Un incendie s'est déclaré tôt lundi matin 25 novembre 2024 dans la cour d'une entreprise de BTP de Vendée, touchant au moins huit engins de chantier selon les pompiers, un acte revendiqué auprès de l'AFP par une organisation opposée aux "bassines", ces fameuses réserves d'irrigation controversées.
À ce jour, la plaine du Sud Vendée compte 25 de ces bassines.
Les mégabassines sont de gigantesques ouvrages de stockage d’eau, des bassins artificiels, plastifiés et imperméables destinés à répondre aux besoins de l’agro-industrie, notamment en période estivale. Une mégabassine s’étend en moyenne sur une superficie de huit hectares, soit l’équivalent d’une dizaine de terrains de football, et les plus grandes peuvent s’étaler sur 18 hectares.
Officiellement baptisées "réserves de substitution", ces mégabassines sont censées se remplir durant la période hivernale afin de permettre aux agriculteurs de continuer à irriguer leurs cultures lors des de fortes tensions sur la demande en eau, comme sur les périodes de sécheresse, par exemple. Pour l’agro-industrie et les pouvoirs publics qui les subventionnent, il s'agit là d'une solution pour s’adapter au changement climatique.
Les pompiers de Vendée ont indiqué avoir été prévenus peu avant 04h d'un incendie dans l'enceinte de l'entreprise de travaux publics Charpentier, dans la commune de L'Oie. Huit poids-lourds et engins de chantier ont été touchés par les flammes, dont six entièrement carbonisés, a constaté dans la matinée un correspondant de l'AFP.
Bien que des spécialistes de l'identification criminelle de la gendarmerie se trouvaient sur place, les gendarmes se sont refusé à tout commentaire sur l'origine du feu. Toutefois, dans un e-mail adressé peu après 05h à la rédaction en chef de l'AFP, une organisation se présentant comme "Stop Mégabassines" a revendiqué cette action de "désarmement" contre l'entreprise Charpentier : "Tôt ce matin, le 25 novembre 2024, nous avons mis le feu aux engins de chantiers du groupe Charpentier, plus particulièrement ceux de sa filiale de travaux publics", en "réponse directe à la participation de cette entreprise dans les chantiers de Méga-Bassines" en Vendée, Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres.
Selon "Stop Mégabassines", qui n'a pu être jointe directement par l'AFP, "mettre hors d'état de nuire ces machines permet de stopper concrètement les chantiers en cours et de rappeler qu'aucun responsable de ceux-ci n'est inatteignable." Et de menacer ensuite : "Tout acteur qui s'associera aux futurs chantiers de Méga-Bassines [...] en subira les conséquences".
Sollicité par l'AFP lundi matin, le parquet de La Roche-sur-Yon n'avait pas été informé d'une telle revendication.
Mises en lumière par les violences survenues en mars 2023 lors de manifestations interdites à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), les opposants aux "bassines" fustigent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.
Un gand bravo à Laure Pophillat pour l'objectivité de son article et la précision de son vocabulaire, loin du discours convenu qu'adoptent d'habitude les journalistes. C'est tout à son honneur.
argent
Bonjour, un bon article malheureusement pas très objectif. En effet, ces megabassines ne sont pas une solution pour s'adapter au changement climatique car elles captent souvent dans les nappes phréatiques, gaspillent l'eau par évaporation pour une poignée de privilégiés pollueurs de l'agro-industrie.