Le chantier de la halle Freyssinet avance à pas de géant

Le chantier de la halle Freyssinet avance à pas de géant

Démarré voici un an, le gigantesque chantier de la halle Freyssinet, dans le XIIIe arrondissement de Paris, doit se terminer d’ici la fin de l’année.




Avec ses 34 000 m2, la réhabilitation de la Halle Freyssinet est actuellement l’un des plus importants chantiers menés en France. Mise en œuvre par une dizaine d’entreprises réparties en 23 lots, le projet sera découpé en trois zones distinctes, disposant chacune d’une identité propre.

 

En premier lieu, un forum de rencontre et de partage numérique qui comprendra notamment un “Fab Lab” (avec notamment un atelier de prototypage avec imprimantes 3D en accès libre), un auditorium de 370 places et des salles de réunion.

 

Ensuite, le coeur de la Halle sera dédié aux espaces de travail des start-up. La nef centrale sera laissée libre, dégageant ainsi des espaces polyvalents et communautaires, tandis que les nefs latérales accueilleront l’ensemble du programme fonctionnel sous forme de 24 villages (8 par niveau). Chaque village sera unique et offrira une panoplie de services.

 

 

  1. Dans le cœur de la Halle, les espaces de travail partagés seront ouverts et équipés de tables modulables et connectées. © Wilmotte & Associés Architectes

 

Un bâtiment notable pour sa structure béton

 

Enfin, le dernier tronçon de la Halle hébergera un restaurant multifonctionnel en service continu. Le lieu sera ouvert sur le quartier grâce à une terrasse exposée au sud qui s’ouvrira sur un jardin étagé. Le tout sera traversé par deux passages couverts créant un lien urbain entre deux quartiers aujourd’hui séparés par la présence du réseau ferroviaire.

 

 

Pour l’heure, les structures de la halle ont été consolidées et l'amiante enlevée du toit. Les parois vitrées latérales, les verrières au plafond et les mezzannines vont être progressivement installées.

 

Quant au gros-œuvre, à l’isolation et à l’étanchéité, ils sont en voie de se terminer. La Halle est un bâtiment en béton armé précontraint réalisé entre 1927 et 1929 par l’ingénieur Eugène Freyssinet. Une technique innovante de mise en oeuvre du béton a permis de la doter d’une structure porteuse d’une exceptionnelle légèreté, ce qui lui a valu d’être classée à l’Inventaire des Monuments Historiques.

 

 

  1. Armatures pour contraindre le béton et nervures sur les voûtes : deux éléments archétypes majeurs du béton précontraint de l’époque.

 

Des contraintes spéciales pour l’isolation et l’étanchéité

 

D’une longueur de 310 mètres pour 58 mètres de large, l’édifice est principalement constituée de trois nefs parallèles faites de voûtes minces en béton précontraint, dont l’épaisseur peut s’affiner pour atteindre moins de 5 cm au faîtage.

 

La présence d’auvents suspendus en débord du bâtiment autorise l’extrême finesse structurelle de l’ensemble en servant de contrepoids, permettant ainsi au squelette de béton d’être optimisé.

 

Mais si la technique du béton précontraint (brevetée par Eugène Freyssinet en 1928) a permis de réaliser des portées très longues, elle a aussi rendu la structure extrêmement fragile. Pour pallier ce problème, outre le renforcement des 150 poteaux qui soutiennent la voûte, il a été aussi nécessaire de trouver une solution d’isolation et d’étanchéité légère. Par ailleurs, la finesse des voûtes interdisait la fixation de l’isolation par perçage, sous peine d’éclater la peau intérieure.

 

 

  1. Outre une réponse à la contrainte de poids rapporté sur les voûtes, la solution d’isolation mise en place présente un atout important en confort de pose, les déplacements étant très contraints lors d’une mise en œuvre de la toiture voûtée.

 

Pour contourner ce problème, l’entreprise Etandex a proposé une solution « double-coque ». Il s’agit d’un système de sur-toiture en tôle d’acier qui se fixe sur les nervures de la toiture afin d’accueillir isolation et étanchéité.

 

Au niveau de l’isolant, c’est la laine de verre Panotoit Confort d’Isover qui a été sélectionnée pour sa légèreté, sa manipulation aisée  et ses performances thermiques (delta de 0,038 W/(m.k)). Enfin, afin de respecter le rayon de courbure de la voûte, l’isolation a été posée en deux couches croisées de 70 mm (R de 3,64m2.K/W).

 

 

  1. La sur-toiture en tôle d’acier se fixe sur les nervures de la toiture afin d’accueillir isolation et étanchéité.

 

Le tout permet d’épouser parfaitement la voûte tout en assuant une excellente cintrabilité. Enfin, en vue de conserver la couleur « pierre » du béton d’origine, la membrane Rhépanol FK a été spécialement teintée avec la couleur RAL 7030, validée par les Architectes des Bâtiments de France.

 

 

 

Fiche technique

  • Maîtrise d’ouvrage : SDECN (Xavier Niel)
  • Assistant à la Maîtrise d’Ouvrage : Redman
  • Équipe de maîtrise d’oeuvre
  • Aménageur : Semapa
  • Architecte : Wilmotte & Associés
  • Architecte des Monuments Historiques : 2B2M
  • BET Structure : Mizrahi
  • BET Façade : Arcora
  • BET HQE : Transsolar
  • BET Fluides : Barbanel
  • BET Acoustique : LASA
  • OPC / Maîtrise d’oeuvre d’exécution : Cicad
  • Économiste : Gleeds




Source : batirama.com / Michèle Fourret

1 Commentaire
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  • par Philippe Guiony
  • 08/02/2016 18:29:21

Cet édifice ne fait pas appel à la précontrainte. Ce n'est qu'après sa réalisation que Eugnene Feyssinet s'est séparé de Limousin pour développer ses recherches sur la précontrainte.

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