Occitaline, Arcom et SmartHome France, trois petits français à Light + Building 2018

Occitaline, Arcom et SmartHome France, trois petits français à Light + Building 2018

Les PME française sont inventives en automatisme et en domotique. Trois d’entre-elles le prouvent en exposant des solutions innovantes au salon Light + Building 2018 à Francfort.




Les stratégies des deux grands acteurs français de monde des automatismes, Schneider Electric et Legrand, sont désormais connues. Présents à Light + Building, leurs très grands stands reflètent leurs importantes ambitions sur ce marché.

 

Il est temps de s’intéresser aux petits acteurs français qui n’ont pas moins d’ambitions que les grands, même si la comparative étroitesse de leurs moyens les contraint à focaliser leurs efforts sur des segments de marché plus étroits que les deux grands groupes français, qui peuvent se permettre de poursuivre plusieurs lièvres à la fois.

 

Voici donc aujourd’hui trois de ces petits acteurs : Occitaline, Arcom et SmartHome France. Le prochain article traitera de l’univers enOcean à Light + Building, au sein duquel s’illustre particulièrement un autre français : NodOn.

 

 

 

Occitaline propose désormais Izot en aval de ses automates Oxtopus, en plus d’Ethernet, WiFi, LonWorks, BACNet et Modbus. ©PP

 

Occitaline mélange Izot, LonWorks et LoRa pour tranporter de l’IP partout

 

Commençons par Occitaline. Basée à Toulouse, l’entreprise a été créée par Daniel Zotti, un ancien de Newron System. L’entreprise développe Oxtopus, une gamme d’automates qui embarquent un cœur Linux, un webserveur, un programme horaire, 2 ports Ethernet, le WiFi et parlent, sans accent, LonWorks (TP/FT10), BACNet (EPA-485), Modbus (EIA-485), etc.

 

Oxtopus est donc un routeur multiprotocole, doté d’une puissance de traitement, d’une mémoire et de possibilités de diagnostic inédites. Sur sa face avant, l’appareil portent des LEDs qui affichent en permanence la mesure d’impédance de chaque port. Ce qui permet de déterminer en tout début de défaillance et d’intervenir de manière préventive, avant la panne.

 

Les deux ports Ethernet, associés à Switch interne permettent de connecter les appareils directement à un ordinateur ou bien en chaîne les uns avec les autres. Occitaline présentait à Light + Building une nouvelle passerelle LoRa radio HF entre ses automates Oxtopus et d’autres automates compatibles.

 

 

 

A Light + Building, Occitaline démontrait qu’il est possible de descendre de l’IP sur une simple paire torsadée grâce à Izot d’Echelon. ©PP

 

 

 

Mais la grande nouveauté chez Occitaline est sa nouvelle passerelle LoRa qui permet, soit de connecter deux bâtiments distants dans un même parc pour les rassembler sous une même Supervision, sans tirer de câble, soit de connecter des processus tout à fait différents à travers Ethernet, WiFi, LonWorks, BACNet ou Modbus. ©PP

 

Arcom, des automates dans l’univers LonWorks et Izot

 

Occitaline a également dévoilé une connexion entre son automate Oxtopus et un automate HLC-1200-Z d’Arcom. La liaison s’effectue sur Izot, la réponde d’Echelon, inventeur du protocole LonWorks, au développement de l’internet des objets dans l’industrie (IIOT : Industrial Internet of Things).

 

Izot reprend les applications Lon, remplace les couches de transport 4 à 6 de LonTalk par des services de contrôle Izot, à peu près similaires, mais remplace la couche 3 de LonTalk par la couche ouverte UPP/IP complétée par une couche d’adaptation, 6LoWPAN, par exemple, et enfin substitue à la couche 2 du protocole LonTalk, une couche de liaison qui donne une adresse MAC à chaque appareil connecté.

 

Les appareils au bout d’un réseau Izot ont donc une adresse MAC individuelle et une adresse IP. Izot descend le TCP/IP jusqu’au terrain le plus bas. Izot dispose soit d’un transport par simple paire torsadée, soit radio HF. Dans la démonstration Occitaline/Arcom, l’automate HLC-1200-Z d’Arcom qui pilote de l’éclairage public, était raccordé en IP à un site distant à travers Izot jusqu’à Oxtopus, puis en LoRa vers le Cloud. Tout ça en IP.

 

 

 

Les contrôleurs de la gamme HLC d’Arcom sont désormais équipés d’un port Izot, la solution de communication d’Echelon pour l’internet des objets en industrie. ©PP

 

Arcom utilise LonWorks, BACNet ou KNX en amont, les mêmes plus DALI en aval

 

Aujourd’hui, le groupe Arcom, créé en 1996, a déjà plus de 20 ans d’expérience dans la conception d’automates utilisant LonWorks. Il dispose de deux marques : Arcom et Citylone.

 

Arcom propose des Room Controlers, des automates qui dans une pièce pilotent la lumière, la ventilation, le chauffage, la climatisation et les protections solaires, en utilisant LonWorks, BACNet ou KNX en amont, les mêmes plus DALI en aval.

 

Les automates HCL sont des régulateurs terminaux lumière et CVC, la gamme HLBC s’occupe du CVC, de la lumière et des stores. Pour les compléter, Arcom dispose d’une télécommande infrarouge, de myArcom, une télécommande virtuelle (Widget) sur martphones.

 

myArcom est une application gratuite pour Android et iOS qui permet à chaque utilisateur de gérer tous les paramètres de confort de son bureau et de piloter directement depuis son smartphone le chauffage, la climatisation, les lumières, la ventilation et les stores.

 

 

 

Ultra-compact, le contrôleur SL21 d’Arcom, développé pour le pilotage de l’éclairage public, alimente une seule lampe et gère son ballast électronique 0-10 V ou DALI. Il alimente aussi le nouveau détecteur de présence Citylone, directement par le bus DALI, sans alimentation électrique supplémentaire. ©PP, ©Arcom-Citylone

 

 

 

myArcom : le Bluetooth pour le pilotage et la maintenance

 

Le dispositif myArcom utilise une communication Bluetooth et non le réseau WiFi du bâtiment, évitant ainsi les problèmes de sécurité et surcharge des données. Le dispositif myArcom s’adapte à l’architecture de la GTB d’un bâtiment en la complétant par un réseau de capteurs Bluetooth, à la fois émetteurs et récepteurs.

 

Ces capteurs récupèrent les informations transmises par les smartphones selon leurs localisations, les envoient au régulateur multimétiers afin que les consignes demandées soient appliquées : plus de chauffage, ouverture des stores, changement d’éclairage …

 

Du coup, l’application myArcom pour smartphone repére facilement les éventuels dysfonctionnements à l’intérieur du bâtiment (problème de chauffage, d’éclairage…), les communique rapidement à la GTB pour optimiser la maintenance des systèmes techniques d’un bâtiment.

 

Citylone : LonWorks pour la gestion de l’éclairage public

 

La gamme Citylone, développée par Arcom, rassemble une série de contrôleurs d’éclairage public, utilisant une communication LonWorks sur courant porteur. Ce qui semble une bonne idée dans le cas de l’éclairage public. Les contrôleurs Citylone fonctionnent de manière autonome, pilotée ou télégérée.

 

Citylone a présenté à Light + Building 2018, sa Smartlighting-Box, une solution de gestion de l’éclairage public intégrée à l’armoire. Elle remonte les informations de consommation et de fonctionnement de chaque luminaire et permet diverses programmations de l’éclairage public.

 

C’est une solution tout en un qui embarque un portail web, une horloge astronomique optimisée et le système de communication bi-directionnel LonWorks sur courant porteur. Citylone propose aussi des contrôleurs pour chaque mât d’éclairage public :  SL42 pour les systèmes ferromagnétiques, SL31 ou SL21 pour les systèmes électroniques (LEDs).

 

Chaque contrôleur reçoit des ordres et envoie des informations au contrôleur de segment qui se trouve dans l’armoire électrique. Les informations sont ensuite récupérées sur un site web, accessible depuis n’importe quel type d’appareil (smartphone, tablette, PC…) à l’aide d’un modem GPRS, de WiFi, de radio ou d’une communication sans fil longue distance LoRa, …, pour analyser les données reçues et paramétrer l’installation.

 

 

 

SmartHome France propose, pour l’instant, déjà 10 protocoles de communication pour son système de cartes interchangeables @mod. Selon son PDG, Alexandre Chaverot, un 11e protocole est à l’étude et l’entreprise regarde aussi OCF. ©PP

 

SmartHome France est l’ex-AVIDSEN

 

Le troisième petit fabricant français est SmartHome France. Lors du dernier salon Interclima, il portait le nom d'Avidsen. Depuis le 1er janvier 2018, le groupe s’est réorganisé.

 

Avidsen demeure comme marque en Italie, Belgique et Espagne, SmartHome France s’occupe de la France, Extel demeure la marque du contrôle d’accès et du portier vidéo, maisonic distribue des produits connectés en France, Vestapro est un distributeur domotique pour les clients professionnels.

 

A Light+Building 2018, SmartHome France a présenté son concept @mod d’objets connectés multiprotocoles, déjà évoqué. Il s’agit d’une solution de petites cartes, proches du format SD, portant chacune un protocole de communication différent.

 

Elles sont glissées dans un slot sur l’appareil à domotiser. SmartHome France a décidé, d’une part détendre cette gamme à de nouveaux appareils domotiques et à un nouveau protocole de communication ; d’autre part, de vendre cette solution en OEM à tous les fabricants d’appareils domotiques qui maîtrisent mal les communications radio.

 

 

 

SmartHome France développe par ailleurs de nouveaux appareils domotiques, connectés à travers son système multiprotocoles @mod. A Light+Building 2018, un nouveau détecteur de présence infrarouge a permis de compter les personnes présentes dans une pièce, grâce à une connexion par enOcean vers un Cloud doté de l’application nécessaire. Il existe déjà plusieurs dizaines d’appareils domotiques différents dans l’offre SmartHome France, dont ce thermostat d’ambiance connecté qui parle couramment Opentherm. ©PP

 

 

 

 

 

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
2 Commentaires
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  • par Eagle 4
  • 28/03/2018 16:40:30

La suite … Bien qu’intéressante sur le papier, Il faudra aussi mesurer la réelle interchangeabilité de cette association de matériels utilisant Lonworks (ce qui est rassurant pour le néophyte) mais qui ne semble répondre à aucun standard d’ouverture Lonmark® (cf : http://www.lonmark.org/products/). La convergence IP et l'ouverture aux services des Bâtiments est en marche depuis plusieurs années. Siemens, Sauter semblent près. Schneider et Honeywell sont également sur cette voie du régulateur Full IP ouverte aux Services et ce n’est assurément pas par hasard. (Ok ils ne sont pas tous Français). A ma connaissance, à ce jour, dans le monde du bâtiment connecté tertiaire, la seule solution réellement ouverte aux Services et au monde de l’IoT à ce jour est une société d’origine Franco-Québécoise : Distech-Controls et sa gamme ECLYPSE. Dans les bâtiments plus humble, la société WIT par sa gamme REDY, 100% Française, semble offrir également un niveau d’ouverture aux services très intéressant. Ces deux structures utilisant l’API REST comme standard d’ouverture vers les Services, une aubaine pour les E.S.N. (ex SS2I) d’aujourd’hui.

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  • par Eagle 4
  • 28/03/2018 15:27:26

Bel article portant à l’honneur le dynamisme et l’innovation à la Française en matière de bâtiment connecté. Il semble certain qu’en rénovation et afin de donner un second souffle à une installation existante, cette association Occitaline/Arcom apporte au travers le IZOT une notion intéressante de services à l’occupant. Ceci étant dans un bâtiment neuf, la réelle ouverture semble plutôt se limiter aux contraintes des bus de terrain d’un autre âge et liées à l’empilement de matériels et prestataires. Et en tout état de cause, il ne faudra pas non plus confondre IoT (Internet des Objets) avec un empilement matériel qui traduit plutôt l’Internet des Passerelles ????.

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