Photovoltaïque : le périmètre de l’autoconsommation collective sera étendu

Photovoltaïque : le périmètre de l’autoconsommation collective sera étendu

Un arrêté en préparation s’apprête à élargir le périmètre géographique des opérations d’autoconsommation photovoltaïque collective




Le gouvernement apprend de ses erreurs et les rectifie. En l’espace de trois jours, il a modifié l’ordonnance du 25 mars sur les permis de construire qui menaçait de paralyser la reprise du bâtiment et publié pour avis un projet d’arrêté « modifiant l’arrêté du 21 novembre 2019 fixant le critère de proximité géographique de l’autoconsommation collective étendue ».

 

C'est un projet d’arrêté très concis : il ne contient que deux articles. Le premier article indique : Après l’article 1 er de l’arrêté du 21 novembre 2019 susvisé, il est inséré un article 1er bis ainsi rédigé : « Art. 1 er bis. – Le ministre chargé de l’énergie peut, sur demande motivée d’un porteur de projet situé sur le territoire métropolitain continental, déroger aux seuils prévus à l’article 1er , dans la limite d’un rayon de l’opération d’autoconsommation collective étendue de vingt kilomètres et d’une puissance cumulée des installations de production de 5 MW. »

 

Un vrai progrès pour l'énergie renouvelable

 

Il s'agit d' un vrai progrès. Aujourd’hui le périmètre est limité à 1 km et 3 MW. Bien sûr, rien n’est parfait. L’autoconsommation en moyenne tension (MT) n’est toujours pas envisagée. Ce qui signifie, par exemple, qu’une école raccordée au réseau par un poste MT ne peut toujours pas participer à une opération d’autoconsommation collective. Mais, comme le souligne Rodolphe de Beaufort du Gimélec, ce n’est que le début.

 

L’arrêté devrait être publié début Mai et, Art. 2, la directrice de l’énergie est chargée de son exécution. Il s’agit de Sophie Mourlon, nommée par décret du 24 juillet 2019, directrice de l’Énergie à la direction générale de l’Énergie et du Climat du ministère de la Transition écologique et solidaire.

 

 

 

Une municipalité peut désormais produire sur le toit de ses Ateliers Municipaux et demander à ce que l’autoconsommation collective soit étendue à 20 km à la ronde, dans la limite de 5 MW. ©PP

 

11,6 TWh en 2019

 

Par ailleurs, la production solaire photovoltaïque en France a atteint 11,6 TWh en 2019, une augmentation de 7,8% par rapport à 2018. La capacité totale du parc solaire était de 9 435 MW au 31 décembre 2019. Quelque 8 793 MW sont raccordés sur les réseaux d’Enedis, des ELD et d’EDF-SEI pour la Corse. Tandis que 643 MW sont directement raccordés au réseau de transport. La puissance photovoltaïque raccordée a augmenté de 10,4 % par rapport à 2018.

 

En 2018, la production d’électricité d’origine photovoltaïque a couvert en moyenne 2,2% de la consommation nationale d’électricité, contre 2,3% en 2018. Le taux de couverture solaire régional dépasse 5% dans les régions Corse, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Si l’on considère la densité du parc solaire PV – la puissance installée par km² - la région Provence-Alpes-Côte d’Azur possède le taux le plus important alors que sa capacité se situe au troisième rang national. A l’inverse, la région Auvergne-Rhône-Alpes, possédant le quatrième parc le plus important, a une densité en-dessous de la moyenne nationale qui s’établit à 15,3 kW au km².

 

Le rythme de développement du parc solaire en 2019 est dans la moyenne de ces dernières années avec 889 MW nouvellement raccordés. La PPE a fixé un objectif de capacité solaire installée à l’horizon 2023 de 18,2 GW dans l’option basse et de 20,2 GW dans l’option haute. Le taux d’atteinte de l’objectif 2023 de la PPE (option basse) est donc de 51%. Bref, il faut accélérer.

 

 

 

RTE a observé le 14 avril 2020, un nouveau pic de production photovoltaïque : 7448 MW (environ trois fois la puissance appelée par la Ville de Paris) à 14 heures, le 14 / 04 / 2020. ©PP

 

 

 

Bilan 2019 de la production et de la consommation d’électricité selon RTE. La part du solaire est encore réduite, mais dépasse largement celles du fioul et du charbon. ©PP

 

Le solaire photovoltaïque réduit les émissions de CO2 en France

 

Dans sa note précisant les bilans CO2 de la production d’électricité en France, RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, explique que le PV et l’éolien se déploient essentiellement en addition au potentiel de production nucléaire et hydraulique. En conséquence, dit RTE, l’augmentation de la production éolienne et solaire en France se traduit par une réduction des moyens de production thermiques à gaz, charbon et fioul.

 

Pour obtenir une évaluation des émissions évitées grâce à la production éolienne et solaire, RTE a simulé ce que serait le fonctionnement du système électrique actuel sans ces installations. Cette étude, restituée dans le rapport technique du Bilan prévisionnel 2019, chiffre les émissions évitées à environ 22 millions de tonnes de CO2 par an (5 millions de tonnes en France et 17 millions de tonnes dans les pays voisins).

 

RTE précise même : « Ces résultats battent en brèche une vision réductrice du système électrique où chaque incrément de production éolienne et solaire se ferait au détriment du nucléaire et n’aurait pas d’influence sur les émissions de gaz à effet de serre. ».

 

RTE conclut que « cette dynamique est susceptible de se prolonger, au moins en partie, à l’avenir », puisque dans le cadre de la PPE, « la croissance de la production éolienne et solaire est supposée être plus rapide que la réduction de la production nucléaire, même en fermant quatorze réacteurs nucléaires sur les quinze prochaines années. À condition que ces trajectoires soient effectivement tenues, les performances du système électrique en France en matière d’émissions de CO2 et sa contribution à la réduction des émissions à l’échelle européenne devraient croître ».

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
10 Commentaires
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  • par Rochain
  • 17/04/2020 18:12:52

Deuxième et dernière partie @Macca Mais vous qui êtes un grand spécialiste de ces questions avec la précision diabolique de l’expert vous avez mesuré grâce à votre NEZ que ce variable ne pouvait pas être supérieur à « pas très élevé » !! Donc comme vous dites « on en revient toujours au même problème » ???? « Pas d’avenir pour le pilotable sans stockage », mais on ne voit pas trop le rapport avec vos errements précédents dont il semble que ce soit la conclusion après avoir oublié les ressources majeurs fournies par la biomasse qui en Allemagne suffit déjà aujourd’hui à assurer 1 mois par an du besoin du pays en électricité à elle seule avec 9% du mixe, en supposant un anti cyclone absolu durant 1 mois complet et dans une nuit toute aussi absolue avec un Soleil qui oubliera de se lever durant une trentaine de jours consécutifs. Alors vous comprendrez que je ne peux pas continuer à discuter avec un interlocuteur aussi superficiel dans ses connaissances et ses réflexions, et aussi affirmatif dans ses allégations. Adieu Monsieur, j’ai vraiment autre chose à faire

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  • par Rochain
  • 17/04/2020 18:11:56

1er partie (cause > 1500 caractères) : @ Macca Votre message n’est qu’une succession d’alégations sans fondement, de plus vous décrivez une situation qui n’a rien à voir avec la réalité. Réseau fixe et pilotable ??? Ça ne veut rien dire. 1) Ce n’est pas le réseau qui est pilotable ce sont les sources de production d’électricité qui éventuellement peuvent l’être, et plus ou moins, et parmi les moins on a le nucléaire dont 80% des réacteurs ne le sont pas du tout. 2) Réseau fixe ne veut rien dire. Il existe en France deux réseaux, le premier est un réseau collecteur et (échangeur aux frontières avec l’étranger) et qui appartient à RTE, le second est un réseau de distribution interconnecté au premier et appartient à ENEDIS. Le réseau collecteur est constitué de lignes THT de 400 KV et 250 KV en répartitions régionales. Votre affirmation selon laquelle « le pourcentage d ENR intermittent réinjecté dans le réseau pilotable ne peut pas être très élevé sinon le réseau saute » ???? est caractéristique du genre d’argument qui se colporte sur les forums par des perroquets qui ne savent pas, et de très loin, de quoi ils parlent. Que veut dire « saute » ?? Evidemment vous n’en n’avez pas la moindre idée mais on vous l’a dit, mais les Allemands intègrent aujourd’hui 30% d’énergie variable entre l’éolien et le solaire sans avoir le moindre problème de stabilité de réseau.

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  • par Macca
  • 17/04/2020 12:52:16

Toutes les sources d électricité intermittentes sont reliées au réseau fixe et pilotable. Sans ce réseau fixe , les ENR ne fonctionnent pas. De plus , le pourcentage d ENR intermittent réinjecté dans le réseau pilotable ne peut pas être très élevé sinon le réseau saute. Donc plus d ENR entraîne plus de réseau pilotable. On en revient toujours au même problème. Sans une solution de stockage performance , pas d avenir pour les ENR. Bonne journee

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  • par Rochain
  • 17/04/2020 12:21:10

Parie 4 et fin : @Pascal Poggy. En réalité aujourd’hui c’est essentiellement l’hydraulique qui assure le suivi de charge et c’est facile de le constater sur le graphique en temps réel que fournit RTE : https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique Malheureusement cela ne se voit pas très nettement en ce moment avec une activité économique en berne pour cause de covid-19 qui met à l’arrêt total plusieurs réacteurs nucléaire en raison de la chute de consommation. Mais si vous remontez aux périodes d’avant le confinement vous verrez que sur le coup de 6h30 chaque matin c’est l’hydraulique qui assure la reprise en multipliant en général par trois sa puissance. Ensuite on la voit reprendre son cours laminaire par une décroissance qui est proportionnée à la croissance de la production PPV. Ensuite le soir entre 18h et 19 h l’hydraulique remonte en puissance pour participer au chauffage des habitations lorsque les acteurs de l’activité économique rentrent chez eux. Là encore l’organisation nucléaire EDF avait recommandé de baisser le chauffage pour réserver la production à l’activité économique, mais si les maisons étaient chauffées au solaires, elles auraient eu toute la journée pour se réchauffer après l’absence de Soleil la nuit. La domestication du consommateur est allée très loin avec le nucléaire. :- )

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  • par Rochain
  • 17/04/2020 12:06:46

Partie 3 : Donc tous ces éléments sont à mettre en comparaison avec les avantages et inconvénients de chacun et voir si les inconvénients des uns et des autres peuvent être supprimés et à quel coût. Pour ma part je m’attache à noter sur deux années consécutives les productions moyennes des différentes sources ENR afin d’estimer ce que pourrait être le facteur par lequel il faudrait les multiplier pour pouvoir se passer des sources nucléaires. Par ailleurs, les excédents occasionnels de ces sources s’obtiennent aussi par des relevés statistiques et même s’il devenait intéressant de les stocker pour pallier les périodes météorologiques déficientes, ce n’est peut-être pas le moyen le plus économique et le recours aux centrales à gaz transformées pour fonctionner au bio-méthane qui est aujourd’hui la source la moins exploitée des renouvelable serait largement suffisante si on les réservait à cet usage pour insuffisance des variables solaires et éoliens.

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  • par Rochain
  • 17/04/2020 12:05:46

Partie 2 : Par ailleurs dire que l’on ne peut pas comparer ces sortes de production (les laminaires et les variables) est une erreur qui vous empêche d’avancer dans vos convictions. L’intérêt n’est pas d’avoir de l’électricité en permanence comme le fait un réacteur nucléaire, mais quand on en a besoin. L’essentiel du parc est constitué des réacteurs a régime permanent non modifiable comme les 34 réacteurs 900 MW (les premiers construits) et quelques-uns de ceux qui les ont suivi rapidement, et EDF, disposant du monopole à cette époque a préféré modifier la répartition du besoin des français et surtout de l’industrie plutôt que construire des réacteurs plus difficiles à maitriser en régime variable qu’en régime permanent. Mais, prenez vous souvent des douches à 3 heures du matin ? Par comparaison le parc PPV (encore bien trop réduit aujourd’hui) produit lorsque l’activité économique, première consommatrice d’électricité, est au plus haut, comme le Soleil.

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  • par Rochain
  • 17/04/2020 12:04:21

Mon commentaire faisant plus de 1500 caractère je le segmente. Partie 1 : @Macca. Bonjour, je ne vois pas du tout où vous voyez que je compare quoi que ce soit, me contentant de relever que ce rapport de RTE redresse une contrevérité d’origine nucléocratique et qui est servie régulièrement sur les forums traitant de l’énergie, à savoir que les ENR que vous appelez abusivement intermittents au lieu de variables, ne contribuent pas à l’abaissement du CO2 émis par la production d’électricité. Je me permet de vous signaler que le nucléaire fait lui en revanche partie des intermittents, car soit il est en production, soit il est en maintenance, soit il est en rechargement de combustible, ou encore à l’arrêt suite à un incident de fonctionnement avec plusieurs jours d’immobilisation au minimum et de plus en plus souvent plusieurs semaines, et quelquefois plusieurs mois comme un des deux réacteurs de Flamanville qui est arrêté pour maintenance ( ?.... on peut s’interroger) depuis plus d’un an. En fait il ne se conduit pratiquement jamais en source variable, et d’ailleurs les réacteurs qui le permettent sont très minoritaires, il fallait les équiper d’inducteurs électromagnétiques ce qui n’était pas fait, sauf pour les derniers construits lorsque le besoin de suivi est apparu avec la fermeture programmée des centrales à charbon.

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  • par Pascal Poggi
  • 17/04/2020 10:13:21

Macca, La courte note de synthèse de RTE https://www.rte-france.com/sites/default/files/note_bilans_co2_v3.pdf adresse justement votre argument. Elle explique, calmement mais sans ambiguité,, que la gestion de l'intermittence des sources renouvelable est assurée par les centrales thermiques, y compris nucléaires qui sont capable de modulation de puissance, dans une certaine mesure. Elle établit aussi tout l'intérêt et les bénéfices du photovoltaïque et de l'éolien pour la réduction des émissions carbone du parc de production d'électricité en France.

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  • par Macca
  • 16/04/2020 21:02:54

Bonjour. Vous comparez deux sources d électricité totalement différentes 1. Le nucléaire , charbon, gaz , source d électricité pilotable et non intermittent 2 l éolien , le photovoltaïque , source d électricité intermittent . Ces deux sources d électricité ne peuvent pas être comparer. C est comme comparer des choux et des carottes. Une source d électricité intermittentes peut simplement se superposer a une source pilotable. Donc parfaitement inutile. Bonne journée

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  • par Rochain
  • 16/04/2020 18:32:22

Le rapport de RTE apparaît comme très objectif et loin des fakes news colportées par les nucleocrates. Serge Rochain

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