SNPB : 20 ans de prévention sans cesse améliorée

Le 16 novembre 2023, le SNPB a célébré son 20e anniversaire à Marseille avec ses adhérents et ses partenaires locaux.

Le Syndicat national du pompage béton a réuni ses adhérents et partenaires locaux à Marseille (13) pour fêter deux décennies d’actions syndicales et de progrès significatifs en matière de sécurité sur les chantiers.




Photo : Antonio Agostinho, président SNPB (Syndicat national du pompage béton) lors du 20e anniversaire de l'organisme le 16 novembre à Marseille: "Agir pour améliorer le comportement et vérifier que les efforts ne se relâchent pas dans le temps, voici la traçabilité que nous avons voulu mettre en place pour l’année prochaine."

 

L’occasion est belle pour de se retrouver au 30e étage de La Marseillaise, l’emblématique tour de Jean Nouvel : deux décennies syndicales sont à fêter ce 16 novembre 2023. Et l’ambiance est aux retrouvailles conviviales. Avec pour bannière "20 ans d’audace et de prouesses industrielles", cette réunion des pompistes de France rend aussi hommage à son président historique Daniel Martinez, disparu en 2020, et à l’initiative de ce syndicat professionnel. "De l’audace, il en a fallu en 2003 quand il a fallu réunir une profession volontiers frondeuse et quand les chefs d’entreprise cultivaient l’individualisme", se souvient Antonio Agostinho, président pour la deuxième fois du SNPB, tout en tempérant : "ces traits de caractère étaient d’autant plus excusables que la profession était encore jeune. La plupart des entreprises étaient des créations de patrons souvent très investis dans la gestion de leurs affaires quand ils n’étaient pas eux-mêmes pompistes".

 

Soirée des 20 ans de l'organisme

Une réunion pour célébrer 20 ans de travail collaboratif.

 

Pomper le béton n’est pas une idée neuve pour autant. Cette technique industrielle est apparue en France dans les années 1960 pour livrer sur les chantiers du prêt-à-l’emploi. "En revanche, en 2003, se réunir dans un syndicat professionnel pour travailler ensemble à améliorer les conditions de livraison du béton à la pompe et faire croître le taux de pénétration du pompage par rapport aux mètres cubes de BPE produits en France, pour nous, c’était très innovant", pointe le président. Dès fin 2004, les bases des actions de ce jeune syndicat et ses axes de travail étaient coulés dans le marbre : la sécurité, la formation, la promotion du pompage de béton.

 

Des chantiers en sécurité : une vocation inscrite dans les gênes

 

20 ans plus tard, 112 adhérents ont rejoint le SNPB. "La sécurité est devenue naturellement notre ADN. À sa création, nous étions confrontés à un défi : celui de réduire le nombre d’accidents par électrisation et surtout d’en prévenir les risques. Nous avions vécu trop d’accidents, au point que les pouvoirs publics s’en sont émus et nous ont demandés d’établir un plan d'actions avant qu’ils s’en mêlent", reprend Antonio Agostinho.

 

La réponse du syndicat n’est se fait pas attendre. Dès 2004, un groupe de travail a conçu un guide de prévention des risques sur les pompes à béton couvrant les domaines de l'hygiène, de la santé et de la sécurité en fonction des principes généraux de prévention et des règles applicables aux équipements de travail. Il avait été conçu pour aider les chefs d’entreprise et surtout les utilisateurs de pompes à béton à mettre en œuvre les mesures de prévention les mieux adaptées.

 

En parallèle, le syndicat demande aux constructeurs de pompe à béton que des détecteurs soient prévus à leur livraison. "Cette requête n'ayant été faite qu’en France, ils s’y sont refusés, dévoile le président. Nous avons donc recommandé la pose en seconde monte de détecteurs de ligne qui est une aide importante à la prévention du risque électrique". Identifier les risques, travailler à des recommandations pour les anticiper, les éviter, informer, "tout autant les entreprises de pompage que nos partenaires du béton prêt à l’emploi et nos clients finaux que sont les entreprises de mise en œuvre, c’est notre rôle", appuie Antonio Agostinho. "C’est donc logiquement qu’en 2023, le SNPB a signé le 17 novembre au cours de son assemblée générale une charte nationale". (cf ; encadré).

 

Plus de 30 % du BPE produit en France

 

Pour autant, le risque zéro n’existe pas. À l’image de ces esses et embouts métalliques qui avaient provoqué de très graves accidents et que le SNPB avait proscrit en contraignants les fabricants à proposer des esses polymères : "n’oublions jamais que tout ce que nous mettons en place n’empêchera jamais un accident mais sera l’ultime rempart pour le prévenir", continue Antonio Agostinho. La responsabilité et le comportement de tous les acteurs à commencer par le salarié sont également un enjeu majeur de la sécurité. "D’où l’importance que nous avons donné aux formations et à la certification qui sont les traceurs de notre profession. Agir pour améliorer le comportement et vérifier que les efforts ne se relâchent pas dans le temps, voici la traçabilité que nous avons voulu mettre en place pour l’année prochaine".

 

Aujourd’hui, le SNPB compte 112 adhérents, représente 80 % la profession et pompe plus de 30 % du BPE produit en France, "avec des disparités régionales. On pompe plus de béton dans le sud-est - d’où notre venue à Marseille - qu’en Bretagne", précise en point d’orgue le président du syndicat. Une question avant tout de culture. Et même si le pompage a des atouts sur le long terme à faire valoir : outre la pénibilité allégée pour les compagnons, cette technique affiche sa capacité à atteindre le zéro déchet sur chantier, tout en s’adaptant aux évolutions des solutions constructives des ouvrages en béton. Une réponse aujourd’hui pour tous les chantiers de demain.
 

 

Risques réseaux électriques : une convention pour une coopération renforcée

 

Les représentants de l'OPPBTP, de RTE, Enedis et du SNPB

Le 17 novembre 2023 à Marseille, le SNPB a signé avec l’OPPBTP, RTE et Enedis, les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité, une convention de coopération visant à sensibiliser et informer les acteurs du pompage du béton aux risques électriques liés à leur activité.

 

Le 17 novembre, c’est de nouveau à Marseille mais cette fois à La Coque Numérique, à un jet d’attaché case des Docks restaurés, que le SNPB, l’organisme de la prévention OPPBTP, RTE, le réseau de transport électricité, et Enedis se sont réunis. L’objet du délice ? Matérialiser leur volonté de renforcer leur coopération pour continuer à prévenir les risques liés aux réseaux électriques au travers de la signature d’une convention renouvelable tous les trois ans.

 

Même si la présence de flèches de pompage du béton crée des situations à risque près des lignes électriques, les accidents restent rares. Mais pas inexistants. Conséquence : les partenaires prennent plusieurs engagements au travers de cette signature. RTE et Enedis se sont engagés à mettre à disposition et de manière gratuite, l’ensemble de leur cartographie en Open Data pour que les adhérents SNPB l’utilisent dans le cadre de leur préparation de chantier.

 

Les deux acteurs vont aussi mettre en ligne une application Ligne Alerte pour localiser les lignes électriques aériennes sur son smartphone lorsque la fonction de géolocalisation est activée. Côté SNPB, on va continuer à sensibiliser les adhérents sur la sécurité électrique en s’appuyant notamment sur des ressources mises à disposition par l'OPPBTP, à informer en menant des actions de sensibilisation sur le risque électrique, ou encore à capitaliser les retours d’expérience et le partage d’informations concernant les accidents et les événements graves. 

 

Le 17 novembre 2023 à Marseille, le SNPB a signé avec l’OPPBTP, RTE et Enedis, les gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité, une convention de coopération visant à sensibiliser et informer les acteurs du pompage du béton aux risques électriques liés à leur activité.

 

Concours : les chantiers de pompage de béton les plus remarquables


Pendant ses deux journées Marseillaise, le SNPB a dévoilé les résultats du second concours photos de son histoire. Parmi plus de 30 dossiers, le jury a récompensé cinq ouvrages réalisés grâce au pompage béton. Outre l’esthétique des photos en compétition, il a été attentif aux spécificités techniques des chantiers proposés et intransigeant sur le respect des règles de sécurité pour toutes les parties en coactivité : pompiste, chauffeur du camion toupie, et salariés du chantier.

 

Travaux de petite passerelle

La construction d’une passerelle piétonne au Petit-Quevilly (76) : projet porté par Lafarge Normandie. Photo © Lafarge Normandie & SNPB

Le coulage sous-marin des fondations des estacades du port de Fécamp (76) : projet porté par Lafarge Normandie.

Le coulage sous-marin des fondations des estacades du port de Fécamp (76) : projet porté par Lafarge Normandie. Photo © Lafarge Normandie & SNPB

 

La construction d’une passerelle en béton sur la place du Trocadéro à Paris

La construction d’une passerelle en béton sur la place du Trocadéro à Paris (XVIe arrondissement) : projet porté par la société Multipompage. Photo © Multipompage& SNPB

 

Le chantier Barreau de Camélat (47) de construction de deux ponts sur la Garonne et son canal latéral : projet porté par Lafarge Aquitaine.

Le chantier Barreau de Camélat (47) de construction de deux ponts sur la Garonne et son canal latéral : projet porté par Lafarge Aquitaine. Photo © Lafarge Aquitaine et SNPB

 

Le coulage d’un fonds de fouille, à Saint-Gilles-les-Bains (Île de La Réunion) : projet porté la société Teralta.

Le coulage d’un fonds de fouille, à Saint-Gilles-les-Bains (Île de La Réunion) : projet porté la société Teralta. Photo © Teralta & SNPB.

 


 

 


Source : batirama.com / Stéphanie Haertelmeyer

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