Chauffe-eau solaire : les performances sont au rendez-vous

Chauffe-eau solaire : les performances sont au rendez-vous

Le marché du solaire thermique est difficile depuis deux ans. Les fabricants ont simplifié leurs offres pour mieux les adapter au marché de la construction neuve.




Selon Uniclima, le marché des Cesi (Chauffe-eau solaire individuel) a baissé de 21% en 2013 pour atteindre seulement 20 500 systèmes vendus. Personne ne s’attend à une reprise en 2014.

 

Au contraire, selon l’avis d’une douzaine d’industriels interrogés pour cette enquête, les ventes de Cesi devraient baisser encore cette année, pour amorcer une incertaine reprise en 2015, voire plus tard.

 

Plusieurs facteurs sont mis en avant pour expliquer cette mauvaise passe. Premièrement, les énergies ne sont pas encore assez chères en France pour que l’attrait de l’énergie gratuite du soleil soit pleinement ressenti. Deuxièmement, si le calcul des labels BBC sous la RT 2005 valorisait bien le solaire thermique, la réglementation thermique RT 2012 ne l’avantage plus.

 

D’autres solutions, comme le chauffe-eau thermodynamique, simple à mette en œuvre et peu coûteux à installer, permettent d’atteindre plus facilement l’exigence d’une contribution des ENR de 5% au mois au bilan énergétique annuel de la maison, posée par la RT?2012. Troisièmement, les Cesi sont encore trop chers.

 

Des équipements encore trop chers

 

Selon René Schmidt, responsable du marché des Cesi chez De Dietrich, le coût moyen d’un équipement est de l’ordre de 5 000 € HT. Mais seulement 1500 € sont attribuables au circuit solairecapteurs et leurs fixations, hydraulique, régulation – le reste vient du coût de la chaudière et du ballon.

 

Pour réduire ces coûts et rendre à nouveau ce produit attractif, les fabricants se sont lancés dans l’optimisation de leurs solutions, principalement en direction de la construction neuve. Les volumes de ballons sont réduits à 150 ou 170 litres. On ne pose plus qu’un seul capteur, deux au maximum.

 

Les circuits hydrauliques sont pré-assemblés, voire incorporés directement en usine à des chaudières gaz à condensation en forme de colonne : chaudière en partie haute, ballon solaire en dessous. Le fonctionnement de ces machines a évolué, dans un Cesi optimisé, le ballon ne fabrique plus directement l’ECS. Il se contente de la préchauffer. Puis elle passe dans le circuit de production d’eau chaude de la chaudière mixte qui la remonte en température si nécessaire.

 

Le ballon ne comporte plus qu’un seul échangeur au lieu de deux. Le ballon n’est pas maintenu en température, ses pertes thermiques sont réduites. Le solaire thermique couvre au moins 50% des besoins d’ECS annuels.

 

 

AVIS D'EXPERT

 

Yves Carl,
Directeur Technique et Marketing
de Viessmann France SAS

 

« Les CESI ont étés optimisés pour réduire les coûts »

 

Les ventes de Cesi vont à 30% en rénovation et à 70% vers la construction neuve. L’activité en construction neuve a beaucoup baissé et la méthode de calcul de la RT 2012 n’aide pas le solaire thermique en maison individuelle.

 

Le marché du solaire thermique est donc très morose. Mais dans ce contexte tendu, Viessmann France a réussi à augmenter les ventes de ce produit. Viessmann, comme le reste de l’industrie, a adapté ses offres au contexte du marché. La grande évolution, depuis deux ans, c’est l’apparition des Cesi optimisés : un seul capteur thermique, une capacité de ballon réduite, tous les composants hydrauliques et la régulation repensés dans le sens d’une simplification…

 

Le but est de couvrir entre 40 et 70% des besoins d’ECS annuels, tout en satisfaisant l’exigence RT 2012 d’une contribution des ENR correspondant au moins à 5% de la consommation annuelle d’énergie de la maison. Pour la construction neuve dans les zones desservies en gaz, Viessmann a conçu un équipement optimisé à partir de la chaudière gaz à condensation en colonne Vitodens 242-F.

 

Monobloc, l’appareil occupe une faible surface au sol, contient un ballon de 170 litres seulement et il est prêt pour le raccordement du capteur solaire thermique. D’autres solutions sont disponibles avec d’autres énergies en appoint : électricité directe, pompe à chaleur et même chaudière à granulés de bois.

 

Pour la rénovation, Viessmann, comme plusieurs autres acteurs industriels sur le marché français, offre des solutions étendues allant de la simple production d’ECS, couvrant 70% des besoins, jusqu’à la contribution au chauffage de la maison.




Les preuves de qualité des Cesi : Norme NF et Avis Technique

 

 

La nature des preuves de qualité des Cesi ont changé début 2013. Avant cette date, le syndicat Enerplan avait lancé “Ô Solaire”, une marque de qualité, créée par les industriels de la filière du solaire thermique. Ô Solaire regroupait plusieurs dizaines de marques et des centaines de modèles de Cesi.

 

Depuis le 1er janvier 2013, est apparue la marque NF441Chauffe-eau solaires individuels, dont l’organisme mandaté est Eurovent Certita Certification. Début mai 2014, cette marque NF rassemblait 27 marques, 75 gammes et 582 modèles de Cesi.

 

Elle porte à la fois sur les produits monobloc et ceux en éléments séparés, destinés à la production d’eau chaude sanitaire.

 

La marque NF certifie l’efficacité énergétique grâce aux essais et calculs réalisés selon des normes européennes par les centres d’essais Belenos à Nîmes et CSTB à Sophia Antipolis. Pour qu’un Cesi soit NF, le ou les capteurs solaires utilisés doivent eux-mêmes être certifiés, Solarkeymark, par exemple, ou bien bénéficier d’un Avis technique.

 

Les caractéristiques certifiées par NF Cesi sont :

  • l’efficacité énergétique pour les Cesi avec appoint ;
  • la production d’ECS pour les Cesi sans appoint ;
  • la superficie effective de la boucle de captage ;
  • le coefficient de déperditions thermiques du capteur ;
  • le coefficient de déperditions thermiques du stockage ;
  • la capacité calorifique du stockage ;
  • la fraction du volume de stockage utilisée pour le chauffage d’appoint.


La marque NF Cesi permet de comparer efficacement les produits entre eux. Onze marques ont, par ailleurs, choisi d’obtenir des Avis techniques sur leurs Cesi.

 

 

La procédure des Atec a été modifiée à plusieurs reprises depuis deux ans : pour tenir com­pte de l’effet de la nouvelle réglementation parasismique sur les Cesi à circulation forcée (mars 2012), ceux à thermosiphon (septembre 2013).

 

Pour qu’un équipement soit certifié, les capteurs solaires doivent être eux-mêmes certifiés ou sous Atec. Par rapport à la Norme NF Cesi qui porte exclusivement sur les caractéristiques techniques des produits, les Avis techniques traitent de la mise en œuvre et englobent des aspects techniques non-examinés par la norme NF, comme la description et le fonctionnement des régulations solaires associées aux produits.

 




Source : batirama.com / Pascal Poggi

5 Commentaires
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  • par Treompan
  • 21/05/2014 22:12:40

Effectivement du haut de votre science cher papyli, vous ne m'éclairez pas trop sur l'intérêt de claquer 5000€ pour chauffer l'eau, avec un appareil d'une durée de vie de 10 ans. De plus en plus de gens ont recours aux tarifs sociaux de l'EDF, quand je pense que certains voudraient doubler le prix du kW/h pour les forcer à consommer moins, la vie en vert réservée à boboland, une région vient de couvrir 20 hectares de panneaux solaires, au lieu de les rendre aux agriculteurs. Et merci encore de votre compréhension pour mes prises de position.

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  • par papyli
  • 21/05/2014 11:12:13

Ce n'est pas l'intérêt du solaire en soi que je critique (j'ai vécu aux Antilles dans les années 80 et je trouvais idiot à cette époque de ne pas développer les chauffe-eau solaires dans un pays où le résultat est garanti et où l’électricité coutait 2 fois plus cher à produire qu'elle était vendue) mais la fabrication "d'usines à gaz" pour récupérer une virgule de watt qui coutent un prix tel qu'il est non amortissable. C'est la même logique que celle de la construction de logements où on réduit les surfaces car les prix du foncier sont délirants et tant pis pour les occupants.

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  • par Jean-Marc Robin
  • 21/05/2014 08:34:21

Aucun intérêt (théoriquement) : L'optimisation consiste à détourner une bonne motivation dans une mauvaise réponse : les énergies fossiles en principale et le solaire comme danseuse excuse. L'intérêt est lié à votre interprétation de la "fin de l'histoire" cad évolution du coût de l'énergie à 10-15 ans et votre capacité à l'influencer. Exemple : Une majorité d'Allemands payent volontairement leur électricité plus cher et en celà tordent le bras à Mme Merckel. On peut voter (sa mène à pas grand chose), on peut manifester (prendre des coups de bâtons n'aide guère plus), restent les actions collectives (payer pour que les choses aillent dans le sens qu'on souhaite). L'intérêt ? Evacuer une incertitude en achetant un peu d'utopie !

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  • par papyli
  • 21/05/2014 07:41:19

Ben pas bien élevé Treompan! C'est pour çà que les usines à gaz même thermiques rament très fort pour faire surface. Mais pour comprendre il faut juste être logique, une qualité rare chez les obsédés du coefficient k (ou R).

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  • par Treompan
  • 20/05/2014 19:50:31

Éclairez Moi SVP, au prix ou les ballons électriques sont vendus et le tarif de nuit compétitif de l'EDF, quel est l'intérêt pour le particulier? Merci d'avance.

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