Un marché associé au bois d’œuvre en pleine expansion à Eurobois

Un marché associé au bois d’œuvre en pleine expansion à Eurobois

Le salon Eurobois, exceptionnellement replacé à cause de la pandémie du 14 au 17 juin 2022, a réuni selon l’organisateur GL Events 480 exposants (+ 15%, 34% internationaux) et 23 000 professionnels.




Cette année, Eurobois à Lyon suivait le Carrefour International du Bois de Nantes de deux semaines. Une situation défavorable, une nouvelle fois hors créneau habituel de février, peu propice aux visites du monde de la formation, pourtant très fourni en Auvergne-Rhône-Alpes. Résultat, les données officielles dénotent une diminution du nombre des participants de 29 000 en février 2020 à 23 000. Par contre, le nombre des exposants s’est accru et comparé à 2020, Eurobois occupait une place plus importante du hall 5 en complément du hall 6.  

 

 

Comme dans toute la filière, l'attention vers la matière bois et son origine forestière a été mise en avant dans le cadre du salon Eurobois, notamment avec le fond de dotation Plantons pour l'Avenir.

 

 

En l’absence d’indications sur la surface d’exposition nette, à la fois du côté du CIB et du côté de GL Events, on ne peut que comparer avec les 607 exposants et 14 000 visiteurs officiels du CIB. A plus forte raison en février, Eurobois dispose de marges de développement importantes, à partir de deux atouts principaux : c’est le seul salon français de la machine à bois, et c’est aussi devenu un lieu unique pour la démonstration de chaînes de production réelles de préfabrication de construction bois (le fameux atelier MOB parrainé cette année par Charm’ossature). Enfin, l’organisateur d’Eurobois est aussi le gestionnaire d’Eurexpo.

 

 

La construction bois omniprésente et absente

 

 

Pour l’heure, Eurobois est impressionnant dans la machine à bois évidemment, mais aussi l’outillage, l’agencement poussé cette année par un rapprochement avec l’ameublement français. Par contre, la première transformation est quasi absente, à part la scierie Blanc, mais cela est sans doute conjoncturel.

 

 

L'Allemand Schneider, champion des fournitures de bois de structure en direct, met l'accent sur les solutions de plancher en caisson, encore très peu développées en France, mais garants de meilleures performances acoustiques.

 

 

Les outils logiciels pour la conception avec le bois sont très bien représentés, comme nulle part ailleurs, les fournisseurs d’assemblages notamment métalliques aussi. Le produit fini en bois est bien présent et riche mais plutôt disséminé et à la recherche de la bonne place que livrera l’expansion du salon.

 

Ceux qu’intéresse la construction bois devaient circuler entre le secteur des logiciels de l’entrée et l’atelier MOB du fond du hall 6, sans oublier les exposants de machines de taille ou de machines d’atelier, qui n’avaient le plus souvent pas installé leurs machines de taille trop volumineuses (exception Hundegger et Essetre), les outilleurs, les assembleurs et toutes sorte de fournisseurs de produits finis, de la structure au bardage, plus les acteurs de la finition également nombreux.

 

 

Après le 4.0

 

 

La machine à bois peine à clore le chapitre de la « production connectée » 4.0 proclamée il y a quelques années à la Ligna et adoptée non seulement par les grands fabricants internationaux comme Biesse, Homag, SCM et Weinig, mais aussi par le Français Finega. Peu de choses encore sur la production écologique, de basse énergie, peu émettrice, même si les uns et les autres y travaillent (notamment Biesse) et dopent notamment les départements de remise à jour (refurbishing) de machines pas trop âgées.

 

 

Epur présentait à Eurobois pour la première fois son outil de fraisage stationnaire (qui n'interdit pas de l'utiliser aussi de façon foraine).

 

 

D’ailleurs, la production connectée 4.0 n’est pas antinomique avec les exigences climatiques et énergétiques actuelles. En Allemagne, le secteur puissant de la machine à bois est passé en bloc aux moteurs de la classe IE4. L’innovation comme les lignes de production de panneaux CLT selon Weinig permet en principe une grande souplesse afin de créer des panneaux ajustés permettant d’effectuer des économies de matière.

 

 

La machine-outil française redémarre

 

 

La grande nouveauté est sans doute le frémissement de la machine-outil française. Les débris de la florissante culture hexagonale se sont stabilisés, et sur le plan de la machine de taille, malgré l’hégémonie inébranlée de Hundegger, on note la présence d’Epur, de Concept 345 et même le retour de Creno avec un portail CLT-One gratifié d’un "coup de cœur des étudiants" dans le cadre du concours de l’innovation des Awards. En présentant pour la première fois une version stationnaire de l’Oakbot, Epur s’aligne vraiment dans ce monde disputé des outils de fraisage à commande numérique, avec une solution française d’entrée de gamme.

 

Il n’y a pas dans la sélection des Awards de solutions véritablement révolutionnaires, sinon l’approche primée de séchage sous atmosphère CO2 de wAys Industrie. Optimiser le séchage du bois tout en dopant son stockage de carbone, c’est extraordinaire. Malheureusement, cette technologie de rupture du séchage du bois n’en est qu’à la fabrication de son prototype.

 

 

En attendant la révolution

 

 

Le salon exposait plusieurs fabricants d’assemblage en métal pour le bois, et le mot d’ordre était l’assemblage sur mesure. Sur le plan des logiciels, la fièvre BIM semble retombée et l’on voit poindre des solutions rivées sur l’un des logiciels de CAO dominants afin d’éviter les pertes des exports IFC.

 

Loin d’être exhaustifs, les deux salons de Nantes et de Lyon n’en sont pas moins complémentaires et donnent une vision d’un monde du bois certes en ébullition, mais tout de même encore assez timide et traditionnel. La pause Covid n’a pas vraiment été mise à profit par les fournisseurs pour développer des solutions révolutionnaires adaptées au chamboulement climatique qui s’accélère. Mais plutôt pour prospérer économiquement. 

 

 



Source : batirama.com/ Jonas Tophoven © JT

L'auteur de cet article

photo auteur Jonas TOPHOVEN
Jonas Tophoven est journaliste de la presse professionnelle de la construction et du bois en France et en Allemagne depuis 30 ans. Le thème qui lui tient particulièrement à cœur est la réduction drastique des émissions de GES dans la construction, première émettrice humaine du monde devant l'agriculture, avec un impact renforcé en France. Il a d'abord travaillé pendant 12 ans sur la construction sèche, puis depuis 15 ans sur la construction bois préfabriquée et il collabore depuis 10 ans à la programmation des quelque 150 conférences annuelles du Forum Bois Construction, congrès des acteurs de la construction biosourcée.
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