Isolation des combles : un marché très porteur et encore des innovations

Isolation des combles : un marché très porteur et encore des innovations

Combles perdus ou aménagés, ce secteur de l’isolation offre de belles perspectives de croissances, et innove en collant à toutes les exigences.




Le secteur de l’isolation va bien. « Celle des combles perdus a été dopée par les Certificats d’économie d’énergie (CEE), au profit des laines minérales et ouates de cellulose soufflées, note Éric Barnasson, responsable pôle marketing Produits & Systèmes chez Placo et Isover.  Le NF DTU 45.11 est sorti à temps pour assumer ce boom ».

 

Certes, 2020 a rimé avec coup de frein. Mais, devant elle, la rénovation énergétique offre « un marché dantesque » : plus de 20 millions de logements concernés d’ici 2050, et un potentiel de 14 milliards d’euros de travaux par an.

 

Même le segment de l’isolation des combles aménagés, plus technique et peu soumis à l’effet isolation à 1 euros, « reste actif et source d’innovations pour gagner de la place, conserver une esthétique dans le comble, avoir de la régulation de la vapeur d’eau, apporter rapidité de mise en œuvre et confort ». Et se plie à la tendance boostée par la prochaine RE 2020 : celle du biosourcé.

 

Des alternatives aux produits fibreux

 

Chanvre, lin, coton, fibres de bois grimpent dans les combles, « à condition d’opter pour des isolants certifiés Acermi et sous avis technique, avertit Éric Barnasson. Des critères d’hydrorégulation doivent être vérifiés, de compatibilité avec les membranes, de résistance aux croissances fongiques, aux nuisibles, etc. ».

 

Sachant que des alternatives naissent, capables de s’affranchir de ces petites bêtes. Comme cette mousse minérale, composée à 95 % d’air, pour un poids plume 50 kg/m3 aux qualités intrinsèques… Du béton. Et elle compte bien croquer sa part du gâteau. « L’engouement des particuliers pour l’isolation des combles perdus grâce au CEE nous met le pied à l’étrier, confie Robin Jarry, responsable de projet Airium France, sous bannière LafargeHolcim, en partenariat avec PRB.

 

Les éco-matériaux, un marché en devenir

 

Mais, cette solution qui vise un marché haut de gamme a assez d’arguments pour s’installer sans l’effet isolation à 1 euro ». En cours de certification Acermi et sous Atex dès ce premier semestre, elle répond aussi à la notion de bas carbone, induite par la RE 2020.

 

« Cette mousse isolante sans COV, ni particules fines, affiche une empreinte carbone faible, similaire à celle de la laine de verre et validée par une FDES, ajoute le chef de projet d’Airium France, en précisant « qu’il existe des leviers pour la réduire, tel que le béton décarboné ».

 

Car à côté des produits biosourcés, le chapitre des éco-matériaux s’ouvre à peine. Des filières se structurent pour initier le marché de fabrication d’isolants en donnant une seconde vie à ceux issus de la déconstruction. Comme le rappelle Éric Barnasson « Un axe d’innovation et d’intérêt fort pour les industriels ».

 

             

    

Des règles de l’art pour l’isolation des combles perdus ou aménagés

 

Publié en juillet 2020, le NF DTU 45.10 « Isolation des combles par panneaux ou rouleaux en laines minérales manufacturées » se substitue au Cahier des prescriptions techniques (CPT) du CSTB n°3560_V2 de juin 2009.

 

Il vise les travaux neufs et de rénovation. Il apporte un éclairage important sur la gestion de la diffusion de la vapeur d’eau et les dispositions techniques à appliquer. Ce NF DTU 45.10 précise les cas où l’ouvrage pare-vapeur est nécessaire en fonction de la localisation de la construction, - zone très froide ou non -, du type de couverture, de ventilation en sous-face, de la présence ou non d’un écran de sous- toiture, de la nature du plancher-support, de l’épaisseur de l’isolant, etc.

 

À noter que l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation de la Fédération française du bâtiment (UMPI-FFB) met à disposition de ses adhérents sur son site internet* un logiciel pare-vapeur pour déterminer sa mise en œuvre, ou pas, ainsi que sa performance éventuelle. Ce nouveau DTU vient compléter d’autres textes essentiels pour l’isolation des combles, à l’instar de la publication en mars 2020 du NF DTU 45.11 qui vise l’isolation par soufflage d’isolant en vrac (laines minérales ou ouate de cellulose de papier), ou encore de l’e-cahier n°1385 du CSTB sur les disposition et règles de calcul relatives aux systèmes d’étanchéité à la vapeur d’eau pour les combles, qui, lui remplace le CPT n°3647.

* www.umpi.ffbatiment.fr

 

 

Solution 1 : Laine minérale : l’isolation de tous les combles

 

Que ce soit pour isoler des combles perdus ou aménagés, les laines minérales en panneaux ou en rouleaux savent se plier à tous les espaces. Et bénéficient désormais de règles de l’art pour une mise en œuvre encore plus sécurisée.

 

Quelles sont ses caractéristiques ?

 

Certifiées Acermi, les laines minérales – de verre et de roche - savent apporter performance acoustique et résistances thermiques minimales voulues : R de 7 dans les combles perdus et R de 6 dans les combles aménagés. Et ce marché technique apporte des solutions facilitatrices d’un point de vue de la mise en œuvre. À l’instar de suspente réglable. Adaptée aux petits chantiers pour atteindre des épaisseurs d’isolant sous chevrons de 20 cm à 30 cm avec la même suspente, elles s’adaptent aussi aux charpentes irrégulières.

 

Autre évolution pour l’isolant lui-même : des formats parfaitement adaptés aux combles aménagés ou des épaisseurs qui peuvent grimper jusqu’à 300 mm (lambda 35) sous les chevrons. Les industriels développent des produits confortables à poser avec une mécanique impeccable comme les panneaux ou rouleaux semi-rigides qui garantissent une bonne tenue dans le temps. Avec un rapport performance prix qui reste très favorable.

 

Dans quelle configuration met-on en œuvre cette solution ?

 

En rouleaux souples dans les combles perdus, les isolants devront être semi-rigides dans les combles aménagés, et respecter les lambda suivants conformément au NF DTU 45.10 : ≤ à 36 mW/(m.K) entre chevrons, et entre fermettes et ≤ 38 mW/(m.K) sous chevrons ou fermettes. De même, panneaux ou rouleaux, la règle de l’art rappelle les cas où les membranes sont nécessaires.

 

En combles perdus elle doit être prévue avec plancher au-dessus de l’isolant, zone très froide sauf sur plancher en béton plein, maison à ossature bois, bardeaux bitumés sauf sur béton plein. En combles aménagés : avec un écran de sous-toiture dit HPV (hautement perméable à la vapeur d’eau), en neuf ou réfection totale de la toiture, maison à ossature bois, zone très froide, en rénovation pour ne pas avoir à justifier une ventilation suffisante sous écran (≥ 1 :250) avec entrée et sortie d’air.

 

Quels sont les points singuliers ?

 

Quand il est nécessaire, la seule pose d’un pare-vapeur continu sur toute la surface de la toiture ne suffit pas. Il faut aussi vérifier la compatibilité avec les différents adhésifs et mastics au risque de provoquer des fuites. Autre possibilité : opter pour une membrane hygrorégulante qui se ferme à la vapeur d’eau.

 

Sous avis technique, pérenne d’un point de vue de l’étanchéité à l’air, elle donne du temps à la ventilation lors de pic d’humidité. Elle assure un meilleur séchage des bois de charpente d’où son intérêt dans les MOB qui devraient être poussées par la prochaine RE 2020 en faveur des constructions légères. Et apporte une pérennité lors d’applications d’isolants de type biosourcé en assurant l’absence totale de développement fongique.

 

Avantages : adaptée à tous les combles, faciles à manipuler, disponibilité de produits biosourcés sous Avis technique, possibilité de réaliser de fortes épaisseurs pour encore mieux isoler.  

Limites : mise en œuvre technique dans les combles aménagés, tassement mécanique.  

 

 

Solution 2 : Isolants soufflés : le leader des combles perdus

 

 

photo© Ecima

 

Adaptée pour les toitures à faibles pentes ou dans les combles difficiles d’accès, l’isolation thermique des combles pour soufflage d’isolants en vrac est dopée par l’effet isolation à 1 euro.

 

Quelles sont ses caractéristiques ?

 

Avec la publication du NF DTU 45.11 qui lui est dédiée, l’isolation des combles peu accessibles par soufflage d’isolants en vrac laine minérale ou ouate de cellulose papier est devenue une technique de mise en œuvre traditionnelle. Solution la moins onéreuse, en plus de la ouate de cellulose, d’autres matériaux biosourcés ont la cote à l’instar des fibres de bois.

 

Dans quelle configuration met-on en œuvre cette solution ?

 

Dans les combles perdus, après pré-visite technique obligatoire. Les isolants soufflés peuvent aussi se mettre en œuvre sur pare-vapeur. Quand il s’agit d’un plancher bois type lambris, ou que le plancher n’assure pas l’étanchéité à l’air. Mais également avec couverture en bardeaux bitumés, ou en zone très froide. Il convient de s’assurer du poids admissible que la structure peut supporter.

 

En rénovation et s’il n’y a pas modification du plancher existant, la masse totale de l’isolant ne doit pas excéder 10 kg/m2. Sur plafonds en plaque des plâtres avec ossatures écartées de 600 mm, 6 kg/m2 maximum de produit seront soufflés. Sans oublier qu’un déflecteur est nécessaire afin d’éviter que l’isolant soit en contact avec la couverture pour maintenir la circulation de l’air. Sa hauteur doit dépasser de 10 cm celle de l’isolant.

 

Quels sont les points singuliers ?

 

La quantité à souffler doit tenir compte des certificats Acermi des isolants car il existe toujours un taux de tassement du produit dont dépend la bonne résistance thermique. Autre point de vigilance : la préparation avant soufflage. L’installation des fiches signalétiques, des piges pour mesurer l’épaisseur avant d’avoir une répartition homogène sur la totalité du comble, la mise en œuvre de capots de protection spots lumineux, la gestion des conduits de fumé ou tout élément dégageant de la chaleur (boites de dérivation, gaines électriques) sont autant de points de vigilance.

 

En plus du nouveau NF DTU 45.11, les industriels à l’instar d’Isover déploient des outils d’aide à la pose comme ses Anti-sèches*, Ecima propose une vidéo détaillée de mise en oeuvre sur sa chaine YouTube et un guide des Bonnes Pratiques et ** comme l’Agence qualité construction (AQC)***. Autant d’outils pour aider à la montée en compétences lors de la réalisation de ces ouvrages plébiscités par les particuliers. Effet isolation à 1 euro oblige.

 

Avantages : filière sèche, produits biosourcés disponibles, rapidité et simplicité de mise en œuvre, possibilité de traiter  des zones peu accessible en épousant les défauts de planéité, productivité élevée.

Limites : vigilance lors de la phase de préparation des travaux, nécessite une épaisseur homogène sur la totalité du plancher, phénomène de tassement qui altère la résistance thermique, isolant non stable, prix tirés vers le bas

 

* www.isover.fr/sites/isover.fr/files/assets/documents/isover_antiseches_hd_0.pdf (également disponible pour le NF DTU 45.10).

** ecima.net

*** qualiteconstruction.com/publication/isolation-des-combles-perdus-par-soufflage-12-enseignements-a-connaitre/

 

 

Solution 3 : Mousse béton : la résistance toute en légèreté

 

 

photo©LafargeHolcim/PRB

 

La mousse minérale Airium développée par LafargeHolcim entre dans les combles perdus pour les isoler en collaboration avec PRB. Et fait valoir des arguments différenciants à la conquête d’un marché à valeur ajoutée et haut-de-gamme.

 

Quelles sont ses caractéristiques ?

 

Cette mousse béton constituée à 95 % d’air affiche une durée de vie d’au moins 50 ans. Et toutes les résistances propres au béton : au feu, au vent, aux nuisibles qui ne peuvent pas nidifier. Elle ne se tasse pas et affiche un R de 7 pour une conductivité thermique de 0, 037 W/m.K avec seulement 260 mm d’épaisseur ainsi qu’un déphasage thermique de 9 heures. Sa consistance fluide autorise une répartition homogène dans les moindres recoins, synonyme de ponts thermiques supprimés.

 

Dans quelle configuration met-on en œuvre cette solution ?

 

En combles perdus, uniquement sur plancher apte à recevoir son poids : directement sur plancher et dalle béton, tommettes, briques plâtrières ou sur plancher bois avec pare-vapeur ou polyane. Cette mousse isolante est fabriquée et pompée sur place. Elle nécessite deux compagnons, un à la machine et un autre au coulage de la mousse en deux heures pour 100 m2. Le séchage représente six heures. Sa mise en œuvre autorise la réalisation de 1 à 1,5 chantier par jour.

 

Quels sont les points singuliers ?

 

Comme les produits soufflés dans les combles perdus, cette mousse minérale doit être répartie de manière homogène et nécessite une préparation du chantier en amont : piges pour mesurer la hauteur de l’isolant, installation de contour de trappes, écarts au feu près des conduits de cheminée, cache spots, surélévation des boîtiers électriques et des gaines de ventilation. Un réseau de partenaires applicateurs certifiées Airium et PRB est en cours de création avec recrutements chez les souffleurs, les chapistes, les façadiers, ou les carreleurs habitués à appliquer de la mousse de PU projetée.

 

Avantages : isolation rigide, ne se tasse pas, poids de 50 kg/m3, confort d’été, suppression des ponts thermiques, ininflammable, incombustible, faible empreinte carbone par sa constitution à 95 % d’air, fabrication sur chantier qui limite l’impact des transports, produit minéral sain sans COV, ni particules fines, rentabilité supérieure aux solutions traditionnelles.

 

Limites : filière humide avec temps de mise en œuvre plus long, plus lourde qu’une laine minérale, ne s’applique pas sur plaques de plâtre, ne peut pas reprendre de charges donc non circulable, création du produit in situ qui demande une rigueur, nécessite deux compagnons pour l’application, ne s’applique pas quand il gèle.

 


Source : batirama.com/ Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer

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