Le Bâtiment renoue avec la croissance et peine à recruter

Le Bâtiment renoue avec la croissance et peine à recruter

L’activité globale du bâtiment enregistre une croissance de 4,8 % en 2017, selon la Fédération française du bâtiment (FFB), qui anticipe un tassement de l’activité dès 2018.




Avec près de 410 000 logements mis en chantier en 2017 (+ 12 % sur un an), la profession du Bâtiment a de quoi retrouver le sourire. De bonnes tendances qui profitent à l’ensemble des activités avec notamment + 3,7 % dans le non résidentiel neuf, « La bonne nouvelle de l’année », selon Jacques Chanut, président de la FFB.

 

Ce sont notamment les bâtiments industriels et locaux de stockage qui tirent ce segment du non résidentiel avec + 15,2 %. Au total, les surfaces commencées de locaux non résidentiels enregistrent une hausse de 11,1 % en 2017.

 

De son côté, le marché de l’amélioration entretien « sort de l’ornière » en affichant une petite hausse de 1,4 %, selon Jacques Chanut qui souligne : « Cette activité que nous scrutons représente 60 % du chiffre d’affaires de nos entreprises ».

 

Des difficultés pour recruter dans le Bâtiment

 

La FFB relève également le redressement concomitant de l’emploi, puisque près de 20 000 postes ont été créés en 2017, ce qui représente 9000 salariés et 11 000 équivalent emploi à temps plein dans l’intérim.

 

« Nos chefs d’entreprises sont démunis par rapport aux difficultés de recrutement actuels, et, quand on sait que l’on compte 425 000 demandeurs d’emplois dans le secteur du bâtiment, selon les statistiques du ministère du Travail, on s’interroge sérieusement, entre autres, sur l'adéquation de l'offre et de la demande et notamment sur les qualifications des candidats » déclare Jaques Chanut.

 

Autre motif d’inquiétude pour l’organisation professionnelle, le maintien des faibles marges des entreprises. « Les marges sont toujours à bas niveau, et les entreprises n’ont pas reconstitué leurs fonds propres, malgré une reprise d’activité » s’alarme Jacques Chanut qui poursuit : « Cette situation est dangereuse si elle persiste, notamment en cas de chute nouvelle d’activité dans le Bâtiment »

 

Hausse des prix des matériaux en vue

 

Or, l’annonce des hausses de prix de matériaux pour le début de l’année 2018 (NDLR : de 4 à + 10 %*) font redouter « un effet de ciseaux » sur les entreprises du BTP qui n’auront pas le temps de réindexer leurs prix. « J’exhorte nos entreprises à remonter leurs prix car ceux des matériaux vont repartir à la hausse » insiste Jacques Chanut.

 

En ce qui concerne les prévisions en 2018, la FFB redoute un tassement de la croissance, « une croissance qui devrait être impactée par les mauvaises nouvelles de la loi de Finances » reprend Jacques Chanut

 

A ce titre, la FFB cite la réforme du CITE (Crédit d’impôt transition énergétique) qui exclura en 2018 les fenêtres, portes et volets ainsi que les chaudières à fioul ; A noter également, la révision des dispositifs Pinel et du PTZ (Prêt à taux zéro) neuf et les mesures concernant le logement social qui impacteront les chantiers en locatif social.

 

Un prêt à taux réduit pour remplacer le PTZ ?

 

Autre source d'anxiété pour la profession, la présentation récente d’un amendement à l’assemblée nationale visant à remplacer le PTZ (prêt à taux zéro) par un prêt à taux réduit. « Ce serait encore une source de déstabilisation pour la profession si on modifie à nouveau les règles » reprend le président de la FFB. « Le maintien d’un Prêt à taux zéro est indispensable pour faire jouer le différé de remboursement et permettre aux jeunes acheteurs d’acquérir un logement »

 

L’organisation professionnelle prévoit donc une baisse des mises en chantiers qui repassera sous la barre des 400 000 logements. Le recentrage du Prêt à taux zéro devrait impacter en particulier le marché de la maison individuelle qui marquera le pas avec - 4,8 % par rapport à 2017, selon la FFB. « Et le marché du collectif neuf devrait suivre ce mouvement de baisse en 2019 » en raison notamment des mesures concernant le monde HLM"

 

Bonnes perspectives sur le non résidentiel neuf

 

La bonne nouvelle provient encore cependant du marché du non résidentiel neuf qui devrait poursuivre sa croissance l’année prochaine. Les prévisions tablent sur la bonne santé de la commande publique (+ 6, 6 % en termes de surfaces mises en chantier) et globalement des surfaces hors locaux agricoles (+5,3 en termes de surfaces et +8,9 % en termes de production).

 

A cette bonne tendance, s'ajoute la poursuite de la reprise de l'emploi avec des effectifs qui se maintiendraient en hausse en 2018, soit + 2,6 % (30 000 postes).

 

Enfin, le scénario 2018 de l’entretien-amélioration reste suspendu à l’effet des mesures concernant le CITE, selon la FFB. Celle-ci demande d’ailleurs le maintien du CITE à 15 % sur le remplacement des simples vitrages et des chaudières à fioul performantes jusqu’au 31 décembre 2018. Des mesures de bon sens que le législateur devrait entendre et comprendre, espère l'organisation professionnelle…

 

* + 10 % pour l’acier



Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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