ISH 2017 (10) : tout sur la plomberie technique.. et invisible !

ISH 2017 (10) : tout sur la plomberie technique.. et invisible !

Robinetterie de chauffage, vannes, canalisations, raccords, autant d’appareils et de composants absolument nécessaires, mais dissimulés et dont on ne parle pas assez. 




En plomberie, derrière l’élégante esthétique des émetteurs de chaleur et de froid, derrière le carrelage et le chrome de la robinetterie dans les salles de bains, se trouve toute une tripaille vitale, très technique et qui montrait de nombreuses innovations à ISH 2017.

 

Première constatation à ISH 2017, on trouve des canalisations en cuivre, en PEX (Polyéthylène réticulé), en polybutène (PB), en tubes multicouches (en général, de l’intérieur vers l’extérieur : PEX/aluminium/PE), en acier inoxydable, en acier électrozingué, en polypropylène, ...

 

Chacune de ces matières possède des avantages spécifiques : une totale compatibilité alimentaire et la possibilité de supporter sans dommage les plus sévères des traitement anti-bactéries pour l’acier inoxydable, par exemple.

 

Le cuivre bénéficie de 60 ans d’ancienneté auprès des installateurs et fait valoir ses qualités bactéricides. Le multicouches, pour sa part, se dilate très peu grâce à sa couche aluminium et il est devenu le tube à tout faire.

 

Le Multicouches est disponible auprès d’une bonne vingtaine de marques du Ø 14 au 63 et jusqu’au Ø 110 x 10 chez plusieurs marques. Il est utilisé en raccordement des appareils sanitaires, des radiateurs, pour le plancher, le plafond et les murs chauffants et rafraîchissants, en colonnes montantes et traînasses pour le chauffage, l’eau glacée, l’eau chaude et l’eau froide.

 

A ISH, on trouve des canalisations et leurs solutions de raccordement en cuivre, en acier, en acier inoxydable,

en PEX, en multicouches, en Polypropylène, etc. ©PP

 

Le sertissage s’impose

 

Second constat, tous ces tubes, jusqu’au Ø 54 et au-delà, sont assortis de plusieurs solutions de raccordement, mais le sertissage se développe le plus rapidement. Viega présentait à ISH ses nouveaux raccords à sertir Megapress XL pour tubes acier épais, du Ø 12/17 (3/8’’) au Ø 102/114 (4’’).

 

Pour sertir de tels raccords, Viega a développé le Press Booster, un outil supplémentaire, adaptable à toutes les sertisseuses Viega du Pressgun 2 au Pressgun 5. Le fabricant revendique un gain de temps jusqu’à 80% en faveur du sertissage, face à une solution classique de soudage.

 

La gamme des raccords Megapress XL – manchons, coudes, transitions, brides, tés, réductions, etc. - est en acier, revêtu d’un alliage de zinc-nickel. Son joint FKM résiste à des températures de services de 140°C.

 

En Allemagne, les tubes et raccords Megapress XL sont agréés pour les installations de sprinklers, pour les réseaux d’air comprimé, pour les installations de chauffage et pour la construction navale.

 

Pour sertir des raccords acier sur des tubes acier jusqu’au Ø 102/114 (4’’), Viega a présenté à ISH

un nouvel outil, baptisé Press Booster et adaptable sur la plupart des outils de sertissage de la marque. ©PP

 

 

Les raccords à sertir Viega Megapress sont tous pourvus du système SC-Contur :

si l’opérateur a oublié de sertir un raccord – ce qui est plus fréquent qu’on l’imagine -,

le raccord fuit dès sa mise en eau, permet la détection du défaut et sa rectification immédiate.

Ce qui évite l’inconvénient des premières générations de raccords à sertir qui, bien

emboîtés mais non-sertis, pouvaient être étanches plusieurs jours ou plusieurs semaines

après leur mise en eau et, de manière toute machiavélique, commençaient à fuir le plus

souvent tard le soir, à la veille d’un long week-end. ©Viega

 

Comap, un groupe dans le groupe

 

Troisième constat à ISH, la concentration est à l’œuvre en plomberie technique. Le groupe IMI contient désormais TA et Heimeieir. Depuis 2006, Comap appartient au groupe hollandais Aalberts Industries.

 

Ce groupe est présent dans tout une série de secteurs industriels, depuis l’énergie, jusqu’au raccordement des fûts de bière, en passant par le bâtiment (non, non, ça n’a rien à voir).

 

Le Chiffres d’Affaires total du groupe Aalberts Industries a atteint 2,522 Md€ en 2016 (+2%/2015). Chiffre d’Affaires et résultats du groupe croissent régulièrement depuis des années.

 

Outre Comap, le groupe possède 164 autres sociétés, dont Flamco (vases d’expansion, purgeurs, etc.), Lasco Fittings (raccords moulés pour tubes PVC et CPVC) , Apollo Flow Controls (vannes d’équilibrage, de régulation, anti-retour, raccords) et Henco (tubes multicouches, raccords et outillage).

 

Une offre complète entre le générateur et les émetteurs

 

Fin 2016, Aalberts Industries a fait l’acquisition de Shurjoint (Chine, Taiwan, USA), un spécialiste des joints à bride du Ø 1/2" au Ø 104". En 2016, Comap Groupe est devenu un groupe au sein de Aalberts Industries et s’est vu rattacher plusieurs entreprises, dont Wemefa (solution d’accrochage de radiateurs) et Stag en Allemagne, Standard Hidraulica et COMAP ISF en Espagne, Westco en Grande-Bretagne.

 

Au sein du groupe Aalberts, parmi ses propres filiales, Comap fait son marché, complète sa gamme de produits et propose une offre complète entre le générateur et les émetteurs : distribution (canalisations, collecteurs), vannes d’arrêt, de régulation et d’équilibrage, anti-retours, toute la robinetterie de radiateurs avec des têtes thermostatiques, motorisées ou télécommandable à distance pour une programmation radiateur par radiateur, préfabrication de panoplies hydrauliques (grâce à la gamme Meibes), etc. A ISH, les solutions de Meibes, Wemefa, Flamco et Simplex étaient largement en évidence.  

 

Membre du groupe Aalberts, Comap puise dans les solutions des autres marques du groupe,

dont Meibes et Flamco, pour proposer des offres de plus en plus globales entre les générateurs

et les émetteurs. ©PP

 

La minceur en rénovation

 

Quatrième constat, les surfaces chauffantes et rafraîchissantes se multiplient en rénovation. Dans tous les pays européens, la rénovation représente 8 à 10 fois plus de Chiffre d’Affaires que la construction neuve. Les industriels s’y intéressent depuis longtemps.

 

Mais cette année, quantité de système de planchers, murs, plafonds chauffants-rafraîchissants étaient en évidence à ISH. Toutes ces solutions font assaut de minceur pour perdre le moins de volume et de hauteur sous plafond dans des bâtiments existants.

 

L’une des solutions les plus curieuses était l’adaptation du Rautherm Speed hook-and-loop de Rehau à la rénovation. Hook-and-loop, introduit par Rehau en 2015, est l’adaptation du scratch au chauffage par le sol. Un mince matelas de 3 mm d’épaisseur présente une surface scratch.

 

Il est posé sur l’ensemble de la surface à traiter. Les tubes PEX sont pré-entourés d’une bande scratch. Les rouleaux de tubes sont simples dérouler et à poser, sans outil particulier, scratch contre scratch. Ce qui assure leur maintien durant le coulage des chapes.

 

Deux innovations présentées par Rehau

 

Cette année, Rehau présentait deux extensions de cette idée : Rautherm Speed Silent et Rautherm Speed Plus Renova. Silent associe des panneaux d’isolant en laine de roche au système hook-and-loop.Résultat incombustible et isolant thermique et acoustique en même temps. Rhau revendique une réduction de 32 dB(A) de la transmission des bruits de choc entre niveaux.

 

La seconde extension, Plus Renova associe le système hook-and-loop avec des tubes PEX de Ø 10 mm à un nouveau matelas portant une couche collante en sous-face.

 

Hauteur totale 21 mm seulement et le matelas pré-encollé se pose virtuellement sur n’importe quelle surface en rénovation : carrelage, parquet, linoleum, etc. Il est possible de marcher sur ce matelas, 5 heures seulement après sa pose.Ces deux extensions font appel aux tubes PEX Rautherm Speed K, de couleur orange, disponibles en Ø 16x1,5, 14x1,5 et 10x1,1 mm.

 

Rehau propose une nouvelle solution pour la rénovation : un tube enrobé de scratch, un matelas de 3 mm avec

une face scratch, l’autre étant soit pré-encollée (solution Plus Renova) ou posé sur des panneaux de laine de

roche (Silent). ©Rehau

 

 

La préfabrication des satellites d’appartement

 

Cinquième et dernier constat, tous les fabricants de robinetterie de chauffage, de Danfoss à Oventrop, en passant par le groupe Aalbert, Caleffi et Gicaomini, proposent des satellites d’appartement préfabriqués.

 

Ce sont des armoires métalliques à poser contre le mur ou à encastrer. Elles contiennent tous les raccordements, échangeurs à plaques, vannes de régulation et de fermeture, compteurs (ou manchons d’attente pour les poser) afin d’assurer la distribution d’eau chaude sanitaire, de chauffage, voire d’eau glacée dans les logements.

 

En France, nous associons ces armoires à des installations de chauffage collectif en bâtiments neufs ou rénovés. Ailleurs en Europe, notamment en Hollande, en Belgique et en Allemagne, elles sont également utilisées en maisons individuelles, raccordées directement à un réseau de chauffage urbain basse température (80°C).

 

Ce sont des caissons complexes, compacts et contenant quantité d’oranges savamment disposés pour assurer au mieux le chauffage et la distribution d’ECS, tout en minimisant l’encombrement. Notre prochain article portera sur la production d’ECS à ISH 2017. Puis nous ferons un détour par la domotique, avant de revenir et de terminer sur le sanitaire.

 

Meibes propose des armoires complètement équipées pour la distribution et la régulation du chauffage et de

l’ECS dans toutes sortes de configurations : plancher chauffant, avec ou sans radiateurs, etc. Toutes ces offres

sont naturellement connectables. ©PP

 

Giacomini propose également toutes sortes d'armoires

prémontées avec toutes les fonctions concevables :

distribution et régulation du chauffage et de l'ECS, comptage

de l'énergie et de l'ECS, pilotage à distance, report d'alarmes,

détection de fuites dans l'installation, etc.  ©Giacomini

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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