Les isolants biosourcés doubleront leurs capacités de production dans 3 ans

Les isolants biosourcés doubleront leurs capacités de production dans 3 ans

L’association des industriels de la construction biosourcée prévoit un doublement de ses capacités de production d’ici 2025, avec de nouvelles implantations sur le territoire.




Créée il y a dix ans, l’Association des industriels de la construction biosourcée (AICB), est entrée en 2017 au sein de l’UICB (union des industriels constructeurs bois). Forte d’un nouveau site internet (www.batiment-biosource.fr), l’association présidée par Olivier Joreau, a présenté les données d’un marché en forte progression.

 

Rappelons que l’AICB regroupe treize membres, soit 13 acteurs industriels (1) des isolants biosourcés sous certification et/ou bénéficiant d’un label « Produit biosourcé ». Ces produits se déclinent principalement sous 3 formes : panneaux, isolants en vrac et bétons végétaux (réalisés à partir d’un ciment minéral, chaux, ciment, terre) et d’un granulat végétal (généralement tiges, troncs)

 

Leur caractéristique : ils sont majoritairement d’origine végétale (bois, chanvre, lin, coton recyclé, ouate de cellulose, paille de blé) et captent au cours de leur cycle de vie le CO2 présent dans l’atmosphère. Le bâtiment construit avec du biosourcé « stocke du carbone » et contribue à limiter l’impact environnemental de la construction.

 

10 % de part de marché pour les isolants biosourcés

 

Entre 2016 et 2020, quelque 130 millions de m2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre entre 2016 et 2020, annonce l’association. Ce qui représente + 87 % de croissance en volume sur la même période, et + 58 % de croissance en chiffre d’affaires.

 

« La croissance en volume s’avère plus forte que celle du chiffre d’affaires car le marché se densifie et devient compétitif en termes de solutions et de prix » constate Olivier Joreau.

 

De fait, quelque 27 millions de m2 d’isolants biosourcés ont été mis en œuvre en 2020. Sur l’année 2019, les isolants biosourcés vendus représentaient 10% du marché de l’isolation (contre 8% en 2015). C’est aussi l’équivalent de 84 000 maisons individuelles isolées, selon l’AICB qui rappelle qu’une étude réalisée en 2010 indiquait une part de marché de seulement 6 %.

 

Par rapport aux enjeux du stockage de carbone, l’AICB mentionne une équivalence de 975 000 tonnes eqCO2 stockées par les produits biosourcés depuis 2016. 975 000 tonnes eq de CO2, cela correspond aussi aux émissions de CO2 de 620 000 m2 de bureaux ou encore à 8,7 millions de km parcourus par un véhicule « moyen », selon l’association.

 

 

La massification du marché de la construction biosourcée va contribuer à de nouvelles réductions des coûts, indique l’AICB. La généralisation d’une approche constructive différente y contribuera également, puisque les projets seront dès le départ conçus avec une solution biosourcée, rappelle l’association.

 

Un doublement des capacités de production d’ici à 2025

 

Les perspectives de la prochaine réglementation environnementale RE2020 qui vise à limiter l’impact carbone des constructions neuves (les logements neufs sont concernés dès le 1er janvier 2022), sont bien sûr favorables au développement du biosourcé.

 

« De fait, notre filière industrielle prévoit de doubler ses capacités de production d’ici 2025 », indique Olivier Joreau. Forte de 10 implantations actuellement, l’association pourrait donc bénéficier d’une vingtaine d’unités de production d’isolants biosourcés dans 3 ans.

 

« Elles seront implantées en fonction de la disponibilité des ressources, en sachant que les isolants sont issus des co-produits utilisés par l’agriculture ou la filière bois » reprend le président de l’association. La carte actuelle fait apparaître ces implantations sur la façade bretonne et atlantique, ainsi qu’au Nord, l’Est et le sillon Rhône-alpin, sans oublier la zone PACA. En revanche, une large zone centrale demeure vierge de toute implantation.

 

« Une filière déjà bien structurée et organisée »

 

« En France, la gestion des ressources est optimisée même si nous avons besoin d’industrialiser certains secteurs de la transformation, ce dont notre filière est tout à fait consciente » souligne Dominique Cotineau, délégué général de l’UICB

 

Selon les membres de l’AICB, la filière est aujourd’hui bien structurée et organisée. « Elle est prête à répondre à la demande et à la massification de l’utilisation des isolants biosourcés, contrairement à certains propos que nous démentons formellement » reprend le président. D’ailleurs, nous visons une part de marché de 10 à 20 % d’ici 5 ans » conclut-il

 

La formation, pierre angulaire du développement du biosourcé

 

« Les artisans sont les premiers prescripteurs de nos solutions car ils sont en contact direct avec les maîtres d’ouvrage. D’où l’importance de la formation assurée par les industriels via leurs centres de formations répartis sur tout le territoire » souligne Jacques Knepfler, administrateur de l’AICB.

 

De fait, la filière travaille aujourd’hui avec des entreprises de pose souvent passionnées. C’est la raison pour laquelle l’accompagnement de la formation et la montée en compétences est un enjeu capital notamment au regard de la RE 2020 qui va booster le marché, estime l’AICB.

 

« Les préconisations de pose sont légèrement différentes et ce n’est pas si complexe, mais il faut avoir la bonne formation de base » conclut Olivier Jareau. L'AICB rappelle sur son site batiment-biosource.fr qu'avant tout mise en oeuvre, il convient de prendre connaissance des documents de référence (Atex, Avis techniques, règles professionnelles)

             

   

Un site internet pour promouvoir le bâtiment biosourcé

 

L’AICB s’est doté d’un nouveau site internet, dont la vocation est d’informer sur le bâtiment biosourcé et en particulier sur la filière industrielle. Le site recensera un grand nombre de réalisations de bâtiments (ERP, bureaux, logements collectifs, etc.) qui permettra notamment aux prescripteurs et maîtres d’ouvrages de s’inspirer des retours d’expérience sur l’ensemble de la France. En savoir plus sur le batiment-biosource.fr

 

 

 

 L’AICB met en avant l’amélioration de la qualité d’un habitat plus durable grâce aux solutions biosourcés, notamment en termes de COv (composés organiques volatils) et d’hygrothermie,  

 

 

  1. Biofib Isolation, Cellaouate, Dolcea, Gutex, Idem, Igloo, Isonat, Isofloc, Isoproc, Ouattitude, Métisse,  Soprema et Steico.

 


Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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