Les atouts du plâtre : faciliter la mise en œuvre des produits pour répondre à la demande

Les atouts du plâtre : faciliter la mise en œuvre des produits pour répondre à la demande

Les enduits intérieurs de plâtre de rebouchage, de finition ou décoratifs, relèvent de techniques traditionnelles. Les fabricants d'enduits misent sur la facilité de mise en œuvre.




Légende : Villa Castel ©Gilles Delacuvellerie

 

Les enduits intérieurs en plâtre pour murs et plafonds relèvent de deux familles, les enduits techniques avec le rebouchage et le lissage ou les enduits décoratifs. Leur mise en oeuvre sur chantier est traditionnelle suivant les prescriptions du NF DTU 25.1 « Travaux de bâtiment – Enduits intérieurs en plâtre » que ce soit manuellement ou par projection mécanique.

 

Les supports doivent être conformes au DTU 59.1 c’est à dire propres, secs, sains, durs, dépoussiérés et exempts de toute trace d’huile de décoffrage. Le savoir-faire nécessaire à une réalisation de qualité des enduits intérieurs en plâtre s'avère de moins en moins maîtrisé par les artisans qui éprouvent des difficultés de recrutement.

 

Et ceux qui exercent leurs talents reconnus sont sur-sollicités avec des carnets de commande qui s’allongent… Les industriels misent ainsi sur la facilité de mise en œuvre de leurs produits, soit par projection à la machine, soit en manuel avec des produits allégés et prêts à l'emploi.

 

Deux types de conditionnement

 

Les enduits de plâtre sont commercialisés soit prêt à l'emploi soit en poudre. L'enduit en poudre, plus économique et conditionné en sacs, doit être mélangé sur le chantier avec de l'eau et demande un savoir-faire. « L'enduit en poudre est plus adapté aux chantiers en neuf tandis que l'enduit prêt à l'emploi, conditionné en seaux, est typiquement adapté aux petites surfaces en rénovation.

 

En rénovation, l'enduit multi-fonctions vient à la fois reboucher les petites fissures et les petits défauts de surface et donner une finition lisse sur laquelle il est possible de peindre. Par exemple, il peut être nécessaire d'enlever une toile de verre agrafée, ce qui va altérer le support et l'enduit de rebouchage va permettre de traiter les défauts de planéité », confie Arnaud Poulain, chef produits Aménagement intérieur chez Point.P.

   

Marché : Un enduit pour chaque usage


 

Le recours à une solution d'enduit plâtre en rénovation peut-être une alternative très intéressante à la solution à base de plaque de plâtre. Les fabricants ont développé des solutions multi-fonctions rebouchage et lissage, ainsi que des solutions décoratives. En rénovation, des produits spécifiques sont commercialisés comme le plâtre à mouler pour le staff.

             

    

Évolution réglementaire : de meilleures conditions de travail et des FDES à venir

 

Si les produits connaissent peu d'évolution technique, les principales évolutions relèvent du domaine de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) en particulier concernant le volet des conditions de travail.

 

Une tendance importante est la mécanisation partielle du travail avec l'essor des machines à projeter l'enduit, plébiscitées dans le neuf. Autre point, des remontées importantes ont été faites par les clients sur des produits distribués en pots de 20 kg ou en sacs de 25 kg, un conditionnement qui peut être trop lourd à porter manuellement surtout en rénovation dans des espaces exigus et des immeubles sans ascenseurs.

 

Aussi les fabricants ont développé des conditionnements plus petits avec des poignées, qui sont adaptés aux chantiers de rénovation avec de petites surfaces. « Deltapro commercialise ainsi un enduit allégé grâce à une adjuvantation différente et conditionné en pots qui sont ainsi plus légers. Un peu mousseux, cet enduit devient crémeux en le travaillant au couteau », précise Arnaud Poulain (Point.P).

 

Enfin l'arrivée de la RE 2020 a demandé dans un premier temps aux fabricants de renseigner les FDES de leurs produits. L'empreinte carbone des enduits fabriqués en France bénéficie de la proximité de la production avec le chantier. Pour réduire encore davantage cette empreinte, les industriels investissent en R&D pour développer des enduits géosourcés ou biosourcés par exemple à la fibre de bois.

   

 

             

    

Léonard Le Corre, Gérant de la SARL Le Corre à Pluvigner (56)

« En rénovation, nous réalisons des finitions manuelles avec du cachet »

 

 

Quel est votre marché et depuis quand ?

 

Léonard Le Corre : J'ai créé la SARL en juillet 1995 avec mon père qui était artisan plâtrier depuis 1974 et qui a pris sa retraite en 2004. Depuis 5 ans, mon fils est venu faire son apprentissage chez nous et donc l'entreprise est familiale sur trois générations. Notre marché est celui de l'habitation, exceptionnellement pour de petits projets en collectif dans le privé mais surtout pour de la maison individuelle que ce soit sur béton ou sur briques, pour des cloisons, des murs de refend ou pour du plafond, sur hourdis.

 

Notre marché est de l'ordre de 30% en rénovation et de 70% en neuf où nous avons noué des partenariats avec des constructeurs de maisons individuelles. En tant que membre du Club des Entreprises agréées Placo, nous sommes accompagnés par l'industriel qui nous informe sur les modifications des normes et sur l'évolution des produits en nous offrant la possibilité de les tester un peu en avance.

 

Comment le métier a-t-il évolué ?

 

L'évolution va vers des produits plus faciles à travailler, avec une meilleure qualité de finition. Une autre évolution importante concerne la mécanisation du travail. Nous nous sommes mécanisés dès 1986, un investissement que nous avons poursuivi depuis et qui améliore la qualité d'un travail devenu moins physique. La machine à projeter permet d'appliquer le plâtre sur le support venant remplacer un travail manuel qui nécessitait de poser un échafaudage, etc.

 

Nous avons le choix de plusieurs finitions mais la demande porte surtout sur du lisse réalisé à la machine. Mais notamment en rénovation, nous pouvons réaliser des finitions manuelles avec du cachet comme le taloché, des finitions qui nécessitent du savoir-faire comme pour des volumes de grande hauteur avec du staff. Pour le futur, il faut traiter la question du traitement des déchets et du recyclage, un sujet qui est étudié au travers du Club Placo. De manière générale, la profession doit faire des efforts sur les déchets de chantier.

 

Comment former et recruter ?

 

La formation se fait essentiellement en apprentissage. Il existe aussi des formations plus courtes de plaquistes en AFPA avec un module complémentaire pour la mise en oeuvre de l'enduit plâtre. Depuis vingt ans, nous avons formé une demi-douzaine de plâtriers et deux salariés de chez nous ont été formés en interne. Mais il s'agit d'un vrai sujet d'inquiétude de pouvoir trouver de la main-d'oeuvre et de réussir à la conserver. Nous avons un carnet de commande rempli pour les six prochains mois mais nous sommes obligés de refuser plusieurs chantiers par semaine par manque de main d'oeuvre

  

 


Source : batirama.com/ François Ploye

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