Construction durable : premier projet de tour à bilan carbone positif

Construction durable : premier projet de tour à bilan carbone positif

Le cabinet d’architecture français Rescubika Studio a imaginé une tour à bilan carbone net positif à New-York : structure bois, solaire, géothermie, éoliennes et large végétalisation.




Cette idée a été conçue par Rescubika Studio en réponse à un appel à projet « City of Tomorrow », la ville de demain, qui vise à faire émerger des solutions de construction et de rénovation capables de réduire les émissions de GES de la Ville de New-York de 30% d’ici 2030, puis de la rendre la ville neutre en carbone en 2050.

 

Et là, Benoît Patterlini, l’architecte responsable du projet chez Rescubika Studio, s’est lâché, en quelque sorte. Il a réuni tout ce qui se fait de mieux dans la Tour Mandragore.

 

 

 

© Rescubika Creations

 

La Tour Mandragore est un comme un concept-car

 

Il s’agit sans doute davantage de montrer ce dont l’agence Rescubika Studio est capable – un peu comme lorsque les constructeurs automobiles présentent un concept-car au Salon de l’Auto -, plutôt que de l’esquisse d’un bâtiment qui sera réellement construit.

 

Pour commercer, la Tour Mandragore est immense. Avec ses 160 étages, ses 737 m de haut, elle serait le plus haut bâtiment de New-York et occuperait un bon quart de Roosevelt Island, une île posée dans l’East River entre Manhattan et Brooklyn.

 

 

 

Roosevelt Island appartient à la ville, mais elle est louée à l’Etat de New-York. La zone retenue pour la Tour Mandragore est inconstructible. Si jamais elle le devenait, les règles d’urbanisme dans ce coin de New York autoriseraient seulement 3,5 étages, 157 de moins que ce que propose la Tour Mandragore. Mais, on peut rêver quand même. © Rescubika Creations

 

 

 

 

© Rescubika Creations

 

 

Un bâtiment à bilan carbone positif

 

Rescubika Studio a pensé un bâtiment mieux que neutre en carbone : positif en carbone. Il absorbera et stockera, tout au long de sa vie, plus de carbone que sa construction et son exploitation n’en produiront. Pour atteindre ce résultat, la structure du bâtiment sera en bois. Toute la structure ? Quelle technique constructive ? Les réponses sont encore un peu vagues.

 

Ensuite, les besoins d’énergie chauffage et rafraîchissement, ventilation et autres usages de l’électricité seront couverts par 36 éoliennes sur le bâtiment et 27137 m² de panneaux photovoltaïques.

 

Pour minimiser les besoins d’énergie, les concepteurs envisage de la géothermie de faible profondeur pour extraire la chaleur du sol en hiver, l’extraire du bâtiment et la diffuser dans le sol en été.

 

De plus, 8 300 buissons, 1 600 arbres et 7 711 m² de murs plantés seront dispersés sur toute la hauteur de la tour. Cette végétation captera et stockera pour les besoins de sa croissance, le carbone dissout dans l’atmosphère de New-York.

 

Au bout du compte, ces diverses mesures – minimisation des consommations, large recours aux ENR et importantes plantations – devraient faire de la tour Mandragore, la première tour à bilan carbone positif au monde.

 

 

 

© Rescubika Creations

 

 

Un bâtiment post-Covid-19

 

La pandémie du Covid-19 a clairement inspiré les architectes. La tour, qui n’abritera que des logements, sauf peut-être en partie basse, est conçue pour que ses habitants puissent y vitre et y travailler.

 

Chaque étage est ceinturé de balcons. Un rendu vu du ciel montre plusieurs piscines sur les balcons de différents niveaux. Chaque appartement comprendra un « Home Office », vraiment imaginé pour que l’on puisse y travailler, de manière à minimiser les déplacements vers un lieu de travail hors du bâtiment.

 

Rescubika Studio est assez coutumier de projets de ce genre, peut-être à échelle plus réduite. Lorsqu’on regarde son portfolio, de nombreux projets partagent la structure arrondie et les larges balcons de la Tour Mandragore.

 

 

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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