L’effondrement des crédits immobilier s'accélère, avant un possible rebond en 2024

maison fabriquée avec des billets de 50 et 100 euros, fleche rouge pointant vers le bas.

Le montant des crédits immobiliers accordés chute plus rapidement ces derniers mois, mais pourrait repartir à la hausse en 2024, selon les chiffres d'une étude publiés mardi.




Au second trimestre, la "production" des crédits immobiliers s'est effondrée de 40,8% par rapport à la même période de 2022. Avec 150 milliards d'euros de prêts attendus pour l'ensemble de l'année 2023, elle reviendrait au niveau de 2015, a commenté lors d'une conférence Michel Mouillart, professeur d'économie et responsable de la présentation des résultats de l'étude publiée par l'Observatoire Crédit Logement/CSA.

 

Alors que la Banque de France présente souvent le ralentissement du marché comme une "normalisation" après un cycle d'année faste, M. Mouillart a balayé cette interprétation, évoquant "un effondrement" et non "pas un assainissement" ou "un atterrissage".

 

La banque centrale et l'Observatoire s'opposent depuis plusieurs années sur les chiffres et la méthodologie. Pour 2022, l'Observatoire avait ainsi évoqué une baisse d'environ 20% tandis que la Banque de France parlait d'un repli de 3%. Si la banque centrale est plus précise car elle remonte l'ensemble des données de crédit, l'Observatoire considère que ses résultats souffrent d'un décalage de plusieurs mois avec la réalité de la situation.

 

Hausse des taux et du nombre de dossiers non finançables

 

Selon le courtier Meilleurtaux, la demande de prêts a baissé de 20% sur un an au premier semestre, notamment du fait de la hausse des taux. Le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers est passé de 1,20% en janvier 2021 à 3,08% en mai, selon les données de la Banque de France. Les légères baisses des prix de l'immobilier "n'ont pas du tout compensé la baisse de la capacité d'emprunt", a souligné pour sa part Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.

 

Le nombre de dossiers non finançables, du fait d'un taux d'endettement bien supérieur à celui exigé par les autorités, est ainsi passé de 22% en janvier 2021 à 33% en juin 2023, selon Meilleurtaux.

 

Un lent redémarrage espéré pour l'été 2024

 

Une lueur d'optimisme cependant : "il est probable qu'à l'automne, nous aurons atteint le fond de la piscine" et "un redémarrage lent de la production de crédit" peut être attendu pour l'été 2024, a noté M. Mouillart. Selon Mme Bernier, si les taux d'intérêt sont attendus à 4% à l'automne, il est probable qu'ils se stabilisent un certain temps sur ce "palier" permettant au secteur de reprendre un peu d'air, surtout si les banques commencent à revenir sur le marché du crédit immobilier, qu'elles avaient délaissé ces derniers mois.




Source : batirama.com & AFP / Photo © Freepik

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