Des acteurs locaux assurant la mission de conseil sur la rénovation de l'habitat ont publié le jour d'annonce des orientations budgétaires du Premier ministre, une lettre ouverte au ministre de l'Économie, Eric Lombard, afin de demander la garantie de moyens pour les aides MaPrimeRénov'.
Après la suspension du guichet de dépôt de nouveaux dossiers de demande d'aide MaPrimeRénov' pour les rénovations énergétiques globales de logements, "tout l'écosystème a peur", ainsi que le rapporte à l'AFP Bénédicte Rouault, la directrice générale de la Fédération des agences Locales de l'énergie et du climat, signataire de la lettre. Avec d'autres membres du comité de pilotage de France Rénov', un service public local de conseil gratuit aux particuliers sur la rénovation de l'habitat, ils demandent à Bercy de :
– "sécuriser un budget de 5 milliards d'euros à l'Agence nationale de l'habitat (Anah) pour MaPrimeRénov' dans le cadre du PLF 2026" ;
– Et de "garantir une politique et un budget pluriannuels" pour permettre au secteur de se structurer.
Les espaces France Rénov' sont co-financés par l'État et les collectivités territoriales, qui se retrouvent aussi dans le flou à cause de "ce manque de stabilité de la politique publique de la rénovation". Cela inquiète les signataires de la lettre, qui réclament que l'État augmente "sa part de financement à 80 %" des espaces de conseil comme France Rénov'.
Bénédicte Rouault évoque les craintes du secteur : on a "une crainte budgétaire concernant les moyens prévus pour l'Anah en début d'année 2025 qui n'étaient pas à la hauteur de la forte dynamique" de nouvelles demandes d'aides, "et aussi un crainte de ne pas maintenir cette dynamique" à cause de la suspension du guichet et du contexte d'économies budgétaires.
En juin, l'État, comme chaque année, avait procédé à un ajustement de sa subvention prévisionnelle au budget de l'Anah et avait retiré près de 350 millions d'euros de dotations compte tenu d'une trésorerie de l'Anah plus importante que prévu et de recettes des CEE anticipées comme plus élevées.
Les signataires de la lettre évoquent des "menaces qui pèsent sur les conditions de reprise du service" promis par le gouvernement pour mi-septembre. "Il y a des inquiétudes sur l'état des enveloppes consommées", prévient la porte-parole du mouvement. "D'ores et déjà, l'incompréhension, voire la colère, s'expriment auprès de nos équipes qui accueillent la population chaque jour sur le terrain", attestent les signataires de la lettre ouverte, parmi lesquels l'association des maires de France (AMF), l'association pour la transition énergétique Réseau Cler, ou encore la Fédération d'aide au logement Soliha.