photo©Wienerberger
« La terre cuite répond en tous points aux enjeux de la prochaine RE 2020 », annonce Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger. Car, cette réglementation à l’application actée pour le 1er janvier prochain se fonde sur plusieurs indicateurs soumis à des seuils à respecter, « avec une nouvelle donnée d’entrée qui est la partie carbone », ajoute Gérard Merlin, responsable marketing produit et développement produit chez Wienerberger.
Certes, les bureaux d’étude ne possèdent pas encore les moteurs de calcul, « mais les dernières simulations réalisées à partir de celui du CSTB ont permis de constater que la terre cuite atteint les valeurs de seuil exigées pour le Bbio, le Cep, ou encore des degrés heure d’inconfort (DH) qui nécessitent des produits à forte inertie. Elle s’inscrit aussi dans les nouvelles exigences bas carbone ».
Avec moins de 3 % des émissions de gaz à effet de serre que ce soit en collectif vertical ou en maison individuelle, l’impact de la brique est déjà faible sur le bilan total carbone du bâtiment. « Mais, cette valeur n’a de sens que replacée dans un bâtiment », rappelle Nelly Monteil, responsable communication de la Fédération française des tuiles et briques.
Reste que le 1er janvier prochain n’est qu’une première étape. « Selon les critères et les seuils proposés qui vont devenir de plus en plus sévères, nous travaillons sur un programme très ambitieux pour les accompagner », dévoile Frédéric Didier.
La preuve : la décarbonatation est dans les tuyaux, un Programme usine bas carbone 2050 est déjà activé par la filière terre cuite. Aux process de fabrication qui s’améliorent sans cesse, vient se greffer l’optimisation de la consommation d’énergie thermique par le recours au biogaz ou à la biomasse.
« Le troisième axe important porte sur les produits. Après avoir travaillé pendant 15 ans à améliorer la performance thermique et le confort des bâtiments, aujourd’hui il est aussi question d’apporter autant d’avantages à nos clients avec le moins d’impact carbone par mètre carré posé », ajoute le dirigeant.
Une bonne nouvelle aussi pour la pénibilité sur chantier. « Nous travaillons à l’éco-conception de nos produits pour apporter des solutions tout aussi performantes, mais avec moins de matière. Alléger les produits est une piste de développement, comme le houssage, la recyclabilité, la circulabilité de nos solutions en fin de vie », énumère Gérard Merlin.
« La réponse de demain sera une solution équilibrée entre performances, bas carbone, et prise en compte des contraintes économiques ». Une gageure que les industriels de la terre cuite relèvent déjà. D’autant qu’une autre exigence se dessine pour 2022 : la Responsabilité élargie des producteurs (REP).
« Nous allons y répondre en lien avec un éco-organisme pour avoir une démarche vertueuse dans la gestion des déchets du bâtiment », dévoile Frédéric Didier. RE 2020 ready, ce sont bien les enjeux de 2050 que la terre cuite vise aujourd’hui.
Frédéric Didier, directeur général de Wienerberger : « Les matériaux doivent être à armes égales »
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Solution 1 : Moins d’eau et moins de pénibilité
La pose au pistolet a considérablement réduit les consommations de ressources et accru le confort au travail.
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Solution 2 : Brique géosourcée
Pour répondre à l’objectif de limitation de l’impact carbone dans les nouvelles constructions instaurées par la RE 2020, l’heure est aussi aux briques bas carbone car éco-conçues, et ultra-locavores.
©Nature brique Porotherm
Quelles sont ses caractéristiques ?
La brique de 20 répond intrinsèquement aux enjeux de la RE 2020, elle se réinvente géosourcée dans l’Ouest de la France pour une offre estampillée bas carbone. Elle est fabriquée à partir d’une matière première extraite à moins de 15 km de son site de production.
Elle intègre dans son process un biocombustible issu de la biomasse capable de réduire de 10 % à 15 % la consommation énergétique tout en améliorant les performances thermiques de la brique. Son design aux larges alvéoles optimise aussi les épaisseurs de parois tout en l’allégeant. Un plus pour le transport et la manutention quand la palettisation est également optimisée : 50 briques représentent 7,5 m2 contre 5 m2 pour une brique traditionnelle non isolée.
Dans quelles configurations met-on en œuvre cette solution ?
Avec un R de 0,8 m2.K/W, elle s’utilise avec isolation thermique rapportée par l’intérieur permettant d’atteindre un R mur de 5,2 m2 K/W avec un complexe 10 + 140 en TH 32, et de 4,6 m2.K/W avec un complexe de 10 + 120 en TH 32. À performance de parois équivalentes (maçonnerie + doublage) elle offre un gain de surfaces de 2 %. Sa résistance mécanique est une fois et demie supérieure à une maçonnerie ordinaire.
Quels sont les points singuliers ?
Ceux propres à la maçonnerie réalisée avec éléments de 20 et à la pose à joints minces le cas échéant.
Avantage : calibrée pour la RE 2020, éco-conçue et éco-responsable, produit local et circuit court, solution complète avec ses accessoires, compatible avec pose joints minces (roulée ou au pistolet).
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Solution 3 : Brique bioclimatique
À isolation répartie, synonyme de confort toutes saisons, le monomur pourrait enfin décoller grâce à la RE 2020 également en version avec isolation intégrée.
©Bouyer Leroux
Quelles sont ses caractéristiques ?
À isolation répartie, et maintenant aussi à isolation intégrée grâce à un isolant hygrophobe dans ses alvéoles (laine de roche), le monomur affiche des qualités qui pourraient être dopées par la RE 2020. Parmi celles-ci : durée de vie d’au moins de 100 ans, étanchéité à l’air sans éléments rapportés, correction optimisée au niveau des planchers intermédiaires grâce à des planelles isolées et autres accessoires (coffres, linteaux, poteaux…), résistance au feu, confort toutes saisons, exempt de polluants ou COV, qualités perspirantes et d’hygrométrie propres à la terre cuite avec une humidité relative inférieure à 1 %, une insensibilité aux parasites...
Dans quelles configurations met-on en œuvre cette solution ?
En maison individuelle, mais aussi en logement collectif ou pour la réalisation de bâtiments tertiaires, le monomur est un système constructif structurel aux propriétés thermo-acoustiques. Cette brique rectifiée peut se mettre en œuvre en maçonnerie roulée ou avec colle au pistolet (en R+1+combles uniquement).
Quels sont les points singuliers ?
Pour un bilan thermique performant, le choix ne doit pas porter uniquement sur la résistance thermique ou le coefficient du mur Up mais surtout sur le traitement renforcé des ponts thermiques en fonction du type de mur et de ses accessoires dédiés : planelles, coffres… Les traitements des points singuliers doivent être vérifiés et réalisés selon la norme NF DTU 20.1.
Avantages : 100 % minéral, ressource naturelle, plusieurs épaisseurs adaptées selon les contraintes d’emprises foncières et les zones climatiques.
Limites : solution qui reste plus coûteuse par rapport à une brique de 20 traditionnelle. |
Source : batirama.com/ Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer