Les planchers chauffants-rafraîchissants n'ont pas dit leur dernier mot

Les planchers chauffants-rafraîchissants n'ont pas dit leur dernier mot

Les premiers systèmes de plancher chauffant basse température remontent au début des années 70. Depuis, des solutions plus confortables et moins coûteuses sont apparues.




Cette solution a connu un succès grandissant, au point que le PCRBT (plancher chauffant-rafraîchissant basse température) équipait 4 maisons neuves sur 10 en 2014. Le PCRBT demeure quasi anecdotique en logements collectifs, mais se développe bien en tertiaire, notamment dans les locaux de grand volume où son émission de chaleur principalement par rayonnement convient bien.

 

Mais avec le développement des maisons BBC, puis l’avènement de la RT2012, il est vite apparu que l’inertie importante du PCRBT, facteur de confort dans une construction classique, pouvait être un obstacle dans un logement dont les besoins de chauffage sont très faibles.

 

Dans la mesure où son temps de réaction trop important pouvait entraîner des surchauffes et provoquer surconsommations et inconfort. Les industriels ont donc réagi et développé des solutions destinées à réduire l’inertie thermique, à accélérer les temps de séchage et à baisser les coûts.

 

 

Solution 1 : Se passer des dalles flottantes

 

 

Doc. Rehau

 

Classiquement, un PCRBT se pose dans une chape flottante, désolidarisée de toutes les parois horizontales et verticales avec lesquelles elle est en contact.

 

Selon le DTU 65.14 de juillet 2006, dans le cas d’une dalle flottante en béton traditionnelle, son épaisseur minimale au-dessus des tubes varie de 35 à 45+20 mm selon la résistance de l’isolant à la compression et selon la nature du plancher béton (A ou C).

 

Quoiqu’il en soit, le temps de séchage nécessaire pour une dalle flottante traditionnelle atteint 14 jours au minimum. Il faut attendre 21 jours avant le première mise en chauffe. Plusieurs industriels ont eu l’idée, pour le cas spécifique des maisons individuelles neuves, de poser les planchers chauffants directement dans la table de compression, au-dessus d’un système de poutrelles + hourdis isolants, sans passer par l’étape de la chape flottante.

 

Ce n’est pas une pose considérée comme traditionnelle et il faut un Avis Technique pour une telle mise en œuvre. Mais cela permet de gagner du temps sur le chantier, puisque la dalle flottante et son temps de séchage disparaissent. Il existe deux systèmes en France, sous Avis technique : l’Atec n°14/13-1854*V1 “Milliwatt Chauffant” associe KP1 R&D (valable jusqu’au 30 avril 2016) et Acome, tandis que l’Atec n°14/131876*V1 “Modul+ en dalle de compression” (jusqu’au 30 juin 2016) est attribué à Rehau.

 

Un gain de 1 à 2 semaines sur la durée du chantier

 

L’Atec Modul+ décrit les caractéristiques mécaniques et thermiques des systèmes de poutrelles + hourdis isolants avec lesquels il peut être associés. Rector s’appuie sur cet Atec pour son système “Equatio Chauffant Rehau Quality”. Dans les deux cas, il s’agit d’un système de plancher chauffant sur poutrelles en béton précontraint, entrevous isolants en PSE (polystyrène Expansé) et rupteurs de ponts thermiques en rive de dalle.

 

Dans les deux cas, les systèmes de poutrelles + hourdis isolants et les rupteurs de ponts thermiques doivent être certifiés ou sous Atec. Dans le cas de Modul+, l’épaisseur minimale au dessus des tubes est de 50 mm (66 mm pour la dalle de compression au total) ou de 40 mm (56 mm pour la dalle de compression) si l’Atec du système de plancher chauffant le permet. Elle est de 40 mm (56 mm au total) dans le cas de Milliwatt chauffant.

 

Le domaine d’emploi est limité au plancher bas des maisons individuelles et immeubles d’habitation, construits sur vide sanitaire, sur haut de cave ou sur haut de sous-sol. Selon le type de construction, ces procédés permettent de gagner une à deux semaines sur la durée du chantier et génèrent une moins-valeur grâce à l’absence de dalle flottante.

 

 

Solution 2 : Performances des chapes anhydrites

 

 

Doc. Touchet Carrelage

 

Seconde solution pour gagner du temps, utiliser des chapes fluides en lieu et place des chapes béton classiques.

 

Sous Avis technique, les chapes fluides sont de deux types, en ciment ou anhydrites (sulfate de calcium). Dans les deux cas, elles sont autonivelantes. Une chape fluide en ciment sèche rapidement et présente d’excellentes résistances aux contraintes de poinçonnement.

 

Cependant, son retrait impose de réaliser des joints de fractionnement tous les 75 m² au minimum. Les chapes anhydrites présentent un très faible retrait permettant de réaliser des grandes surfaces sans joint : 1000m² sans PCRBT ou 300 m² avec un plancher chauffant-rafraîchissant.

 

Leurs caractéristiques imposent le respect d’un délai de séchage plus long (de 3 à 9 semaines). On peut tout de même marcher sur une chape anhydrite au bout de 24 à 48 h, contre 4 à 5 jours sur une dalle classique. Une chape anhydrite atteint une planéité exceptionnelle.

 

Enfin, la conductivité thermique des chapes anhydrites est nettement meilleure que celle des dalles en béton classiques ou des chapes fluides en ciment et atteint jusqu’à 2,5W/m.K pour Agilia Sols de “Le système Sols” (Lafarge).

 

Une vingtaine d'Atec pour les chapes fluides

 

On compte plus d’une vingtaine d’Atec pour des chapes fluides, la plupart anhydrites, permettant l’enrobage d’un PCRBT. Les plus grandes marques sont représentées, comme Lafarge, Vicat, Sika, Knauf Gips… ainsi que des marques moins connues, comme la Société des Chaux et Ciments de Saint-Hilaire pour la chape anhydrite Vitosol ou le marseillais Mirbat pour sa Fullchap. Anhydritec s’est fait une spécialité des chapes fluides anhydrites.

 

Connue jusqu’en 2015 sous le nom de “La Chape Liquide”, elle propose aujourd’hui 3 chapes fluides anhydrites adaptées au plancher chauffant : Classic permet de couler jusqu’à 200 m²/h, circulation sur la chape au bout de 24h et intervention des entreprises de second œuvre 72h après coulage. Avant pose d’un carrelage, il faut prévoir environ 4 semaines de séchage pour une chape de 4cm et environ 6 semaines pour une chape de 5cm.

 

Dans le cas d’un plancher chauffant, l’opération de première mise en chauffe, indispensable avant pose d’un revêtement collé, diminue d’environ 1 semaine le temps de séchage. “Classic P.R.E.” est la seule chape liquide agréée pour les planchers chauffants électriques.

 

Tandis que Thermio+, la plus récente, offre une réduction de l’inertie thermique –2cm d’enrobage au dessus des tubes, au lieu de 3 pour Classic et 3,5 pour une dalle béton– et une augmentation de la conductivité (λ = 2,5 W/m.K, coefficient d’émission thermique ≥ 7W/m².K), garanties par Atec. Acome, Multibéton, Roth et Rehau utilisent Thermio+.

 

 

Solution 3 : Sec, mince et léger en neuf et réhabilitation

 

 

Doc. Vivracome

 

Pour aller encore plus vite et atteindre des inerties thermiques toujours plus faibles, pratiquement tous les fabricants de PCRBT proposent des chape sèches qui conviennent aussi bien en construction neuve qu’en réhabilitation.

 

Elles offrent un poids réduit d’environ 20 à 40 kg/m². Deux systèmes de PCBT secs sont certifiés par Certitherm avec une résistance thermique de l’isolant R = 0,75 : Vivracome d’Acome et Dalsec Sstème F de Rehau.

 

Vivracome bénéficie de l’Atec n°14/09-1475. Il est adapté à des locaux admettant une charge d’exploitation ≤ 200kg/m². Vivracome se compose de dalles PSE avec rainurage et pelliculage aluminium de 1mm d’épaisseur, collées sur le support s’il contient des canalisations d’eau ou d’électricité, fixées mécaniquement par 4 chevilles par m² si le support ne contient aucune canalisation.

 

Deux tubes en PEXc 12x1,1 avec une circulation des flux inversée, sont déroulés ensemble dans la même rainure et sont parcourus par de l’eau basse température à con­tre-courant pour homogénéiser la diffusion de température.

 

L’ensemble est refermé par des plaques de 6 mm d’épaisseur Hardibacker de James Hardie en ciment cellulose et mesure 38,5mm de hauteur pour un poids de 25kg/m².

 

Rapidité de mise en euvre

 

Le système Dalsec de Rehau (Atec n°14/13-1831) est un peu différent : dalle PSE graphité rainurée, diffuseurs de chaleur métalliques préformés en acier galvanisé pour tube de Ø = 16mm, tube PEX Rautherm 16 x 1,5, film de glissement en PE pour désolidariser tubes + diffuseurs des plaques de fermeture, plaques de chape sèche Fermacell (18mm) sous ATE et DTA.

 

L’ensemble pèse 40kg/m² pour une hauteur totale de 47 mm. Un chantier de rénovation d’un bâtiment classé a été mené à Paris avec le procédé sec O’mégasol de Hora : 48 mm, poids inférieur à 40 kg/m², plaques sèches densifiées Brio de Knauf, plaques isolantes en PSE graphité de 30 mm. Le temps de réponse d’O’mégasol atteint seulement 40 minutes au lieu de 4h30 pour un PCBT classique.

 

Le dimensionnement est de 60 à 70W/m², selon les pièces, avec une puissance totale de 140 kW pour le bâtiment. L’intérêt de cette solution était sa rapidité de mise en œuvre : on peut travailler dessus dès le lendemain de sa pose. Et son faible poids, un atout en réhabilitation.

 


Source : batirama.com / Pascal Poggi / Photo d'ouverture : Knauf

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