NF DTU 13.3 - Travaux de dallages

NF DTU 13.3 - Travaux de dallages

Le NF DTU 13.3 vise à maîtriser la fissuration du béton, armé ou non, sans prétendre éviter sa formation, s’agissant d’un phénomène inhérent à la nature du matériau. (Photo © Wirestock - Freepik)




Domaine d’application

 

Le NF DTU 13.3 "Travaux de dallages – Conception, calcul et exécution" vise la conception, le calcul et la mise en œuvre de dallages en béton à base de liants hydrauliques pour différents types de locaux, traités en deux parties distinctes :

 

  • Partie 1-1-1 : tous types d’ouvrages hors maisons individuelles ;
  • Partie 1-1-2 : maisons individuelles.

 

Le NF DTU 13.3 est applicable à toutes les zones climatiques, y compris les zones de climat tropical ou équatorial.

Il vise :

  • les dallages désolidarisés, qui ne participent pas à la reprise ou au transfert des efforts horizontaux ;
  • les dallages désolidarisés en béton armé, ou non armé, ne jouant pas le rôle de diaphragme et ne participant pas à la stabilité du bâtiment, sauf fonction de butonnage d'un mur enterré ;
  • les dallages additionnés de fibres ;
  • les dallages extérieurs (aire de béquillage, stockage, etc.), ayant un usage autre que de voirie, au sens des normes NF P 98-170 et NF P 98-086.

 

Le NF DTU 13.3 ne traite pas notamment :

 

  • des ouvrages de fondation ni des radiers ;
  • des revêtements scellés, coulés ou collés sur le béton durci ;
  • des dallages préfabriqués, précontraints, de types routiers ou zones de circulations extérieures aéroportuaires, de patinoires ;
  • des dallages pouvant participer à la stabilité de la structure, sauf fonction de butonnage d'un mur enterré ;
  • des parties de dallages supportant des équipements industriels générateurs de vibrations, de chocs, ou imposant des tolérances de service plus sévères que les tolérances d’exécution combinées avec les tassements prévisibles ;
  • des dallages soumis à des charges mobiles, exerçant des pressions supérieures à 7,5 MPa notamment, dans le cas de roues à bandage métallique ;
  • des ouvrages, pour lesquels une fonction d’étanchéité est nécessaire ;
  • des dallages quasi-rigides, au sens de la norme NF EN 15620.

 

La version en vigueur de ce NF DTU, à la publication de cette fiche, est celle de décembre 2021.

 

Matériaux visés

 

Les exigences que doivent respecter les matériaux nécessaires à la réalisation des dallages (interface, joint d’isolement, aciers pour béton armé et armatures, matériaux pour couche d’usure, y compris dosage et classe de résistance du béton, etc.) sont données dans la partie 1-2 "Critères généraux de choix des matériaux" du NF DTU 13.3.

 

Conception : l’essentiel

 

Dallage pour tous types d’ouvrages hors maisons individuelles

Sauf indications contraires dans les Documents Particuliers du Marché (DPM), l’entreprise de travaux devant réaliser le dallage considéré doit prendre en compte certaines exigences et données essentielles rappelées en annexe B de la partie 1-1-1 du NF DTU 13.3, et notamment :

  • l’implantation des zones soumises à des charges réparties et l’intensité de ces charges ;
  • l’implantation et l’intensité des charges concentrées fixes et les dimensions utiles des platines ;
  • l’état de surface attendu pour le dallage.

 

En cas de présence nécessaire de canalisations, câbles ou fourreaux non caloporteurs :

  • ces éléments doivent être placés sous le dallage en béton non armé avec une distance minimale entre leur génératrice supérieure et la sous-face du dallage égale à leur diamètre majoré de 50 mm ;
  • ces éléments peuvent être incorporés dans le dallage s’il est en béton armé, sous réserve de certaines dispositions constructives à respecter comme un enrobage minimal en partie supérieure de deux fois le diamètre, sans être inférieur à 50 mm.

 

Les canalisations et câbles caloporteurs, quant à eux, peuvent être également incorporés dans un dallage en béton armé sous trois conditions :

  • leur diamètre ne doit pas excéder le cinquième de l’épaisseur du dallage dans la zone considérée ;
  • leur enrobage en partie supérieure doit être au minimum de deux fois leur diamètre, sans être inférieur à 50 mm ;
  • être situés sous la nappe d'armatures dans le cas d'une nappe unique, ou entre deux nappes d'armatures.  

 

Des interfaces peuvent être nécessaires comme des films géotextiles ou géosynthétiques, une isolation thermique,... Dans le cas de cette dernière, il faut notamment prêter attention aux points suivants :

  • la résistance mécanique des isolants doit être préalablement vérifiée ;
  • les joints des plaques d’isolant doivent être à emboitement ou droits avec des bandes adhésives (ou autres procédés) de manière à limiter les pénétrations de laitance entre les plaques ;
  • si l’isolant est mis en œuvre sur une plateforme, un lit de sable est nécessaire ;
  • l’isolant doit être posé sur toute la surface du dallage, pour éviter tout point singulier pouvant induire une fissuration.

 

Le dallage doit avoir une épaisseur nominale minimale de 13 ou 15 cm selon l’usage des locaux.

 

Si les conditions d’exploitation du dallage imposent, dans les DPM, une limitation de l’ouverture des fissures, le dallage sera alors réalisé en béton armé.

 

Concernant les armatures du dallage :

  •  la section minimale d’armatures doit être :
    • de 5 cm²/m dans les deux directions perpendiculaires pour les dallages dont l’épaisseur nominale minimale est de 13 cm ;
    • d’au moins 0,4 % de la section du béton, dans les deux directions perpendiculaires, quelle que soit la classe de résistance du béton ;
  • leur diamètre doit être inférieur ou égal au quinzième de l’épaisseur du dallage ;
  • l’entraxe maximal entre armatures ne doit pas dépasser deux fois l’épaisseur du dallage ;
  • les armatures doivent être disposées :
    • dallage d’épaisseur nominale entre 13 et 15 cm : en deux nappes calées et écartées, la disposition en nappes calées à mi-épaisseur étant admise si le calcul le justifie ;
    • dallage d’épaisseur supérieure à 15 cm : en deux nappes calées et écartées.

 

Le dallage doit être désolidarisé de tous les éléments de structure (tirants, chaînages, poteaux, murs de refend) et des autres éléments susceptibles d’entraver les déformations de dilatation et de retrait.

 

Les arrêts de coulage doivent faire l’objet d’un calepinage préalable à la mise en œuvre. Ils coïncident généralement avec un joint de retrait, de dilatation ou d’isolement. Des joints de retrait, de dilatation et/ou d’isolement sont également à prévoir lors de la conception du dallage, en fonction des caractéristiques notamment dimensionnelles de ce dernier.

 

Dallage de maisons individuelles

 

Pour les maisons individuelles, le dallage doit avoir une épaisseur minimale de 12 cm. Il peut être désolidarisé ou solidaire et doit être dimensionné selon les règles de calcul du béton armé. Cela signifie notamment la présence d’armatures (quantité minimale égale à 0,2 % de la section du dallage dans chaque sens).

 

Un fractionnement du dallage doit être réalisé pour des surfaces supérieures à 240 m².

 

La surface du dallage ne doit pas présenter d’angle rentrant. Pour l’éviter, des divisions de surface devront être prévues.

 

En cas de maisons jumelées ou en bande, une reconnaissance géotechnique est indispensable. Dans le cas où cette reconnaissance n’est pas imposée, l’entrepreneur doit mener une enquête afin d’obtenir certaines informations liées au sol devant recevoir le projet, avant de remettre son offre.

 

Mise en œuvre : l’essentiel

Dallage pour tous types d’ouvrages hors maisons individuelles

 

Avant toute réalisation de dallage, le contrôle du niveau de son support doit être effectué par un relevé altimétrique à la maille maximale de 10 m x 10 m, avec traçabilité des résultats de ce contrôle.

 

Lorsqu’une interface est nécessaire, elle doit reposer sur son support de manière continue, avec un recouvrement minimal des lés de 5 cm s’il s’agit d’un film en polyéthylène.

 

Sauf dispositions contraires des DPM :

  • la phase de bétonnage n’est pas autorisée lorsque la température ambiante sur chantier est inférieure à - 5°C ou supérieure à 40 °C ;
  • les phases de surfaçage et de finition ne sont pas autorisées lorsque la température ambiante sur chantier est inférieure à 3°C ou supérieure à 40 °C, pendant une période minimale de 48 h, à partir du coulage du béton.

 

La mise en œuvre d’un dallage est interdite sur un support qui a été gelé.

 

Selon la consistance du béton, il doit être vibré par tout moyen mécanique ou damé.

 

La couche d’usure est ensuite mise en œuvre sur le béton frais par saupoudrage ou épandage mécanique ou par coulis fabriqué en malaxeur ou en bétonnière.

 

La finition du dallage est réalisée par talochage et lissage, en plusieurs passes successives pour obtenir l’aspect défini. La face supérieure du dallage doit faire l’objet d’une cure par application d’un produit de cure, par arrosage ou par tout autre moyen permettant de maintenir l’humidité en surface.

 

Le délai minimal avant circulation de la surface est de :

  • 48 h pour le trafic piéton ;
  • 10 jours pour les autres charges admissibles par le dallage à cet âge.

 

Le délai de mise en service du dallage est de 28 jours, sauf justifications particulières.

 

Tout au long de la mise en œuvre des dallages, divers contrôles et essais doivent être réalisés (contrôle de consistance, de résistance et de température du béton, contrôle de la teneur en air du béton, de l’altimétrie de la plateforme, de la planéité du dallage, etc.).

 

La pérennité du dallage sera assurée par la maintenance régulière du dallage.

 

Dallage de maisons individuelles

Lorsque nécessaire, la fondation du dallage est constituée par une forme d’épaisseur minimale de 20 cm.

 

L’état de surface du support doit être aménagé pour préserver l’intégrité de la couche de glissement ou de l’isolant. Pour ce faire, un lit de sable de 5 cm d’épaisseur moyenne, ou un lit de mortier maigre de 3 cm, doit être réalisé.

Un film anticapillaire et/ou pare-vapeur peut s’avérer nécessaire lorsqu’il subsiste un risque de remontées capillaires ou de diffusion d’humidité.

Une couche isolante peut également être prévue. Dans ce cas, l’état de surface sur lequel repose cette couche doit permettre une assise plane et continue.

En cas de nécessité d’un film et d’une couche isolante, le film devra être disposé sur l’isolant.

 

Des canalisations, câbles ou fourreaux peuvent être placés sous le dallage. Dans ce cas, la distance minimale entre leur génératrice supérieure et la sous-face du dallage doit être égale à leur diamètre majoré de 5 cm. S’ils sont incorporés dans le dallage, ils doivent respecter, sauf localement au droit des croisements, certaines dispositions constructives dont un enrobage minimal, et la distance horizontale qui les sépare, de une fois leur diamètre, sans être inférieurs à 5 cm.

Les traversées verticales du dallage sont autorisées avec fourreaux.

 

La mise en œuvre du dallage doit respecter le NF DTU 21. Elle est interdite sur support gelé.

 

En l’absence de film, la couche de réglage, de fermeture ou de glissement, doit être humidifiée avant mise en place du béton.

 

Les armatures des dallages doivent être calées et leur enrobage doit être conforme aux règles en vigueur.

 

Les bétons doivent être vibrés en partie courante et le long des coffrages, sauf en cas d’emploi de béton autoplaçant.

 

La face supérieure du dallage doit faire l'objet d'une cure par application d’un produit de cure, par arrosage ou par tout autre moyen permettant de maintenir l’humidité en surface.

 

Tolérances

 

Les principales tolérances que doit respecter la mise en œuvre d’un dallage, valables quel que soit le type de dallage, sont rassemblées dans le tableau ci-dessous :

 

Etat de surface Planéité sous la règle de 2 m Planéité sous le réglet de 20 cm

Brut de règle

15 mm -

Lissé

7 mm 2 mm

Surfacé

10 mm 3mm

 

N.B. : Cette fiche rapporte l’essentiel du NF DTU 13.3. Elle ne se substitue en aucun cas à ce document normatif. Pour tout complément souhaité sur ce type de mise en œuvre, consultez le DTU disponible auprès de l’Afnor ou du CSTB !

 

Source : batirama.com

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