Logement social au plus bas : cri d’alarme de l’Aorif

Logement social au plus bas : cri d’alarme de l’Aorif

Les organismes franciliens du logement social, (Aorif), s’inquiètent du très faible niveau de logements sociaux agréés en Ile de France en 2020. Et craignent une accentuation de la crise du logement.




20 119 logements locatifs sociaux de droit commun (hors Anru) ont été agréés en Ile-de-France en 2020 (PLAI 32%, PLUS 31%, PLS 37%). La chute progressive des agréments, constatée depuis 2017, dans un contexte où les bailleurs ont été pénalisés par les effets de la RLS et pour certains mobilisés par les obligations de regroupements, a été aggravée l’an dernier par la crise sanitaire, et le report des élections municipales. Elle est particulièrement brutale en 2020, d’une ampleur inédite depuis 14 ans, constate l’Aorif, L’union sociale pour l’habitat d’ile de France.

 

Ce résultat se situe très en-deçà de l’objectif de 37 000 agréments annuels inscrit dans le SRHH (Schéma régional de l’habitat et de l’hébergement), fixé au regard des besoins des Franciliens, alors que la demande de logement social ne fait qu'augmenter, avec plus de 745 000 demandes actives et seulement 60 930 attributions en 2020, selon l’Aorif.

 

Si la demande est en hausse constante, les attributions baissent, du fait d’une mobilité faible au sein du parc social, conséquence des prix du marché privé et de l’insuffisance de l’offre.

 

Les objectifs ambitieux du protocole national pour la relance de la production de logement social - signé le 19 mars 2021 par le ministère du Logement, l'USH, Action Logement et la Banque des Territoires - s’inscrivent dans ce contexte et appellent à une mobilisation immédiate des partenaires de l’habitat, souligne l’organisme.

 

Pas de dynamique de reprise en 2021

 

« Les perspectives ne sont pas bonnes. En cette année 2021, nous ne percevons toujours pas de dynamique de reprise. » analyse le président de l’AORIF Jean-Luc Vidon. Les organismes peinent à faire émerger de nouveaux projets à inscrire à la programmation 2021, face à la très grande prudence, voire la réticence de nombre de communes en matière de nouveaux projets de construction, selon le président.

 

Les questions de forme urbaine, de densité et de préservation des sols sont évidemment très importantes, mais leur prise en compte ne peut conduire à freiner la production, du fait de l’urgence à répondre au mal-logement, aux besoins des jeunes, des travailleurs essentiels, des familles, des personnes en situation précaire, fait valoir l’Aorif.

 

À cela s'ajoutent le prix des terrains, toujours très élevé en Ile-de-France, et la hausse des coûts de la construction. Le cours des matières premières et des matériaux a sensiblement progressé au cours du dernier trimestre (+14,2% pour les aciers, par exemple - source FFB). Cette hausse généralisée des coûts risque de pénaliser davantage encore les capacités de production et de rénovation des organismes Hlm. Il en résulte que la crise du logement va continuer à s’accroître en Ile-de-France dans les années à venir, prédisent les organismes franciliens de logement social.

 

L’absolue nécessité d’une mobilisation collective

 

Dans ce contexte, l’Aorif appelle l’Etat, ses services déconcentrés, ses opérateurs (EPFIF, EPA…), à mobiliser immédiatement les collectivités autour de l’ambition de relance et de l’émergence de nouveaux projets de logements sociaux dès cette année.

 

La mise en œuvre du protocole francilien signé en septembre 2019 vise à faciliter l’accès au foncier en maîtrise d’ouvrage directe des organismes Hlm, à accélérer et simplifier les délais d’instruction des opérations, à lutter contre les recours abusifs. Avec l’objectif de produire plus, de créer du logement abordable autour des nouvelles gares du grand Paris et de reconstituer l’offre compensant les démolitions liées à la rénovation urbaine.

 

« Le dialogue entre l’Etat et les collectivités doit aboutir à des solutions opérationnelles à très court terme pour permettre aux organismes Hlm de tendre vers les objectifs de production que l’Etat a fixés. Les organismes franciliens de logement social ont la volonté d’être au rendez-vous de la programmation qui leur est proposée. Mais ils ont besoin de la mobilisation de tous leurs partenaires et notamment des collectivités, sans l’engagement desquelles ils ne pourront pas répondre aux besoins des habitants de notre région » conclut l’Aorif

 


Source : batirama.com

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