Rénovation : 14% des logements français ont plus de 100 ans

Une vue de la ville de Marseille depuis Notre-Dame de la Garde

La plupart des villes françaises possèdent un centre-ville dont une bonne partie remonte au moyen-âge. Les techniques constructives utilisées sont directement issues des matériaux disponibles alentour.




La base BND, gérée par le CSTB, recense 27 millions de bâtiments en France, tous usages confondus. La base de données contient la date de construction des bâtiments, mais nous n’avons pas su réaliser une extraction en fonction de cette date pour évaluer la proportion des bâtiments les plus anciens dans le patrimoine bâti français. En revanche, selon Geoptis, une filiale de La Poste, spécialisée dans l’analyse des données publiques, 14% des logements français ont plus de 100 ans. Ces données sont établies à partir du recensement 2015.

 

 

Si l’on regarde la répartition des logements les plus anciens en fonction de la taille des communes en nombre d’habitants, les plus petites communes arrivent en tête avec 30% des résidences principales construites avant 1919, suivies par les plus grandes villes de plus de 100.000 habitants avec un taux de 16%.

 

Taille de la commune en nombre d’habitants Nombre de résidences principales construites avant 1919
> 100 000 16%
50 000 à 100 000 7%
10 000 à 50 000 7%
5 000 à 10 000 10%
2500 à 5000 14%
1000 à 2500 19%
< 1000 30%

 

Il existe des cartographies, publiquement accessibles, montrant l’âge des bâtiments. Au-dessus, une carte de France. En-dessous, le centre de la ville de Bourges. Même si elles reposent sur une base de données de L’IGN ou de l’INSEE, il n’est pas possible d’extraire le nombre de bâtiments en fonction de la date de construction. ©FrancePixel

 

 

Combien de temps vit un bâtiment ?

 

"On estime que la durée de vie des immeubles résidentiels est de 70 à 100 ans", déclare Renato Piffaretti, Head Real Estate Suisse chez Swiss Life Asset Managers. En Suisse, le taux de renouvellement annuel atteint un peu plus d’1%, selon une étude du Parlement Européen, contre 1,5% en Allemagne et 2% en France.

 

Le facteur de longévité décisif est l’entretien : les équipements de la cuisine et de la salle de bains, les peintures et les revêtements de sol doivent être changés tous les 10 à 15 ans, quant aux canalisations, fenêtres ou toits plats, ils doivent être rénovés tous les 30 ans et la structure (bois, béton ou briques) doit être restaurée au bout de 70 à 100 ans.

 

En réalité, de nombreuses villes françaises possèdent des centres-villes bien plus anciens. Mais chaque région construisait avec les matériaux disponibles à une courte distance.

 

A Rennes, par exemple, le centre-ville compte encore 370 maisons à pans de bois, contre 171 à Vannes, 127 à Morlaix, 119 à Viré, 155 à Dinan. La plupart remontent à la fin de la guerre de 100 ans au milieu du XVème siècle et ont presque 600 ans aujourd’hui. ©PP

 

A Rennes, le bois était un matériau abondant et peu coûteux, c’est pourquoi cette technique de construction a beaucoup été utilisée au XIVème-XVème siècle et jusqu’au XVIIIème siècle. « Jusqu’au XIXème siècle, le transport des matériaux est ce qui coûte le plus cher dans la construction. Il faut attendre le développement des canaux de navigation et du chemin de fer pour que la pierre circule plus facilement » explique Gilles Brohan, animateur du patrimoine de l’office de tourisme de Rennes. « Pendant des siècles on va donc construire avec le matériau qu’on a sous la main : les arbres des grandes forêts bretonnes présentes au plus près des villes ». Principalement le chêne, dur et sec, dont la durabilité est presque infinie. ©PP

 

Deux particularités distinguent le pan-de-bois du colombage : d’abord une élévation plus importante des maisons – certaines sont de véritables immeubles de 3 ou 4 étages. Ensuite, deuxième caractéristique du pan de bois, la présence d’un encorbellement, le fait que les étages supérieurs soient plus larges que le rez-de-chaussée. C’est une des originalités du paysage à pans-de-bois en Bretagne, en particulier à Rennes : plus elles s’élèvent, plus les façades débordent et tendent à se rejoindre au-dessus des ruelles pavées. ©PP

 

A Marseille, comme à Périgueux, les bâtiments anciens sont le plus souvent constitués de parois en maçonnerie massive en contact direct avec le sol. ©PP

 

Naturellement, les bâtiments anciens, comme celui-ci à Périgueux, peuvent parfaitement mélanger plusieurs techniques constructives. La surélévation ne date pas d’hier. ©PP

 

Pour tout savoir sur le bâti ancien et ses spécificités régionales, EDF – oui, Electricité de France – a publié 44 ouvrages qui vont, par ordre alphabétique, du bâti ancien en Alsace au bâti ancien en Vendée.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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