On fait l'économie de la fosse toutes eaux (et de son excavation) ainsi que du réseau d’épandage. Ca coûte de deux à trois fois moins cher qu'une installation "classique", qui d'ailleurs n'a rien de traditionnel et se colmate; avec un résultat sanitaire final que personne ne veut réellement évaluer. Et pour cause. Tous les prélèvements sur les "phyto-installations" faits avec sérieux montrent un niveau de performance de l'épuration qu'il est impossible d'atteindre avec un système "classique".