Les pathologies des sols carrelés en recrudescence

Les pathologies des sols carrelés en recrudescence

Les désordres liés aux sols carrelés font partie du trio de tête des pathologies dans le Bâtiment. L’Agence Qualité Construction a fait le point en publiant un focus…




Les récentes statistiques issues du rapport annuel publié par l’Agence Qualité Construction le montrent : sur les années 2014-2016, les désordres liés aux sols carrelés se classent en première position.

 

Que ce soit en termes d’occurrences ou financier, ces désordres se hissent sur la plus haute marche du podium des pathologies rencontrées en maisons individuelles et logements collectifs.

 

Dans les locaux d’activité, ils se classent en 2e position mais demeurent les plus coûteux dans cette catégorie. Pire, les statistiques indiquent une recrudescence de cette pathologie au cours de la période 2014-2016 : + 11,2 % contre 10,4% sur la période 2006-2016 et 6,4 % pour 1995-2005 en maison individuelles.

 

Des coûts de réparation élevés

 

Quant aux coûts de réparation, ils sont élevés : de 11 000 à 12 000 € en maison individuelle, et de l’ordre de 16 000 € en non résidentiel, selon les indications du cabinet Eurisk, extraites des rapports Sycodes de l’AQC des années précédentes.

 

Le document publié par l’AQC, « Pathologie des sols carrelés » éclaire la cause technique des désordres. Tout d’abord, leurs origines sont différentes selon les destinations des locaux étudiés (maisons individuelles, logements collectifs et locaux d’activité).

 

Un ouvrage complexe associant plusieurs composants

 

Parmi les origines, relevons le défaut de collage ou de scellement, l’insuffisance des joints de fractionnement, l’inadaptation des supports ou des produits utilisés (tels que certains isolants) ou encore les incidences avec les planchers chauffants (absence de mise en chauffe avant la pose du carrelage).

 

« La problématique est large car les sols carrelés constituent un ouvrage complexe associant divers composants », précise Jean-Pierre Thomas, directeur technique adjoint du cabinet Eurisk. Le carrelage peut être posé sur un support neuf ou ancien, un dallage ou un plancher de diverses natures (béton, bois), ou sur d’anciens revêtements.

 

Et au-dessus du support, on peut ajouter des composants (ravoirage, isolants thermiques et acoustiques). Enfin, la nature de la chape (ciment, anhydrite, fluide…) peut avoir des incidences sur la tenue du sol carrelé.

 

De grands formats et des pathologies plus nombreuses

 

« Les techniques évoluent avec l’apparition des grands formats de carrelage mais les problématiques viennent essentiellement des conditions de la mise en œuvre et rarement des produits eux- mêmes » indique Jean-Pierre Thomas.

 

Les pathologies se traduisent ainsi par trois formes bien identifiées dont la première, classique, qui est la fissuration due à l’absence ou l’insuffisance de joints (de fractionnement ou périphériques).

 

La deuxième concerne le décollement dû à l’absence de double encollage (préconisé sur les grands formats de carreaux) générant un défaut d’adhérence. Les prescriptions concernant le temps d’ouverture pour l’utilisation des colles à carrelage peuvent également ne pas avoir été respectées…

 

Soulèvement du carrelage

 

Comment maîtriser les phénomènes de retrait

 

La troisième pathologie concerne la fissuration : elle peut être due au retrait différentiel du mortier de pose (carrelage scellé) qui conduit au cintrage du lit de mortier et à la fissuration des carreaux.

 

Ce retrait est amplifié par un surdosage en ciment (alors que le DTU 52-1 publié en 2010 a réduit ces dosages en ciment) ou en eau (lié à l’humidité du sable) ou encore par l’exposition à l’ensoleillement (face à une porte-fenêtre au Sud).

 

« Mais on n’a pas de visibilité suffisante sur la pathologie, concernant la réduction du dosage du ciment prescrit par le DTU 52-1, car le retrait du mortier se fait sur une longue période » souligne Jean-Pierre Thomas.

 

Enfin, la fissuration peut être due au retrait excessif de la chape ou du mortier surmontant un isolant. On voit apparaître dans ce cas des plis traduisant la déformation des carreaux.

 

Rappelons que certains problèmes intermédiaires peuvent être causés lorsque le ragréage n’est pas effectué sur un support propre ou sec, d’où des décollements de carreaux, de même en cas de défaut de battage des carreaux et une insuffisance d’écrasement des sillons de colle sur le sol, termine l’expert technique.  

 

Décollement du carrelage



Source : batirama.com / F. Leroy / Ouverture : Soulèvement du carrelage intérieur de 2 cm selon la mesure de la règle

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