NewHeat met en service une centrale solaire thermique pour chauffer des serres de tomates

La nouvelle centrale thermique Newheat au premier plan alimente les écoserres

Newheat, fournisseur de chaleur renouvelable et leader français du solaire thermique, met en service une centrale solaire thermique pour les serres "Les Tomates d’Auïtou" qui couvrira 14 % des besoins de chaleur annuels.




Newheat existe depuis dix ans. L’entreprise est un fournisseur de solutions de décarbonation pour les gros consommateurs de chaleur. Elle étudie la meilleure solution, la fournit, l’installe, en assure l’exploitation et la maintenance avec engagement de résultat et, si nécessaire, participe à son financement. Newheat met en œuvre du solaire thermique, de récupération de chaleur, des chaufferies biomasse et le "Power to Heat" : des chaudières électriques et des pompes à chaleur air/eau ou eau/eau alimentées par une production photovoltaïque sur site.

 

Selon Thibault Perrigault, le directeur du Développement Industrie chez Newheat, les marchés les plus prometteurs pour la décarbonation de chaleur sont l’agroalimentaire, les productions agricoles et agroalimentaires avec séchage, la production de matériaux de construction, dont les briques et les parpaings, et les serres agricoles. © Newheat

 

 

Le marché des serres

Dans chaque cas, souligne Thibault Perrigault, il faut bien comprendre le process en cause, pour mettre en œuvre correctement les bonnes briques technologiques qui apportent de la chaleur renouvelable, aux bonnes températures, de manière fiable dans le temps et dans des conditions économiques attrayantes.

Dans le cas de l’agroalimentaire, par exemple, une même usine fait appel à différentes températures, souvent avec production de vapeur, alors que la température moyenne nécessaire au process et de 70 °C environ, soit une température facilement produite par une installation solaire thermique. Certaines productions – les céréales pour le petit-déjeuner, par exemple – travaillent à partir de ressources saisonnières et ont donc besoin d’un stockage thermique annuel de la matière première la matière. Dans l’usine Lactalis Ingrédients de Verdun, Newheat participe au séchage de la poudre de lactosérum, etc.

Mais, selon Thibault Perrigault, le directeur du Développement Industrie chez Newheat, le marché des serres agricoles est particulièrement attrayant pour le solaire thermique : les températures sont relativement basses, les exploitations sont souvent loin des réseaux de gaz, etc. Et on trouve des serres dans la plupart des régions de France.

 

 

Les tomates d’Auïtou

Les écoserres Les Tomates d’Auïtou est une exploitation agricole innovante spécialisée dans la culture de tomates sous serres chauffées. Installée en 2019 à Rosiers-d’Égletons, en Corrèze, l’exploitation Les Tomates d’Auïtou produit chaque année environ 3 000 tonnes de tomates dans des écoserres chauffées grâce à la valorisation de chaleur locale. L’exploitation cultive 100 000 plants de tomates sous 8 hectares d’écoserres chauffées, en culture hors-sol. Elle est engagée dans une démarche zéro résidu de pesticides, privilégie la protection biologique intégrée, le recyclage des eaux de pluie et l’ancrage territorial avec la création d’emplois locaux et des partenariats régionaux pour une production plus durable et responsable.

Depuis sa création, l’exploitation est 100 % autonome en eau, grâce à la récupération des eaux de pluie. Elle produit aussi 71 % de sa consommation annuelle d’électricité grâce à deux centrales photovoltaïques. Jusqu’à l’intervention de Newheat, l’exploitation était raccordée à l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) de Rosiers-d’Égletons pour récupérer sa chaleur fatale. Mais cette UVE – auparavant, on appelait ça un incinérateur – est indisponible plusieurs semaines par an. Les serres utilisaient donc une chaufferie au propane pendant les périodes d’indisponibilité de l’UVE.

 

 

98 % de chaleur renouvelable

Pour renforcer encore davantage son autonomie énergétique, effacer sa consommation de propane et réduire son impact environnemental, l’exploitation Les Tomates d’Auïtou a souhaité remplacer le propane par le solaire thermique. Elle a fait appel à Newheat pour concevoir et installer une centrale sur-mesure et clefs-en-main. Développée, construite et mise en service par Newheat, l’installation comprend :

– une surface de capteurs solaires thermiques de 7 091 m2 ;

– Une cuve de stockage thermique supplémentaire de 1 500 m2,

– Une intégration complète aux systèmes de chauffage existants.

 

À partir de son entrée en service en novembre 2025, la centrale fournira environ 5 400 MWh utiles de chaleur solaire par an, pour couvrir environ 14 % des besoins annuels du site. Sur 20 ans, la production d’environ 28 000 Tonnes de CO2 sera évitée.

L’apport du solaire thermique permettra à l’exploitation Les Tomates d’Auïtou d’optimiser les températures de consigne en hiver et à la mi-saison, d’accroître les rendements agricoles, qui étaient historiquement de 40 kg/m2 contre 45 à 50 kg attendus avec le solaire thermique et, enfin, de réduire le recours au propane fossile, particulièrement coûteux et dépendant du marché international de l’énergie.

 

 

Participation de l’Ademe

Ce chantier, finalisé en seulement trois mois, illustre l’expertise de Newheat dans le déploiement de solutions de décarbonation à haute valeur ajoutée. Ce modèle parfaitement réplicable ouvre la voie à d’autres exploitants agricoles souhaitant réduire leur dépendance aux énergies fossiles.

Pour garantir la performance de la centrale et permettre sa prise en main progressive par l’exploitant, Newheat assurera pendant deux ans la maintenance et l’optimisation de la centrale (EPC), notamment son pilotage énergétique. Ce pilotage se fait grâce à un système automatisé d’optimisation de la production de chaleur. Il permet d’ajuster en temps réel l’apport solaire et la récupération de chaleur fatale aux besoins thermiques des écoserres tout en coordonnant l’installation avec les équipements de production existants et les contraintes d’exploitation des écoserres.

En combinant la chaleur issue de l’UVE et celle provenant de la centrale solaire thermique, Les Tomates d’Auïtou atteint aujourd’hui un taux de 98 % de chaleur renouvelable pour le chauffage de ses écoserres. Ce projet représente un investissement total de plus de 3.7 M€ et a bénéficié d’un soutien financier de l’ADEME, pour un montant de près de 1,9 M€ dans le cadre du Fonds Chaleur – Appel à projets Grandes installations solaires thermiques. L’Ademe place son aide dans le cadre de la mise en œuvre du Plan National intégré Energie-Climat, actualisé en juillet 2024, qui prévoit d’atteindre une part de 58 % d’énergies décarbonées dans la consommation finale d’énergie en 2030, puis de 71 % en 2035. Cette augmentation se traduit par un objectif de production de chaleur par le solaire thermique de 6 TWh à l’horizon 2030 et de 10 TWh à l’horizon 2035.

 

Thibault Perrigault ajoute "après avoir équipé des réseaux de chaleur urbain – au-dessus à Narbonne – et des industries – chez Lactalis à Verdun, par exemple –, cette première installation sur une serre maraîchère permet à Newheat de démontrer à l’ensemble des acteurs de la filière combien la chaleur renouvelable est pertinente pour répondre à leurs multiples besoins (maîtrise des coûts, souveraineté énergétique, bilan carbone optimisé, etc.). Nous souhaitons développer ce marché, qui mérite des solutions sur-mesure répondant à leurs enjeux." © Newheat / PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi / © Newheat

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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